Dans une interview menée par Isabelle Dahan pour Monimmeuble.com, Delphine Doré, directrice commerciale et marketing client chez Michaud, lève le voile sur les défis et solutions liés à la recharge en copropriété. Grâce au réseau 100% Elec et à des innovations comme Park’elec ou Parkbridge, l’entreprise transforme l’électrification des parkings collectifs en une réalité accessible. La discussion éclaire les problématiques techniques, juridiques et financières, tout en proposant des réponses concrètes aux syndics et copropriétaires. Alors que le marché décolle, cet échange apporte une vision claire pour faciliter le passage à la mobilité électrique dans les immeubles.
Sommaire :
- Pourquoi avoir lancé le réseau 100% Elec ?
- Parlez-nous de votre solution Park’elec. Que propose-t-elle exactement ?
- Vous avez récemment lancé la solution Parkbridge. En quoi est-elle différente ?
- Freins, délais et financements : comment surmonter les blocages ?
- Pourquoi choisir une solution flexible pour la recharge en copropriété ?
- Comment la technologie intelligente transforme la recharge en copropriété ?
Pourquoi avoir lancé le réseau 100% Elec ?
Delphine Doré. Nous avons constaté que les syndics et copropriétaires manquaient d’interlocuteurs fiables pour mettre en place la recharge en copropriété. C’est pourquoi Michaud a créé, en partenariat avec Enedis, le réseau 100% Elec. Ce réseau regroupe plus de 70 installateurs experts, couvrant 95 % du territoire français. Ils sont formés aux spécificités techniques, juridiques et administratives des installations collectives.
L’installation d’une borne en immeuble peut prendre jusqu’à 16 mois. Notre réseau accompagne le syndic de bout en bout, depuis la demande de convention jusqu’à la mise en service. Cela améliore considérablement le taux de réussite : plus de 80 % des projets portés par un mandataire aboutissent.
En effet, ce réseau a été pensé pour soulager les syndics confrontés à des démarches longues et techniques. Grâce à une approche en “clé en main”, les installateurs deviennent mandataires et prennent en charge la coordination avec Enedis, la gestion de la convention, les études techniques et les travaux. Ce déploiement national permet à 100% Elec d’agir avec efficacité sur tous les types de bâtiments collectifs, une avancée majeure alors que le besoin de recharge en copropriété explose.
Parlez-nous de votre solution Park’elec. Que propose-t-elle exactement ?
Delphine Doré. Le système Park’elec repose sur une infrastructure collective baptisée “réseau électrique auto”, développée en partenariat avec Enedis. Chaque place est pré-équipée avec un compteur Linky individuel. Ce qui permet à tout résident de se raccorder librement, à tout moment, avec le fournisseur de son choix.
“Park’elec permet d’électrifier 100 % des places de parking et d’aller jusqu’au point de charge. Chaque place dispose de son propre compteur Linky”, explique Delphine Doré.
Cette approche garantit :
- l’indépendance énergétique de chaque usager,
- une transparence totale sur les consommations,
- et une compatibilité avec tous les opérateurs.
Pour appuyer ce dispositif, Michaud va publier un livre blanc dédié aux syndics, qui décrypte l’ensemble du processus, y compris les aspects juridiques et les marges de manœuvre légales. Le livre blanc permettra de comprendre chaque étape du process dans l’installation d’un réseau électrique auto, avec ou sans mandataire.
Vous avez récemment lancé la solution Parkbridge. En quoi est-elle différente ?
Delphine Doré. Grâce au câblage aérien IRVE et à une structure modulable, Parkbridge permet d’éviter les VRD (Voirie Réseaux Divers). Quand on a déjà un parking enrobé, on n’a pas envie de le détruire. Avec Parkbridge, on installe un cheminement goulotte sur pied ou sur mur. À l’intérieur, un seul câble IRVE aérien dessert toutes les places.
Ce qui représente jusqu’à 30 % d’économies sur le coût total d’une installation classique. Cela répond à une problématique souvent ignorée. Puisqu’en copropriété, le terrassement est interdit à moins de 2 mètres d’un arbre selon le Code de l’environnement.
C’est aussi une solution bas carbone, car elle réduit l’usage de cuivre et de béton. Ce système est même compatible avec les toits-terrasses et respecte les normes d’étanchéité. Il suffit juste de refaire une étanchéité au niveau des pieds du cheminement. Une innovation attendue depuis longtemps pour les parkings extérieurs, très peu desservis jusqu’ici. Cette souplesse fait de Parkbridge une réponse stratégique là où la recharge en copropriété semblait encore difficile, voire impossible.
Freins, délais et financements : comment surmonter les blocages ?
Delphine Doré. De la demande à la mise en service, le parcours est long, en moyenne 16 mois, selon Enedis. La clé, c’est l’anticipation. Si l’assemblée générale est prévue en décembre, il faut entamer les démarches dès mars ou avril.
Notons que lorsque les délais sont trop serrés avant une assemblée générale, il est possible de faire voter une résolution autorisant la délégation de signature de la convention Enedis au président du conseil syndical. Cette astuce, prévue par l’article 25 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965, permet d’éviter de retarder le projet de recharge en copropriété, même si la convention n’a pas encore été finalisée au moment du vote. Comme l’installation est sans frais pour la copropriété, cette délégation est juridiquement recevable et peut être un atout précieux pour accélérer la prise de décision.
Grâce à la convention de préfinancement Enedis, la copropriété ne débourse rien pour la création de l’infrastructure. Le reste à charge est nul pour la copropriété. Seuls les copropriétaires qui veulent s’équiper paient leur quote-part. Et, ils peuvent bénéficier du programme Advenir, qui offre jusqu’à 50 % de subvention pour les bornes individuelles et collectives. Mais, ces aides sont garanties jusqu’en 2027. C’est maintenant qu’il faut en profiter.
Pourquoi choisir une solution flexible pour la recharge en copropriété ?
Delphine Doré. Ce que Michaud défend, c’est un modèle libre et flexible, contrairement aux offres d’opérateurs “intégrés” où l’usager est lié à un prestataire unique. Nous sommes libres de choisir notre fournisseur, notre contrat, notre puissance délivrée. Et si on part 6 mois en voyage, on peut suspendre son abonnement.
Ainsi, le coût de recharge annuel pour 20 000 km est bien inférieur aux abonnements classiques, surtout avec des tarifs comme Tempo d’EDF.
Par ailleurs, une étude commandée par Enedis en 2022 a montré que l’équipement d’un parking en IRVE permettait de valoriser les places de 8 à 10 %. Ce n’est pas négligeable ! Installer une infrastructure collective, même sans s’équiper immédiatement, devient donc un investissement patrimonial. C’est un argument fort pour les copropriétaires, d’autant plus que le réseau électrique auto reste compatible avec l’arrivée ultérieure d’un opérateur… mais l’inverse n’est pas vrai.
Comment la technologie intelligente transforme la recharge en copropriété ?
Delphine Doré. La recharge en copropriété n’est plus simplement une affaire de câblage. L’innovation entre désormais dans une nouvelle phase, avec des solutions de pilotage intelligent de la consommation énergétique. Chez Michaud, nous travaillons activement sur l’interconnexion entre le réseau électrique auto du bâtiment et la mobilité. Notre objectif est de proposer des solutions de gestion intelligente pour optimiser l’alimentation des points de charge.
Le principe est simple : ajuster la charge électrique selon la puissance disponible à l’instant T dans l’immeuble. Cela permet d’éviter les pics de consommation, de lisser la demande, et de réduire les coûts. Avec l’essor des véhicules électriques et les tensions sur le réseau national, l’optimisation énergétique devient cruciale. Nous ne pouvons pas travailler sur les IRVE et la distribution d’énergie sans penser à l’efficacité énergétique. Cela fait partie de nos piliers de développement.
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