L’Observatoire SYNASAV du chauffage et de la climatisation dresse un portrait révélateur des habitudes des Français en matière d’équipements thermiques. Alors que la transition énergétique s’accélère, les ménages oscillent entre désir de changement et attachement aux systèmes traditionnels. Les pompes à chaleur gagnent du terrain, tandis que les chaudières à gaz résistent. Face à l’inflation et aux préoccupations environnementales, les consommateurs cherchent à maîtriser leurs dépenses énergétiques. Dans ce contexte, le rôle des professionnels de maintenance s’avère crucial. Ils guident les choix, assurent l’entretien et ouvrent la voie vers des pratiques plus durables. Cette étude met en lumière les défis et les opportunités d’une décarbonation progressive du parc de chauffage français.
Sommaire :
- Le parc de chauffage français en pleine mutation
- Les motivations derrière les changements d’équipements
- Le rôle central des professionnels de maintenance
- L’entretien des équipements thermiques : des pratiques à améliorer
- Les Français de plus en plus vigilants sur leur consommation d’énergie
- Observatoire SYNASAV : perspectives et nouveaux modèles de consommation
Le parc de chauffage français en pleine mutation
Des évolutions lentes, mais significatives selon l’observatoire SYNASAV 2024
L’Observatoire SYNASAV 2024, dresse un portrait détaillé du parc de chauffage français. Les chaudières gaz dominent encore avec 24% du marché, suivies des radiateurs électriques et des inserts ou poêles à 20% chacun. Cependant, les pompes à chaleur gagnent du terrain. Les modèles air-air atteignent 10% et les air-eau 8%.
Cette évolution, bien que lente, marque une tendance claire vers la décarbonation. En cela, la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 a joué un rôle crucial dans cette transformation. En effet, cette loi fixe des objectifs ambitieux, notamment la réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990. De même, elle encourage l’adoption de technologies plus vertes comme les pompes à chaleur.
Un potentiel croissant pour la climatisation
L’Observatoire SYNASAV met en lumière un intérêt grandissant pour la climatisation. Actuellement, 35% des foyers en sont équipés, dont 12% avec une PAC air-air et 14% avec une climatisation fixe. Les projections pour l’année à venir sont prometteuses, avec une augmentation prévue à 51%.
En effet, le réchauffement climatique pousse de plus en plus de Français à s’équiper en climatisation. Cependant, il est crucial de privilégier des solutions éco-énergétiques pour ne pas aggraver le problème.
Les motivations derrière les changements d’équipements
L’Observatoire SYNASAV identifie plusieurs facteurs motivant les changements. La hausse des coûts énergétiques et le souhait de changer d’énergie sont cités par 44% des répondants. Les aides publiques et les futures interdictions influencent 30% des décisions.
Le dispositif MaPrimeRénov’, lancé en 2020, illustre ces incitations publiques. En 2023, il a permis de financer plus de 600 000 rénovations énergétiques, selon le ministère de la Transition écologique.
Le confort d’utilisation prime pour 62% des sondés selon l’Observatoire SYNASAV. Le coût de revient préoccupe 59% des répondants. La facilité d’utilisation (45%), le confort de chauffe (44%), et le prix d’achat (33%) sont d’autres critères importants. Certes, les clients sont de plus en plus informés. et, ils cherchent de plus en plus un équilibre entre confort, économies et impact environnemental.
Le rôle central des professionnels de maintenance
L’Observatoire SYNASAV souligne l’importance des professionnels de maintenance. Ils sont les principaux influenceurs dans le choix des équipements pour 25% des ménages. De plus, la satisfaction client est au rendez-vous avec 89% de satisfaits pour l’équipement installé et 81% pour les conseils fournis.
Notons que le décret n° 2020-912 du 28 juillet 2020 renforce le rôle de ces professionnels en imposant des critères de qualification pour l’installation et l’entretien des équipements de chauffage et de climatisation.
L’entretien des équipements thermiques : des pratiques à améliorer
On observe des disparités notables entre les équipements de chauffage ou de climatisation.
Pour le chauffage, les chiffres sont encourageants, mais perfectibles. 82% des propriétaires font entretenir leur système au moins une fois par an, contre seulement 18% qui le négligent. Parmi les consciencieux, 79% font appel à un professionnel. Ce qui témoigne d’une certaine prise de conscience de l’importance d’un entretien qualifié. Cependant, seuls 46% ont franchi le pas de souscrire un contrat d’entretien, laissant plus de la moitié des utilisateurs sans garantie de suivi régulier.
Du côté de la climatisation, la situation est plus préoccupante. Seulement 58% des propriétaires procèdent à un entretien annuel, laissant 42% des installations sans maintenance régulière. Parmi ceux qui entretiennent leur climatisation, 65% font appel à un professionnel. Fait intéressant, 33% des propriétaires utilisent le même contrat d’entretien pour leur chauffage et leur climatisation, signe d’une certaine rationalisation des pratiques.
Ces chiffres soulignent un paradoxe. Alors que les Français semblent conscients de l’importance de l’entretien, notamment pour le chauffage, ils peinent à adopter des pratiques systématiques et encadrées. En cela, la majorité préfère encore les interventions ponctuelles, sans garantie de régularité, plutôt que la sécurité d’un contrat d’entretien. Les professionnels du secteur ont visiblement encore un rôle important à jouer pour sensibiliser les consommateurs aux avantages d’un suivi professionnel régulier de leurs installations thermiques.
Les Français de plus en plus vigilants sur leur consommation d’énergie
L’observatoire SYNASAV 2024 révèle une prise de conscience majeure des Français face à leurs dépenses énergétiques. Puisqu’une écrasante majorité de 85% des ménages surveille sa consommation d’énergie au moins une fois par trimestre. Plus frappant encore, 29% effectuent ce suivi de manière hebdomadaire, tandis que 41% le font mensuellement.
Cette vigilance accrue s’explique en grande partie par des contraintes financières. En effet, 75% des sondés déclarent être contraints de surveiller leur consommation pour maîtriser leur pouvoir d’achat. Et, pour la moitié des répondants, ce suivi représente un moyen pratique et efficace de préserver leur budget. Un quart va même plus loin, considérant ce contrôle comme une nécessité pour boucler leurs fins de mois.
Le profil des plus attentifs se dessine clairement : les jeunes de moins de 44 ans, les catégories socioprofessionnelles modestes et les locataires sont en première ligne. Cette tendance reflète les difficultés économiques croissantes auxquelles font face de nombreux ménages français.
Cependant, l’enquête montre aussi que cette préoccupation n’est pas universelle. Car, pour 26% des sondés, la consommation d’énergie n’est pas un sujet de préoccupation majeur ou ne les inquiète pas du tout.
Observatoire SYNASAV : perspectives et nouveaux modèles de consommation
Une sensibilisation croissante aux écogestes
Les Français se classent en trois catégories :
- 44% sont des “consom’acteurs” actifs dans la transition,
- 42% sont des “ambassadeurs” engagés,
- et 14% restent indifférents.
Le Plan de sobriété énergétique, lancé par le gouvernement en octobre 2022, a contribué à cette prise de conscience. Il vise à réduire de 10% la consommation d’énergie d’ici 2024.
D’ailleurs, cette étude révèle que 84% des Français réalisent au moins un écogeste régulièrement :
- 59% règlent leur chauffage à 19°C,
- 58% éteignent les appareils en marche ou en veille,
- 42% utilisent les appareils électriques hors des heures de pointe,
- 41% ajustent leur chauffe-eau à 55°C.
Or, ces gestes simples peuvent réduire la facture énergétique de 5 à 10% !
Ouverture à l’économie circulaire
De même, on note un intérêt pour des solutions plus durables. À cet effet, 55% des propriétaires sont ouverts aux pièces reconditionnées en cas de panne, 48% aux équipements d’occasion, et 33% envisagent la location d’équipements.
À noter : la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de 2020 encourage ces pratiques en favorisant la réparation et le réemploi des équipements.
Ainsi, les Français, conscients des enjeux environnementaux et économiques, s’orientent progressivement vers des solutions plus écologiques. Le rôle des professionnels de maintenance s’avère crucial dans cette transition.
