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Réforme du DPE : quels impacts pour 7 millions de logements ?

Réforme du DPE : quels impacts pour 7 millions de logements ?

Le 9 juillet 2025, le Premier ministre a dévoilé la réforme du DPE. Son application démarre au 1er janvier 2026. Au cœur du dispositif : la baisse du coefficient d’énergie primaire de l’électricité, de 2,3 à 1,9. Résultat immédiat : 7 millions de résidences principales voient leur diagnostic évoluer. Selon l’étude Casam, 91% des logements chauffés à l’électricité progressent d’une classe. Et 850 000 logements devraient sortir du statut de passoire énergétique. Qui sont les gagnants ? Et, quelles conséquences pour les propriétaires ?

Sommaire :

À retenir – Réforme du DPE 2026

  • 7 millions de résidences principales gagneront une classe énergétique au 1er janvier 2026
  • 91% des logements qui progressent sont chauffés à l’électricité
  • 850 000 logements sortiront du statut de passoire énergétique
  • 47% des logements chauffés à l’électricité gagnent une classe
  • 41% des petites surfaces (moins de 40m²) progressent d’une classe
  • 50 000 logements G passeront en F, évitant l’interdiction de location
  • Coefficient d’énergie primaire de l’électricité passe de 2,3 à 1,9 (-17%)

Pourquoi cette réforme du DPE était-elle nécessaire ?

La réforme du DPE répond à une problématique d’équité énergétique majeure identifiée par les acteurs du secteur. Jusqu’à présent, le coefficient d’énergie primaire de l’électricité était fixé à 2,3. Ce qui pénalisait fortement les logements chauffés électriquement par rapport aux autres énergies (gaz, fioul, bois) dont le coefficient reste à 1. Cette réforme du DPE corrige donc cette distorsion en abaissant le coefficient électrique à 1,9, soit une réduction de 17%.

Julien Besnard, fondateur de Casam, souligne cette contradiction : “On demande aux Français d’abandonner les énergies fossiles pour la voiture, mais pas pour le chauffage.”

En effet, cette réforme du DPE 2026 s’inscrit dans une logique de clarification écologique. Elle encourage l’électrification du chauffage dans le cadre de la transition énergétique. D’ailleurs, les données nationales confirment cette tendance. Puisque 37% des logements français sont chauffés à l’électricité contre 36% au gaz, selon les statistiques officielles de l’environnement.

L’impact mécanique sur tous les DPE

Chaque logement intègre une part incompressible d’électricité — pour l’éclairage, la ventilation ou l’électroménager. En cela, la réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) améliore donc mécaniquement les résultats. Toutefois, les gains sont variables selon le mode de chauffage principal.

Un nouveau coefficient pour refléter la consommation réelle

Le coefficient d’énergie primaire vise à mieux refléter l’énergie réellement consommée, notamment sur l’ensemble du cycle de production nucléaire. Ainsi, lorsqu’un logement consomme 1 kWh, le calcul prend en compte l’intégralité des pertes et transformations liées à la production. Ce qui a alors pour effet d’aboutir à un diagnostic plus représentatif de la réalité énergétique.

Quels logements bénéficient le plus de cette réforme du DPE ?

Les logements chauffés à l’électricité sont les grands gagnants

L’étude Casam, menée sur 9105 diagnostics représentatifs du parc de résidences principales, révèle que 47% des logements chauffés à l’électricité gagneront une classe énergétique. Dès lors, cette réforme entraîne une amélioration moyenne de 17% pour les logements chauffés à l’électricité, contre seulement 2% pour ceux utilisant d’autres énergies.

Ce décalage explique pourquoi 91% des logements ayant gagné une classe énergétique sont équipés d’un chauffage électrique. Un effet direct de la révision des coefficients, qui repositionne favorablement ces biens sur le marché.

Proportion de logements gagnant 1 classe par énergie de chauffage
Proportion de logements gagnant 1 classe par énergie de chauffage

Julien Besnard explique : “Pour vulgariser, 17% correspond à un gain d’une demi classe énergétique sur l’échelle du DPE. La moitié des DPE dont la consommation est proche de la classe supérieure va donc basculer. Cette réforme du DPE suit donc une logique mathématique prévisible, sauf pour les propriétaires utilisant plusieurs énergies.”

Les petites surfaces particulièrement avantagées

La réforme profite davantage aux logements de moins de 40m². En effet, 41% d’entre eux gagnent une classe contre 23% pour la moyenne nationale. Cette surreprésentation s’explique par la prédominance du chauffage électrique dans ces biens, notamment dans les centres urbains. À Paris, où ces logements sont nombreux, 28% des biens bénéficient de cette amélioration selon l’étude Casam.

Les logements énergivores sortent de la précarité

De plus, l’étude révèle que 35% des biens classés F progressent d’une classe contre 26% des biens D. Cette réforme du DPE permet à 850 000 résidences principales de sortir du statut de passoire énergétique, confirmant les annonces gouvernementales.

Impact par classe énergétique actuelle - réforme du DPE
Impact par classe énergétique actuelle

Plus significatif encore, 50 000 logements classés G passeront en F. Ils bénéficient ainsi de deux ans de répit supplémentaire avant l’interdiction de location imposée par la Loi Climat et Résilience depuis début 2025.

Comment cette réforme du DPE transforme-t-elle le marché locatif ?

La Loi Climat et Résilience interdit progressivement la location des logements E, F et G. Cette réforme du DPE offre une bouffée d’oxygène aux propriétaires bailleurs possédant des biens chauffés à l’électricité. Certains propriétaires, dans l’impossibilité technique ou financière d’installer une pompe à chaleur, peuvent désormais atteindre la classe D et éviter l’interdiction de location.

Comment cette réforme du DPE transforme-t-elle le marché locatif ?

Les cas mixtes bénéficient également de cette mesure. Notons que 34% des ménages ayant installé un poêle à bois/granulés en appoint du chauffage électrique pour faire face à la hausse des prix de l’électricité gagnent une classe énergétique grâce à cette réforme du DPE.

Julien Besnard précise : “Les propriétaires bailleurs vont retrouver des marges de manœuvre qu’ils n’avaient pas toujours quand leur logement est chauffé à l’électricité.”

Cette réforme du DPE évite à certains propriétaires la vente au rabais de leur bien, impossible à rénover efficacement avec un chauffage électrique traditionnel pour atteindre les classes énergétiques requises.

Répartition des DPE avant/après réforme
Répartition des DPE avant/après réforme

Quelles solutions pour anticiper cette réforme du DPE ?

Un simulateur gratuit pour tous

Casam propose un simulateur gratuit accessible à l’adresse : https://actualise-ton-dpe.casam-pro.com/. Il permet à chaque propriétaire de vérifier l’impact de la réforme du DPE sur son bien. Cet outil analyse les consommations électriques et applique le nouveau coefficient d’énergie primaire de 1,9 défini par le gouvernement.

L’accompagnement des professionnels

Les éco-conseillers immobiliers labellisés Casam utilisent déjà ce simulateur pour conseiller leurs clients. Pour autant, cette réforme nécessite un accompagnement expert, notamment pour les logements utilisant plusieurs énergies (électricité + poêle à bois par exemple). La communauté d’éco-conseillers peut désormais informer précisément leurs clients sur l’impact de cette réforme.

Une approche préventive recommandée

Plutôt que de subir les réformes successives depuis 2023, les propriétaires ont tout intérêt à anticiper la nouvelle classification DPE en la consultant dès maintenant. Cette démarche leur permet d’ajuster leur stratégie de vente, d’achat ou de location en connaissance de cause.
Objectif : éviter les déconvenues lors des transactions et mieux se positionner sur un marché immobilier de plus en plus encadré.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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