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Travaux

Logements neufs : une dynamique retrouvée au second trimestre, à consolider

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Logements neufs : une dynamique retrouvée au second trimestre, à consolider

Pour le 3ème trimestre consécutif, notre observatoire du logement neuf enregistre une amélioration significative de son indicateur des ventes. Avec 19,3% d’augmentation sur le 1er semestre 2015 par rapport au 1er semestre 2014, nous pouvons raisonnablement parler d’une embellie dans un secteur lourdement atteint ces dernières années par la crise économique. Cette hausse est portée par le rattrapage des ventes au détail : +6,8% par rapport au 1er semestre 2011. Du côté de l’offre, le rythme des mises en ventes progresse (+14,6%) mais moins vite que les ventes provocant le recul du niveau de l’offre disponible (-1,4%).

Comme au 1er trimestre, les ventes aux investisseurs enregistrent une nouvelle augmentation de +66,7% ce trimestre, tirée par l’adhésion au dispositif Pinel. Pour autant, leur volume reste proche de celui du 1er semestre 2011 (+10,3%). Dès septembre 2014, la mise en place du dispositif Pinel a immédiatement suscité l’intérêt des investisseurs : s’appuyant sur un zonage actualisé durant l’été 2014, il offre plus de souplesse aux investisseurs (choix de la durée conditionnant l’avantage fiscal, et possibilité de location aux ascendants/descendants). Les investisseurs ont largement été rassurés par la suppression de l’encadrement des loyers (sauf à Paris et à Lille) prévu initialement par la Loi ALUR.

Certains secteurs restent cependant atones, c’est le cas préoccupant des ventes en accession qui progressent seulement de +5% sur le 1er semestre 2015. Les ventes de résidences avec services (étudiants, seniors, tourisme) sont en retrait (-4,3% au 1er semestre), tout comme les ventes en bloc qui reculent depuis le début de l’année de -18,8%.

Le prix des logements, de manière générale, a peu (ou pas) augmenté depuis  2013 : par rapport au 2ème trimestre 2013, le prix moyen trimestriel en France a diminué de  -0,2% en 24 mois (-0,3% en Province et +3,4% en IdF). Cette stabilisation des prix a permis de limiter l’effet d’éviction par les prix même si, évidemment, cette évolution masque de grandes diversités selon les communes et que les prix restent parfois difficilement compatibles avec les capacités d’emprunt des ménages les plus modestes.

Si le marché profite d’une conjoncture favorable, l’équilibre reste cependant fragile. Le regain de l’activité commerciale se répercute encore assez faiblement sur l’offre nouvelle (les mises en vente) et pas du tout sur la construction : à fin juin 2015, les mises en chantier enregistrent une nouvelle baisse de -7,4% et une hausse timide de +3,9%, qui devra être confirmée, est observée pour les permis de construire (source SOeS, Sit@del). Ainsi, l’offre commerciale est légèrement orientée à la baisse et le risque d’une tension inflationniste sur les prix existe.

Cette nouvelle dynamique doit encore être consolidée pour constituer véritablement une sortie de crise des ventes des logements neufs. Qui dit consolidation, dit mesures de fond. Face à la double exigence qui s’impose à notre secteur, c’est àdire rattraper notre retard de production pour loger les ménages tout en préparant le logement de demain en France, je suis convaincue que nous devons repenser en profondeur nos méthodes, nos process, nos réflexes et, si j’osais, nos croyances. En d’autres termes : construire autrement.

Si la crise économique a pu nous faire occulter les maux plus profonds dont souffrait le secteur du logement, il est temps aujourd’hui de repenser le système dans son ensemble.

Construire autrement, c’est s’atteler enfin aux trois grands « chantiers » du logement français à savoir le financement de leur logement par des ménages au pouvoir d’achat serré, un cycle de production de logements neufs de plus en plus long alors même qu’il y a urgence et la préparation des besoins de l’habitant de demain par une profession experte qui continue à produire de manière homogène.

Autant de paradoxes à résoudre et de blocages à lever pour se donner les chances d’atteindre l’objectif fixé par le Gouvernement de 500.000 logements mais qui nécessiteront l’engagement de tous les acteurs sans exception : professionnels, Etat, collectivités et citoyens.

Le diagnostic est désormais partagé par les professionnels et les politiques, la dynamique est en place, il est temps de passer à l’action. Ensemble.

Source : www.fpifrance.fr

 

Manda R.

Manda R.

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