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Energie

Logements neufs : Les surcoûts de construction dus à la RT 2012

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Logements neufs : Les surcoûts de construction dus à la RT 2012

Les logements neufs devront s’approcher des normes des bâtiments à énergie positive, dits Bepos, qui produisent une quantité d’énergie équivalente à celle qu’ils consomment sur leur durée de vie. Les surcoûts de construction de ces logements n’est pas négligeable, ils seraient de l’ordre de 9% dans le collectif mais fortement compensés par des économies réalisées sur la facture énergétique du logement.

 

Les surcoûts des logements neufs compensés par les économies d’énergie

Depuis le 1er janvier 2013, les logements neufs doivent respecter les normes de la réglementation thermique 2012 (RT 2012). Celle-ci s’articule autour de trois dimensions : l’efficacité énergétique du bâti, qui influence les besoins en chauffage et en éclairage du logement ; la consommation d’énergie primaire, qui dépend, en plus de l’optimisation du bâti, du recours à des équipements énergétiques performants ; et enfin le confort thermique d’été, qui renvoie à l’évolution des températures du logement en cas de forte température extérieure.

La RT 2012

La RT 2012 impose le niveau BBC, c’est-à-dire bâtiment basse consommation, soit un niveau de consommation en énergie primaire plafonné à 50 kWhep par m² et par an en moyenne sur la France. Les logements collectifs bénéficient d’une élévation temporaire de ce niveau maximal de consommation d’énergie à 57,5 kWhep.

Dans l’attente de la mise en œuvre des normes de type Bepos (bâtiment à énergie positive), prévue pour l’horizon 2020, la RT 2012 constitue un palier important vers la réduction de la consommation énergétique du résidentiel neuf.

L’enquête, réalisée par commissariat général au développement durable, sur le prix de revient des logements neufs permet de proposer une estimation ex post du coût additionnel que représente le respect du label BBC. Les coûts de la construction sont affectés par le choix de l’énergie de chauffage utilisée dans le logement.

Du point de vue de la construction, l’utilisation de l’électricité comme énergie de chauffage constitue la configuration la moins onéreuse. En comparaison avec le gaz, l’électricité conduit, toutes choses égales par ailleurs, à des coûts de construction respectivement 6% et 4% moins élevés dans l’individuel et le collectif. L’électricité est d’ailleurs le type d’énergie de chauffage le plus souvent choisi dans l’individuel. Elle est fortement présente dans les opérations de construction de logements collectifs, le gaz restant l’énergie majoritaire pour ce type de logements.

La RT 2015 et le label BBC : Différence de coût

La différence de coût entre une construction respectant la RT 2005 et une construction respectant le label BBC est estimée à environ 14% dans l’individuel et à 9% pour le collectif. La massification des bâtiments construits dans le cadre de l’obligation de la RT2012 devrait avoir pour conséquence des effets d’apprentissage et une réduction des surcoûts de construction identifiés pour le label BBC.

L’ampleur des coûts de construction additionnels liés aux réglementations thermiques doit s’apprécier dans le contexte du coût global des logements. Sur le long terme, les investissements réalisés au moment de la construction conduisent à des économies dans l’usage futur du logement.

Le surcoût s’élèverait à 13.600 € pour une maison individuelle de 120 m², selon les estimations réalisées sur la base d’un coût unitaire de construction de 810 €. Il est plus modéré dans le collectif, du fait de superficies plus réduites et d’un surcoût moins important au m². Il est d’environ 7.000 € pour un logement de 80 m², dont le coût de construction unitaire est de 970 €. Ces surcoûts de construction devraient se traduire par des prix de vente plus élevés.

Logements neufs : Les surcoûts de construction compensés

Le potentiel de diminution des consommations et factures énergétiques est d’autant plus élevé que le type d’énergie utilisée est onéreux et que la superficie du logement est grande. En appliquant les niveaux de prix de l’énergie observés en 2014, il s’échelonne de 390 à 650 euros par an selon les cas.

Actualisé sur 25 ans, il compense partiellement le surcoût de construction sous l’hypothèse d’une stabilité des prix de l’énergie. La compensation serait complète à partir d’un taux de croissance annuel des prix de l’électricité de 3,5% dans l’individuel et de 1,1% dans le collectif. Pour les logements dont l’énergie de chauffage est le gaz, la compensation serait complète dans l’individuel à partir d’un taux de croissance annuel des prix du gaz de 3,1% dans l’individuel et de 1,1% dans le collectif.

Ces résultats sont calculés sur la base de la température de référence (19°), et les économies d’énergie réalisées peuvent être moindres en pratique si les ménages choisissent une température de confort plus élevée. L’étape du niveau de performance énergétique BBC, sur le chemin ambitieux du bâtiment à énergie positive et de la transition énergétique, semble néanmoins, selon ces premières estimations, s’être réalisée à coûts maîtrisés.

Commissariat général au développement durable – Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable

« Le point sur » n° 217 – Décembre 2015

Cette étude a été réalisée par Bastien Virely et Bruno Vermont. Le document complet est publié dans la collection Études et documents du CGDD, n°135, décembre 2015, Un habitat plus compact et moins énergivore : pour quels coûts de construction ?

Manda R.

Manda R.

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