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Immobilier

Plateformes de location de meublés touristiques : Des conséquences négatives sur la copropriété

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Plateformes de location de meublés touristiques : Des conséquences négatives sur la copropriété

L’Association pour un Hébergement et un TOurisme Professionnels (AhTop) nous livre les conclusions d’une étude* sur « L’impact des plateformes de locations meublées sur la vie des Parisiens » réalisée par l’institut Harris Interactive. 48% des parisiens associent la présence d’un logement loué en ligne pour l’immeuble à des conséquences négatives.

Les problèmes de sécurité, de vie de quartier, d’accès au logement, de distorsion de concurrence et d’impact sur l’économie constituent autant d’inquiétudes engendrées par l’utilisation massive et incontrôlée des plateformes de locations de meublés. Cette étude est un signal pour les pouvoirs publics, qui doivent prendre exemple sur des villes comme New York et Barcelone pour encadrer leur utilisation.

Ce développement massif n’a pas échappé aux Parisiens qui sont 93% à estimer que ce type de logements loué en ligne existe dans leur arrondissement. 48% d’entre eux (contre 24%) associent la présence d’un logement loué en ligne pour l’immeuble à des conséquences négatives et notamment en terme de sécurité (65%) et de nuisances sonores (60%).

Ils craignent que ce développement incontrôlé vienne accroître la crise du logement. 74% estiment que les logements disponibles pour les Parisiens vont décroître et 66% pensent que cela contribue à l’augmentation des loyers. De la même manière 64% assurent que ce développement change le profil social des habitants du quartier, contribuant ainsi à diminuer l’implication des citoyens dans la vie de quartier (56%).

Au-delà des ces constats visibles quotidiennement et à l’image des alertes réitérées par l’AhTop depuis de nombreux mois, les Parisiens considèrent pour 72% qu’ils devraient être prévenus si de telles pratiques avaient cours dans leur immeuble. 71% d’entre eux souhaitent que leur nombre puisse être limité et 62% que le syndic ou la copropriété puisse donner son accord.

Pour Jean-Bernard Falco, Président de l’AhTop, « Cette étude montre bien que les citoyens souhaitent que les règles soient les mêmes pour tous et qu’elles soient appliquées. Si 28% des Parisiens estiment que ces pratiques sont le fait majoritairement ou à part égale de professionnels, ils sont 90% à réclamer que les revenus dégagés par cette activité soient imposables que ce soit dès le 1er euro (35%) ou à partir d’un certain seuil (55%) ».

Par ailleurs, et ce afin que les règles soient mieux respectées, 82% des Parisiens se déclarent favorables à ce que la règle imposant à un locataire de demander l’accord écrit de son propriétaire avant de sous louer son logement soit imposée.

Bien qu’elles soient perçues comme faisant augmenter le nombre de touristes à Paris pour 80% des personnes interrogées, ces plateformes dans leur configuration actuelle ne contribuent pas de façon adéquate au développement de l’économie touristique à Paris et en France. Deux tiers des personnes interrogées associent cette activité à un faible nombre d’emplois (contre 93% lorsqu’il s’agit des professionnels du secteur de l’hébergement touristique).

Il y a urgence à agir : « Le week-end de Pâques a vu la fréquentation des hôtels s’effondrer (-30% par rapport aux années précédentes) au profit de l’explosion des réservations sur des sites tels qu’Airbnb ou Abritel (taux de remplissage de 89% en moyenne pour les deux sites). Nous, professionnels du secteur, tirons la sonnette d’alarme. L’économie touristique française qui représente plus de 7% du PIB est clairement menacée par le développement barbare de ces plateformes. Le législateur doit prendre conscience du désastre industriel qui se noue. Les hôteliers ne sont pas les seuls touchés et la loi sur l’économie numérique est l’occasion de mettre un terme à des dérives devenues inacceptables. Paris doit prendre exemple sur des villes comme New York ou Barcelone ! », Conclut Jean-Bernard Falco.


*Enquête réalisée en ligne du 25 février au 3 mars 2016. Échantillon de 1000 personnes, représentatif des habitants de Paris âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et quartier d’habitation de l’interviewé(e).

 

Manda R.

Manda R.

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