L’ARC nous livre les résultats de son enquête « Syndics bénévoles, mieux vous connaître » réalisée en 2015 à partir de plus d’un millier de réponses. Augmentation des charges ? Crise de confiance envers les professionnels ? Toujours est-il que ce mode de gestion prend une ampleur nouvelle, ces dernières années.
Comme chacun le sait, tout copropriétaire peut prendre en charge la gestion de sa copropriété en lieu et place d’un syndic professionnel. C’est la gestion « non professionnelle » communément désignée gestion « bénévole ».
Alors qu’il y a dix ans, on estimait à environ 5% le nombre de copropriétés gérées par des syndics bénévoles, l’INSEE l’estimait déjà à environ 11% en 2012, soit autour de 55.000 copropriétés en France. En 2015, le nombre de copropriétés gérées « bénévolement » atteint les 15%. L’enjeu d’accompagnement, d’information, et de formation de ces non professionnels, qui prennent la gestion de leur immeuble, est donc loin d’être négligeable.
« Selon les enseignements de notre enquête, il y a de multiples raisons à ce phénomène. En premier lieu, on peut relever le coût des honoraires des syndics professionnels de plus en plus important et parfois dissuasif pour les plus petites copropriétés corrélé bien souvent, à un manque flagrant d’investissement et de réactivité de la part des syndics professionnels sur ces « petits immeubles », peu rentables pour eux », commente Émile HAGÈGE, Directeur général de l’ARC.
Selon l’Association des Responsables de Copropriété, l’augmentation constante des charges de copropriété inciterait les copropriétaires à s’impliquer plus avant dans le suivi de la gestion de leur copropriété. « Les actions sur la maîtrise des charges menées par les syndics professionnels apportant rarement satisfaction, les copropriétaires sont amenés à prendre en main une partie de cette gestion eux-mêmes (remise en concurrence des contrats, contrôle des principaux postes de charges pour agir sur les consommations d’eau et de chauffage par exemple, suivi de l’efficacité des procédures contentieuses, etc.). Nombreux sont nos adhérents qui ont finalement préféré s’investir pour prendre en main eux-mêmes la gestion de leur copropriété », indique Émile HAGÈGE.
Les résultats de l’enquête menée en 2015 marquent également une augmentation nette des petites copropriétés « désorganisées » (sans syndic, sans assemblées générales) souhaitant adopter la gestion bénévole pour remettre en place un fonctionnement légal. La loi MACRON du 6 août 2015 a en effet facilité la remise en place d’un syndic dans les copropriétés, qui en sont dépourvues, en permettant à tout copropriétaire de convoquer une assemblée générale appelée à désigner un syndic bénévole ou professionnel.
Notons que pour mieux accompagner les syndics bénévoles, l’Association des Responsables de Copropriété (ARC), organisait le 2 avril, les « Troisièmes rencontres des syndics bénévoles » à l’Espace Charenton – Paris 12ème.