Le marché immobilier résidentiel a traversé des turbulences en 2023, mais quelles leçons en tirer pour l’année à venir ? Alors que les investisseurs et les acheteurs potentiels scrutent l’horizon 2024, plusieurs facteurs clés méritent une attention particulière. Knight Frank dresse le bilan du marché français de l’investissement en immobilier résidentiel en 2023 et dessine quelques perspectives pour 2024. Quelles seront les tendances des prix, les taux d’intérêt, et les évolutions démographiques qui influenceront le marché ? Comprendre ces dynamiques est essentiel pour quiconque cherche à investir ou vendre.
Récession du marché résidentiel 2023 : analyse des ventes et impact des conditions de financement
Effondrement des transactions dans l’ancien et le neuf
Le marché résidentiel 2023 poursuit sa trajectoire descendante amorcée depuis 2022. En effet, l’année 2023 a été particulièrement difficile. Puisque le nombre de transactions immobilières pour les logements anciens a chuté de 22%. Ce qui représente seulement 869 000 ventes, comparativement à 1,12 million l’année précédente. Simultanément, les prix ont reculé de -7% à la fin de 2023, signe d’un marché sous pression.
Dans le secteur du neuf, la situation n’est guère plus réjouissante. L’Île-de-France, souvent considérée comme un baromètre du marché, n’a enregistré que 14 400 réservations pour tous types de logements en 2023. Soit une chute de -30% par rapport à 2022 pour les ventes dans le neuf. Les prix, eux aussi, ont subi une baisse de -4% sur l’année, exacerbant les défis pour les promoteurs et les acheteurs.
Évolution des conditions de financement et impacts sur le marché
Les conditions de financement sont restées un obstacle majeur en 2023. Pour rappel, les taux d’emprunt ont atteint un pic à 4,22% en décembre. Toutefois, une légère amélioration a été observée début 2024. En effet, les taux moyens des crédits immobiliers retombent à 3,90% en mars. Mais, ceux-ci restent significativement plus élevés que les niveaux très bas de 2021, proches de 1%.
Or, cette situation a continuellement affecté la capacité des acheteurs à accéder à la propriété. Et, cela, malgré une baisse des prix et une amélioration des conditions de crédit par les banques. Cependant, le premier trimestre de 2024 montre des signes de reprise, bien que timides, grâce à une stabilisation des conditions de crédit et à une légère amélioration de l’accessibilité.
> Consulter notre article sur : “Immobilier ancien : baisses de prix pour tous les logements en 2023”
Prévisions et mesures gouvernementales pour relancer la production
L’avenir de la production de logements neufs n’est pas plus optimiste. En 2023, le nombre de permis de construire délivrés, a diminué de 23% en France et en Île-de-France. Les mises en chantier ont également reculé, tombant de 24% à l’échelle nationale. Ces baisses sont exacerbées par l’augmentation des coûts de construction et un contexte réglementaire plus strict.
Face à ces défis, le gouvernement a récemment annoncé des mesures pour dynamiser le secteur. Comme, la désignation de “22 territoires engagés” pour produire 30 000 nouveaux logements d’ici 2027, dont un quart à vocation sociale. Ainsi que les propositions du nouveau ministre du Logement pour un “choc de l’offre” qui pourraient offrir un nouvel élan à un marché en difficulté.
Alors que le marché résidentiel continue de faire face à des vents contraires, les perspectives de redressement restent incertaines. L’évolution des taux d’intérêt, les interventions gouvernementales et la réaction du marché aux nouvelles réglementations détermineront la trajectoire future de ce secteur pour l’économie française.
Une timide relance des investissements sur le marché résidentiel en 2023
Chute drastique des investissements en 2023
Le marché résidentiel français a subi une diminution considérable de ses investissements en 2023. Avec seulement 2,6 milliards d’euros investis, le secteur a connu une réduction de plus de 50% par rapport à l’année précédente. En cela, cette baisse marque une période de prudence accrue parmi les investisseurs, dans un contexte économique incertain.
Le secteur du coliving, une lueur d’espoir
Malgré la récession globale, le segment du coliving a continué de croître, attirant 550 millions d’euros en 2023. Ce dynamisme témoigne de l’évolution des préférences des investisseurs qui valorisent de plus en plus la diversification de leur portefeuille. Ainsi, ils s’adaptent aux nouveaux modes de vie urbains. En effet, le coliving, favorise les espaces partagés et une plus grande flexibilité, qui séduit un nombre croissant de résidents urbains. Cela promet une évolution intéressante pour les années à venir.
Perspectives pour 2024 : stabilité sans rebond marqué
Les perspectives pour 2024 ne montrent pas de signes de rebond significatif. Néanmoins, un partenariat stratégique a été conclu début 2024 entre Bouygues Immobilier et CDC Habitat pour la commande de 4 400 logements en vente en état futur d’achèvement (VEFA). Ce mouvement stratégique a permis aux investissements dans le marché résidentiel français d’atteindre 1,4 milliard d’euros au premier trimestre de 2024. Un souffle d’optimisme malgré une atmosphère globalement morose !
L’intérêt croissant pour les nouveaux modes d’habitation comme le coliving et les initiatives stratégiques d’acteurs majeurs pourraient jouer un rôle clé dans la stabilisation et potentiellement, la revitalisation des investissements dans l’immobilier résidentiel en France.
