Aller au contenu

Immobilier

Comment les équipements influencent-ils le prix immobilier en 2025 ?

Comment les équipements influencent-ils le prix immobilier en 2025 ?

Une récente étude menée par Casavo, l’agence immobilière technologique, révèle l’influence considérable des équipements sur le prix immobilier en France. En effet, les balcons, terrasses, parkings et ascenseurs impactent concrètement la valeur des biens. Alors que le marché retrouve son dynamisme, ces données précises permettent aux vendeurs et acheteurs de mieux comprendre les facteurs qui valorisent ou déprécient un logement. Les résultats, basés sur plus de 7 000 annonces dans les principales métropoles françaises, offrent un éclairage stratégique pour optimiser ses transactions immobilières.

Sommaire :

L’impact des espaces extérieurs sur le prix immobilier

Balcons et terrasses : une valorisation variable selon les régions

Les données récoltées par Casavo démontrent l’effet substantiel des espaces extérieurs sur le prix immobilier. À Nantes, un appartement avec balcon ou terrasse se vend en moyenne 8,5% plus cher qu’un bien équivalent sans extérieur. Lyon suit cette tendance avec une plus-value de 7,2%, particulièrement marquée pour les petites surfaces. En région parisienne, l’écart reste significatif avec +6,3% en moyenne, surtout dans les quartiers bien desservis par les transports.

L'impact des espaces extérieurs sur le prix immobilier
La région PACA se distingue par une valorisation encore plus prononcée. L’ensoleillement méditerranéen renforce naturellement l’attrait des espaces extérieurs. Ce qui se traduit par une plus-value moyenne de 12,1% sur le prix immobilier. Et, pour les biens disposant d’une terrasse ou d’un balcon dépassant les 10m², cette valorisation peut même excéder 15%. Ce qui confirme l’importance capitale de ce critère dans les zones ensoleillées.

Impact des espaces extérieurs sur le prix immobilier par ville
Impact des espaces extérieurs sur le prix immobilier par ville

Le nouvel impératif post-pandémie pour les acheteurs

Cette tendance confirme une évolution profonde des priorités des acheteurs. Désormais, l’accès à un espace extérieur privé n’est plus perçu comme un simple agrément. Il devient un élément essentiel qui influence directement le prix immobilier.

Arthur Rollin, Directeur Général France de Casavo, le confirme: “Aujourd’hui, un balcon ou une terrasse ne sont plus perçus comme des bonus, mais comme des éléments différenciants. C’est un véritable levier de valeur dans une majorité de villes.”

Cette nouvelle exigence reflète un changement dans les modes de vie urbains, où la recherche de lumière naturelle, d’espace personnel et de bien-être devient déterminante. Pour les vendeurs, valoriser ou aménager un espace extérieur représente à présent un investissement stratégique. puisqu’il est susceptible d’augmenter significativement le prix immobilier de leur bien.

Arthur Rollin précise : “Nos analyses révèlent un bouleversement des priorités en matière d’habitat. Les métriques que nous avons développées montrent que la valorisation des espaces extérieurs s’est accentuée de près de 30% depuis 2021. Il s’agit d’une transformation structurelle du marché, et non d’une simple tendance conjoncturelle.”

Stationnement et prix immobilier : une relation complexe

Le paradoxe du parking en centre-ville

Contrairement aux idées reçues, la présence d’un parking n’augmente pas systématiquement la valeur d’un bien immobilier. En effet, l’analyse menée par Casavo met en lumière une réalité parfois contre-intuitive. Dans certains cas, notamment dans les centres-villes des grandes métropoles, il existe une corrélation négative entre la présence d’un emplacement de stationnement et le prix au mètre carré. Autrement dit, un bien avec parking peut se vendre moins cher au m² qu’un bien équivalent sans parking.

À Paris, les logements avec parking se vendent en moyenne 8,8% moins cher au mètre carré. Cette tendance se confirme à Marseille (-5,6%) et plus nettement encore à Lyon (-18,2%).

Une question de localisation et d’ancienneté

Ce paradoxe apparent s’explique par plusieurs facteurs structurels du marché. En effet, les biens sans stationnement se trouvent souvent dans des immeubles anciens situés au cœur de quartiers historiques très prisés. Ce qui tire leur prix immobilier vers le haut malgré l’absence de cette commodité. À l’inverse, les logements avec parking sont généralement associés à des programmes plus récents. En outre, ils sont souvent plus spacieux, mais aussi plus excentrés, ce qui modère leur valorisation au mètre carré.

Exemple à Paris : l’effet “vieux prestige” contre “récent pratique”

L’étude détaillée des arrondissements parisiens confirme cette analyse. Dans le 6ème arrondissement, particulièrement recherché, le prix immobilier moyen au mètre carré atteint 14 500€ pour les appartements sans parking, contre 13 200€ pour ceux avec parking. Cette différence s’explique notamment par le profil des biens. Car, 78% des appartements avec parking se trouvent dans des immeubles post-1970. En cela, ils sont généralement moins valorisés que les immeubles haussmanniens ou art déco dépourvus de stationnement.

“Ce que nous constatons ici est un véritable effet de structure,” explique Arthur Rollin. “Les données brutes peuvent sembler contre-intuitives, mais elles reflètent en réalité la complexité du marché immobilier français. La présence d’un parking dans un bien similaire reste un atout. Toutefois, notre étude met en lumière les multiples dimensions qui influencent le prix immobilier au-delà des simples équipements.”

L’impact des politiques urbaines sur la valeur du stationnement

D’ailleurs, la politique de mobilité des métropoles accentue cette tendance. Ainsi, à Paris, la réduction de 50% des places de stationnement en surface d’ici 2026 (Plan Climat de la Ville de Paris) et le développement massif des transports en commun amenuisent progressivement l’attrait d’une place de parking privée.

Effet du parking sur le prix immobilier au m² selon la localisation
Effet du parking sur le prix immobilier au m² selon la localisation

L’effet banlieue : quand le parking devient essentiel

Pour autant, la situation change radicalement dès que l’on s’éloigne du cœur des grandes métropoles. En périphérie urbaine, les tendances s’inversent : la présence d’un parking devient alors un véritable atout. Dans ces zones moins denses, où la voiture reste souvent indispensable, un emplacement de stationnement influence positivement le prix immobilier.

À Argenteuil, un logement avec parking se vend en moyenne 3 231€/m² contre 2 838€/m² pour un bien équivalent sans stationnement, soit une différence de 13,9%. Cette tendance se confirme à Saint-Cloud (+18%), Issy-les-Moulineaux (+14,9%) et Boulogne-Billancourt (+9,9%).

Arthur Rollin souligne cette disparité: “Dans les zones tendues où l’espace est rare, le stationnement est un vrai levier de valeur. Mais dans les centres urbains très denses, il peut être moins prioritaire que d’autres critères comme la localisation ou la luminosité.”

Ainsi, en périphérie, un bien avec parking se vend en moyenne 32 jours plus rapidement qu’un bien équivalent sans cette facilité. C’est un indicateur de liquidité qui témoigne d’une préférence structurelle des acquéreurs.

L’ascenseur : un critère inégal sur le prix immobilier

Des disparités marquées entre les métropoles

L’étude de Casavo met en lumière l’impact variable de l’ascenseur sur le prix immobilier selon les villes. À Paris, cet équipement est particulièrement valorisé dans les annonces. Ainsi, les biens avec ascenseur se vendent en moyenne 9 619€/m², contre 8 883€/m² sans. Ce qui représente un écart non négligeable de 8,3%. Et, cette différence s’accentue encore dans certaines villes comme Nice, où elle atteint 19,8%, ou Nantes avec 15,4%.

Ces chiffres illustrent bien l’importance croissante accordée au confort d’accès dans les grandes métropoles. Cela est particulièrement vrai pour les immeubles anciens de plusieurs étages, où l’absence ou la présence d’un ascenseur devient un critère décisif lors de l’achat. Par ailleurs, le vieillissement de la population joue un rôle non négligeable dans cette évolution des attentes.
En conséquence, la présence d’un ascenseur constitue aujourd’hui un facteur significatif dans la détermination du prix immobilier.

Arthur Rollin observe: “L’ascenseur cristallise plusieurs évolutions sociétales majeures – vieillissement démographique, exigence de confort, contraintes de mobilité – qui convergent pour en faire un critère de valorisation immobilière de premier plan. Nos analyses montrent que la présence d’un ascenseur peut réduire de 40% le temps nécessaire pour vendre un bien situé au-delà du 3ème étage.”

L’effet des quartiers historiques sur la valorisation

Cependant, cette règle connaît des exceptions notables. À Lyon, l’étude révèle une situation pour le moins contre-intuitive. Les biens dotés d’un ascenseur s’y vendent en moyenne moins cher que ceux qui en sont dépourvus. À première vue, cette réalité peut surprendre. Cependant, elle s’explique par la structure urbaine spécifique de la ville.

En effet, plusieurs quartiers historiques du centre-ville, très prisés pour leur charme et leur emplacement, ne disposent pas d’ascenseur. Or, ce sont justement ces secteurs qui concentrent les prix immobiliers les plus élevés. Dans ces zones, la valeur patrimoniale et l’emplacement priment sur le confort d’accès.

“Le cas lyonnais est particulièrement instructif,” analyse Arthur Rollin. “Il nous rappelle que le marché immobilier demeure profondément ancré dans des réalités territoriales spécifiques. Les algorithmes que nous avons développés intègrent désormais ces particularités locales pour affiner nos estimations. La technologie doit s’adapter aux singularités historiques et culturelles de chaque métropole.”

Les contraintes architecturales expliquent en partie ce phénomène. La Vieille Ville de Lyon (5ème arrondissement) et le quartier de la Croix-Rousse (4ème et 1er arrondissements), classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, sont soumis à des restrictions strictes concernant les modifications structurelles des bâtiments. Selon la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), seulement 12% des immeubles de ces quartiers sont équipés d’ascenseurs, contre 68% dans le quartier de la Part-Dieu.

Rénovation et rez-de-chaussée : impacts opposés sur la valeur

La rénovation : un levier puissant, mais à contextualiser

La qualité de rénovation représente un facteur déterminant pour le prix immobilier. Les données de Casavo indiquent qu’un bien rénové en France se vend en moyenne 5 969€/m², contre 5 475€/m² pour un bien non rénové, soit une hausse moyenne de 9%. Cette plus-value s’accentue dans les zones tendues comme Paris, où le différentiel atteint 1073€/m² (+12,5%), et dans le reste de l’Île-de-France avec une hausse de 13%.

Toutefois, l’impact des rénovations varie selon les marchés locaux. Dans les villes où le prix immobilier au mètre carré est moins élevé, comme Nantes, la valorisation des travaux n’est que de 5,8% en moyenne. Dans certaines zones, il est difficile pour les propriétaires de répercuter intégralement le coût des rénovations sur le prix de vente.

Or, ces travaux peuvent atteindre jusqu’à 2 000 € par mètre carré, ce qui représente un investissement conséquent. Dans les marchés où les prix immobiliers restent plus modérés, cet écart est d’autant plus difficile à compenser, ce qui freine alors la valorisation des biens rénovés.

“La rénovation énergétique représente désormais un investissement stratégique incontournable,” affirme Arthur Rollin. “Nos analyses prédictives indiquent que d’ici 2027, l’écart de prix entre un bien correctement rénové et une passoire thermique pourrait atteindre 25% dans certaines métropoles. C’est un facteur de valorisation immobilière qui s’inscrit dans la durée et transcende les fluctuations du marché.”

Les nouvelles normes énergétiques renforcent l’importance de la rénovation. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Climat et Résilience (2021) et ses décrets successifs, les logements classés F et G (passoires thermiques) ont vu leur attractivité et leur prix immobilier chuter significativement. Ainsi, l’écart de prix entre un logement classé E et un logement classé B de caractéristiques similaires peut désormais atteindre 18% dans les grandes métropoles françaises.

Le rez-de-chaussée : une décote unanime dans toutes les villes

Contrairement aux critères précédents qui présentaient des variations géographiques, l’étude de Casavo confirme un constat unanime. En effet, les logements situés en rez-de-chaussée subissent systématiquement une décote sur leur prix immobilier. De Paris, où la dépréciation atteint 4% au mètre carré, à Villeurbanne avec une baisse de 10%, aucune ville française n’échappe à cette règle.

Cette dévalorisation s’explique par plusieurs inconvénients perçus : moindre luminosité, sécurité réduite, nuisances sonores accrues et intimité limitée. Toutefois, pour les acheteurs potentiels, cette décote représente néanmoins une opportunité de négociation.

Arthur Rollin confirme l’importance de ces données: “Cette étude confirme ce que beaucoup de vendeurs soupçonnent sans pouvoir le mesurer. Certains critères ont un effet réel et chiffré sur le prix de vente et le temps nécessaire pour conclure une transaction.”

Par ailleurs, les statistiques de sécurité contribuent à cette perception négative. Selon l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDRP), les logements en rez-de-chaussée présentent un risque d’effraction supérieur de 27% à la moyenne nationale.

Cependant, des évolutions architecturales tentent de contrebalancer ces inconvénients. De nombreux programmes neufs proposent désormais des “rez-de-chaussée surélevés” ou des “rez-de-jardin” qui limitent les nuisances tout en offrant un accès direct à l’extérieur. Ainsi, ces nouvelles configurations réduisent la décote à seulement 2-3% par rapport aux étages supérieurs, contre 6-10% pour les rez-de-chaussée traditionnels.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

Laisser un commentaire