Face à l’urgence climatique et à l’augmentation des coûts énergétiques, la rénovation énergétique est devenue une priorité pour de nombreuses copropriétés. Lors du Forum Habiter Durable, une conférence animée par le Groupe Coulon et Sénova a apporté un éclairage précieux sur les facteurs clés de réussite de ces projets ambitieux. Ainsi, Pascal Coulon, président du groupe Coulon, et Dimitri Molle, fondateur de Sénova, ont partagé leur expertise et leurs retours d’expérience sur des projets concrets. Ils mettent en avant l’approche globale, l’accompagnement qualitatif et la communication efficace comme clés pour réussir un projet de rénovation énergétique.
Sommaire :
- Les acteurs clés d’une rénovation énergétique réussie
- Les étapes essentielles d’une rénovation énergétique globale
- Les aspects financiers de la rénovation énergétique
- La dimension humaine et communicationnelle du projet
- Les bénéfices concrets de la rénovation énergétique
- Conseils pratiques pour initier et sécuriser son projet
Les acteurs clés d’une rénovation énergétique réussie
Des prestataires complémentaires pour un projet cohérent
Une rénovation énergétique d’envergure nécessite l’intervention de plusieurs professionnels aux compétences spécifiques. Le Groupe Coulon, avec plus de 100 ans d’existence dont 60 ans en copropriété, se distingue par son organisation multi-spécialiste unique sur le marché.
“Nous possédons chacun des métiers avec des interventions et des spécialistes dans chacun d’entre eux. Cette approche permet d’intégrer différentes expertises – façades, menuiseries extérieures, étanchéité, ventilation – sous une même coordination.”, explique Pascal Coulon.
L’entreprise a structuré son organisation après le choc pétrolier des années 70, période où elle a débuté ses travaux d’isolation extérieure. Aujourd’hui, le groupe comprend plusieurs filiales spécialisées comme AirPur pour la ventilation et Windotech pour la menuiserie extérieure. Ce qui lui permet de proposer une offre complète pour les projets de rénovation énergétique.
De son côté, Sénova offre une solution clé en main en réunissant trois expertises : financement, maîtrise d’œuvre et études techniques.
“Notre premier objectif est de proposer aux copropriétaires et à leurs syndics un processus de rénovation qui soit le plus simple et le plus sécurisant possible. Cette approche intégrée permet d’avoir un interlocuteur unique 100% responsable qui coordonne l’ensemble des compétences nécessaires au projet.”, affirme Dimitri Molle.
La répartition claire des rôles et responsabilités
Pour qu’un projet de rénovation énergétique aboutisse, chaque intervenant doit assumer pleinement son rôle :
Selon Dimitri Molle, “cette complémentarité des rôles est un gage de réussite pour des projets aussi complexes que les rénovations énergétiques en copropriété.”
Les étapes essentielles d’une rénovation énergétique globale
De l’audit à la réception des travaux : un processus structuré
Une rénovation énergétique bien menée suit un parcours balisé qui sécurise les copropriétaires. “Nous accompagnons un projet de copropriété de rénovation depuis le tout premier jour. Dès que le sujet arrive sur la table du conseil syndical jusqu’à la réception des travaux”, précise Dimitri Molle.
Ce parcours comprend généralement trois phases principales :
1. L’audit et la programmation. Cette étape comprend :
- le diagnostic complet du bâtiment,
- identification des pathologies et des besoins,
- enquête auprès des copropriétaires pour recueillir leurs attentes,
- analyse des consommations énergétiques réelles,
- et établissement du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique).
2. La conception. Il s’agit de :
- l’élaboration détaillée du projet architectural et technique,
- modélisation de différents scénarios de travaux avec leurs impacts énergétiques et financiers,
- rédaction des pièces écrites qui décrivent précisément les travaux attendus,
- consultation des entreprises sur une base comparable.
3. L’exécution. Cette dernière phase consiste en :
- la réalisation des travaux proprement dits,
- suivi de chantier hebdomadaire,
- contrôle qualité,
- gestion des interfaces entre les différents corps de métier,
- communication continue avec les copropriétaires.
La préparation : clé de voûte du succès
Pascal Coulon insiste particulièrement sur l’importance de la phase préparatoire : “Un chantier de rénovation énergétique se gagne dans la phase préparatoire. C’est-à-dire les 2 ou 3 mois qui vont précéder le démarrage physique de ces travaux.” En effet, cette étape clé permet de coordonner les corps de métier, de définir les détails techniques et d’anticiper les obstacles.
À cet effet, le groupe Coulon dispose d’un bureau d’études centralisé qui réalise tous les carnets de détail dans la phase préparatoire, éléments essentiels à la bonne réalisation des travaux. Ces documents techniques permettent de résoudre en amont les problèmes d’interfaces entre les différents lots. En cela, ils évitent les improvisations sur le chantier.
De même, pour accélérer l’exécution des travaux, particulièrement sur les grosses résidences, l’entreprise a développé des process permettant d’intervenir simultanément sur plusieurs bâtiments avec des équipes dédiées. “Les copropriétaires ont à y gagner pour ne pas se retrouver avec des chantiers interminables”, souligne Pascal Coulon.
Les aspects financiers de la rénovation énergétique
Optimiser les aides et subventions disponibles
L’un des freins majeurs à la rénovation énergétique reste son coût. Heureusement, de nombreuses aides financières existent. “Ça permet d’optimiser les aides financières et le financement de la rénovation”, souligne Dimitri Molle. L’AMO joue un rôle clé en accompagnant le montage des dossiers de subventions auprès de l’ANAH, des collectivités et autres organismes.
Les 3 exemples concrets présentés lors de la conférence sont éloquents :
Ces financements s’appuient sur plusieurs dispositifs nationaux. Plusieurs aides financières sont mobilisables. Tout d’abord, MaPrimeRénov’ Copropriété. Ensuite, les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). À cela s’ajoute l’éco-prêt à taux zéro collectif. Enfin, certaines collectivités territoriales proposent également des aides locales, souvent complémentaires.
Présenter le coût de manière individualisée
Pour aider à la décision, il faut aller plus loin que le coût global. En effet, il est essentiel de montrer à chaque copropriétaire son reste à charge personnel.
“Le rôle spécifique de l’assistant maîtrise d’ouvrage consiste à aider la commission travaux, le conseil syndical à embarquer le vote des copropriétaires et à présenter le coût des travaux de manière compréhensible par chacun”, explique Dimitri Molle.
Concrètement, cela signifie calculer pour chaque copropriétaire :
- Sa quote-part dans le coût total des travaux
- Le montant des aides auxquelles il a droit en fonction de sa situation
- Les options de financement qui s’offrent à lui (prêt collectif, prêt individuel, autofinancement)
- Le montant final de son reste à charge et l’effort financier mensuel en cas de prêt
Sénova a développé la plateforme GoReno pour permettre à chaque copropriétaire de simuler le coût des travaux et son reste à charge. Cela facilite leur compréhension et renforce leur adhésion au projet.
La dimension humaine et communicationnelle du projet
Une collaboration humaine au cœur de la réussite
Au-delà des aspects techniques et financiers, la rénovation énergétique est avant tout une aventure humaine. Cette dimension humaine se traduit par l’établissement d’une relation de confiance entre tous les acteurs du projet.
“Au-delà des aspects techniques, architecturaux et financiers, c’est la dimension humaine et communicationnelle qui s’avère prépondérante dans tout projet de rénovation en copropriété,” souligne Dimitri Molle.
Le témoignage vidéo d’une présidente de conseil syndical présenté lors de la conférence confirme cette dimension : “L’impression générale est excellente”. Elle raconte une expérience enrichissante, marquée par un échange inédit avec ses voisins et une transformation collective de leur cadre de vie.
Les outils de communication essentiels
La communication constitue un facteur critique de succès. Les intervenants recommandent ainsi plusieurs dispositifs :
“Il faut beaucoup de communication, en effet, pour bien comprendre quels sont les enjeux et pour se les approprier. Ces projets de rénovation d’ampleur sont des projets très impliquants, stressants pour les copropriétaires… Il faut beaucoup d’échanges en copropriété pour arriver à comprendre et à faire aboutir ce genre d’opération”, insiste Pascal Coulon.
Les bénéfices concrets de la rénovation énergétique
Des performances énergétiques améliorées
Les exemples présentés lors de la conférence montrent des gains énergétiques substantiels dans ces copropriétés :
- Les Gros Chênes : 37% d’économies d’énergie et passage d’une étiquette D (204 kWhep/m²/an) à une étiquette C (129 kWhep/m²/an).
- La Dauphiné : 53% d’économies d’énergie et passage d’une étiquette D (200 kWhep/m²/an) à une étiquette C (94 kWhep/m²/an).
- Ernest Laval : 37% d’économies d’énergie et passage d’une étiquette D à une étiquette B, avec en prime l’intégration de cellules photovoltaïques.
Ces améliorations ont des effets concrets. D’une part, elles réduisent les charges. D’autre part, elles renforcent la résistance face aux futures hausses du coût de l’énergie. Par ailleurs, un participant à la conférence insiste sur un point essentiel : l’importance des consommations réelles. En effet, les données théoriques ne suffisent pas toujours à évaluer les performances.
À ce sujet, Dimitri Molle explique que Sénova croise deux types d’informations. D’un côté, la performance énergétique théorique issue du DPE. De l’autre, la performance réelle, calculée à partir des consommations d’énergie. Ainsi, l’analyse permet d’estimer de manière fiable les économies mensuelles, en euros.
Un bâtiment valorisé et pérennisé
La rénovation énergétique ne se résume pas aux seules économies d’énergie. Elle va bien au-delà.
Pascal Coulon le souligne : “ça permet de transformer radicalement l’aspect du bâtiment, de le rendre plus beau, plus agréable à vivre, confortable en hiver, mais aussi en été.”
En d’autres termes, cette amélioration esthétique et de confort a un effet direct. Elle renforce, voire augmente, la valeur patrimoniale du logement.
Les photographies “avant/après” présentées lors de la conférence sont éloquentes. Les bâtiments rénovés gagnent en esthétique, avec des façades modernes et des coloris harmonieux qui changent complètement leur apparence.
Au-delà de l’aspect esthétique, la rénovation permet également de réparer le bâtiment, d’améliorer la qualité de vie des habitants et d’intégrer les enjeux énergétiques et écologiques. La copropriété Ernest Laval à Vanves a, par exemple, été le premier projet intégrant un coffre noyé dans l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) et des cellules photovoltaïques.
Conseils pratiques pour initier et sécuriser son projet
Bien choisir ses prestataires
Pascal Coulon met en garde contre les nouveaux acteurs attirés par ce marché en développement : “Soyez attentif à ne pas regarder que le prix en bas de ligne, mais véritablement la compétence des interlocuteurs auxquels vous souhaitez faire appel.” L’expérience, notamment en copropriété, constitue un critère de choix essentiel.
“Méfiez-vous des entreprises générales qui ne sont que des animateurs de projet dépendant de leurs sous-traitants. Privilégiez plutôt des entreprises spécialisées avec une expérience avérée en copropriété,” conseille-t-il.
Ce conseil est illustré par le témoignage d’un participant confronté à un chantier bloqué depuis deux ans, avec des coûts d’échafaudages mensuels et des conflits persistants. Dans ces cas extrêmes, le recours à une expertise judiciaire devient parfois inévitable.
Anticiper les questions acoustiques
Un participant à la conférence a soulevé des inquiétudes sur l’acoustique après rénovation. Les experts se montrent rassurants. Les craintes de dégradation sonore entre appartements demeurent théoriques et ne se vérifient que très rarement dans la pratique.
“L’isolation des façades et le remplacement des fenêtres réduisent le bruit extérieur, mais peuvent rendre plus audibles les sons intérieurs à travers des planchers mal isolés. Il faut donc adapter la performance acoustique des menuiseries à l’environnement, surtout en zone bruyante,” précise Pascal Coulon.
Diagnostiquer l’ensemble du bâtiment
La rénovation énergétique est aussi l’occasion d’identifier et de traiter d’autres problématiques du bâtiment : réseaux d’alimentation, installation électrique, pathologies structurelles éventuelles.
Concernant les pathologies structurelles, une étude spécifique peut être nécessaire. Cela peut concerner des balcons, des toits devant supporter le poids d’une pompe à chaleur collective, ou dans des cas plus graves, les murs et fondations eux-mêmes. Mais, lorsque des interventions sont nécessaires sur la structure du bâtiment, cela complique considérablement les projets et peut faire exploser les coûts.
“Un projet réussi, c’est une équipe alignée, une communication fluide et un objectif partagé : faire de votre rénovation un succès durable et enthousiasmant !”
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