L’arrêté du 5 septembre 2025 publié au Journal officiel révolutionne le paysage immobilier français. Le ministère du Logement redessine la carte du zonage ABC en reclassant massivement 468 communes selon la tension de leur marché immobilier. Cette révision majeure, fruit d’une concertation approfondie avec les élus locaux et les préfectures, répond à un enjeu crucial. En effet, il faut adapter la politique du logement aux réalités territoriales actuelles. Alors que 2,4 millions de Français verront leurs conditions d’accès au logement améliorées, cette mise à jour stratégique du zonage ABC ouvre de nouvelles perspectives pour la production de logements abordables et l’accession à la propriété dans des territoires en pleine mutation économique.
Sommaire :
- La révision majeure du zonage ABC : 468 communes reclassées
 - Quels bénéfices pour les territoires et leurs habitants ?
 - Pourquoi cette adaptation était-elle devenue indispensable ?
 
À retenir – Révision du zonage ABC 2025
- 468 communes reclassées vers des zones plus tendues pour faciliter l’accès aux dispositifs d’aide au logement
 - 2,4 millions de Français bénéficieront de barèmes plus avantageux pour le PTZ, Denormandie et autres aides
 - Le logement locatif intermédiaire s’ouvre aux territoires nouvellement classés en zones A bis, A ou B1
 - Application dès le 30 septembre 2025 pour les nouvelles offres de prêts immobiliers
 - Processus de concertation approfondi mené avec les élus locaux et préfectures depuis plus d’un an
 
La révision majeure du zonage ABC : 468 communes reclassées
Une transformation sans précédent depuis 2014
Depuis 2014, le zonage ABC n’avait pas connu de bouleversement aussi majeur. En effet, l’arrêté du 5 septembre 2025 marque une étape décisive. Sous l’impulsion de Valérie Létard, ministre chargée du Logement, le gouvernement a reclassé 468 communes conformément à l’article D. 304-1 du Code de la construction et de l’habitation.
Concrètement, cette redistribution redessine en profondeur la carte du zonage. D’une part, 147 communes basculent désormais en zone B2. D’autre part, 247 territoires rejoignent la zone B1. Par ailleurs, 64 communes intègrent la zone A. Enfin, 10 villes franchissent un cap supplémentaire en entrant dans la zone A bis. Ainsi, cette reconfiguration modifie en profondeur l’équilibre territorial du marché immobilier.
Les chiffres clés de cette révision
Parallèlement aux reclassements, 19 communes ont choisi d’être déclassées. Elles retrouvent ainsi la classification qu’elles détenaient avant la révision du 5 juillet 2024. Selon les données du ministère, cette nouvelle carte concerne directement le quotidien de 2,4 millions de Français. Au-delà des chiffres, cette redistribution répond à une double exigence. D’une part, elle s’adapte à l’évolution des marchés immobiliers locaux. D’autre part, elle tient compte des besoins croissants en logements abordables. Ainsi, la réforme traduit une volonté claire : rapprocher la réglementation des réalités territoriales.
Processus de concertation et élaboration
Le ministère du Logement a mené un travail de concertation de plus d’un an avec les préfectures et les élus locaux. Cette démarche participative visait à adapter le zonage ABC aux évolutions des marchés immobiliers et aux besoins territoriaux réels.
Quels bénéfices pour les territoires et leurs habitants ?
L’accès au logement locatif intermédiaire
Désormais, les communes nouvellement classées en zones tendues (A bis, A, B1) accèdent au logement locatif intermédiaire (LLI). Ce dispositif, réservé aux territoires confrontés à une forte pression immobilière, leur ouvre de nouvelles perspectives. Concrètement, il offre aux collectivités la possibilité de diversifier leur parc immobilier. Ainsi, elles peuvent répondre aux besoins d’une catégorie précise de ménages. Ces foyers, dont les revenus dépassent les plafonds du logement social, peinent pourtant à supporter les prix du marché libre. En somme, le LLI crée un pont entre logement social et marché privé, renforçant l’équilibre de l’offre locative.
Dispositifs d’aide renforcés
Le zonage ABC détermine l’éligibilité aux dispositifs d’aide :
- prêt à taux zéro (PTZ),
 - bail réel solidaire,
 - prêt social location-accession,
 - réductions d’impôt Denormandie
 - Loc’Avantages.
 
Les 2,4 millions de Français concernés bénéficieront de barèmes plus avantageux pour ces différentes aides.
Impact sur le logement social
La construction de logements sociaux profite, elle aussi, de nouvelles mesures. En effet, l’État a relevé les plafonds de loyer applicables aux nouvelles opérations financées en prêt locatif social (PLS). Concrètement, cette disposition s’appliquera à toutes les offres de prêts émises à compter du 30 septembre 2025. Ainsi, elle vise à soutenir la production de logements sociaux dans un contexte de coûts de construction élevés.
Pourquoi cette adaptation était-elle devenue indispensable ?
Un zonage vieillissant face à l’évolution des marchés
La dernière révision générale du zonage ABC remonte au 1er août 2014. Depuis, plusieurs ajustements partiels sont venus compléter la carte. En juillet 2019, l’État a reclassé Poitiers et Angers. Puis, en février 2022, il a intégré 57 communes de Haute-Savoie. Et, en octobre 2023, 209 communes supplémentaires ont changé de zone. Enfin, en juillet 2024, pas moins de 865 communes ont été concernées.
Or, les marchés immobiliers ont profondément évolué au cours de cette décennie. C’est pourquoi le gouvernement a jugé nécessaire d’adapter à nouveau le classement.
Des territoires en mutation économique
Certains secteurs stratégiques exigeaient une révision immédiate de leur classification.
C’est le cas de Dunkerque et des Alpes, deux territoires au cœur des priorités nationales. En effet, la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2030 accentue leurs besoins. Ces territoires doivent anticiper une forte dynamique économique et démographique. Pour les accompagner, le gouvernement a donc adapté leur classement afin de soutenir leur développement futur.
Une réponse aux difficultés d’accès au logement
Dans un contexte toujours prégnant de difficulté d’accès au logement, cette révision répond aux besoins des territoires en développement qui connaissent une tension croissante sur leur marché immobilier.

