Selon l’enquête réalisée par Ipsos pour ORPI*, le partage et l’échange de logements s’avèrent être de bons leviers pour rentabiliser l’investissement de son logement, assouvir des envies de nomadisme et créer du lien. La France est devenue le deuxième marché mondial de la location de logements entre particuliers.
En 2015, Internet et les technologies mobiles ont entraîné avec eux un phénomène de globalisation et de mobilité connectée. Désormais, il n’est plus indispensable d’être à son bureau pour travailler et être joignable. Ces éléments permettent ainsi d’envisager de nouvelles perspectives dans la manière de vivre et de penser son logement. 55 % des Français pourraient vivre 4 jours par semaine dans un endroit (en ville), et 3 jours par semaine dans un autre (à la campagne).
Dans ce contexte, l’enquête Ipsos pour ORPI révèle que 49% des Français pourraient envisager de vivre à l’étranger quelques années. A l’heure de la location, de l’échange de logement, des vols low cost, la mobilité est de plus en plus simplifiée. De ce fait, le rêve de la résidence secondaire s’estompe : près de 50% des Français considèrent l’acquisition d’une maison de vacances comme inutile.
Il y a quelques années encore, il n’était pas pensable de prêter son logement à une autre personne qu’à un proche. Aujourd’hui, ce sont 50% des Français qui pourraient envisager de faire un échange de logement durant les vacances et 43% des moins de 35 ans qui pourraient mettre leur logement en location lorsqu’ils n’y sont pas.
Vivre à plusieurs, une idée qui fait son chemin. Vivre dans un grand appartement en ville, tout en partageant les frais est un concept qui séduit de plus en plus de jeunes. Ainsi 28% des sondés pourraient envisager de vivre en colocation, dont 52% des 18-35 ans. Par ailleurs, l’enquête met en évidence le fait que ce désir de partage et de mutualisation des coûts poursuit son chemin et touchera bientôt les achats. En effet, 24% des Français seraient prêts à acheter un bien à plusieurs.
« Le rêve aujourd’hui est que le logement devienne un instrument plus souple permettant d’avancer dans ce nouveau projet existentiel. De vivre d’une certaine manière deux vies en une seule par l’échange (une partie de la semaine ou pendant les vacances), d’une région à l’autre, d’un style de vie à l’autre. Sans que cela occasionne des frais et une complexité de gestion comme ce serait le cas avec une résidence secondaire. Au contraire, l’échange ou la sous-location offrent la possibilité de dépenser moins tout en tissant des liens pouvant devenir amicaux », commente Jean-Claude Kaufmann, Sociologue.
Ces nouvelles manières de consommer touchent toutes les catégories de population. Ainsi, chez les 65 ans et +, 40% pourraient louer une chambre inoccupée de leur domicile. Cela permet d’obtenir une petite rente mais aussi de sortir du confinement personnel en étant davantage dans l’ouverture et le partage. Dans ce contexte sociétal qui fait naître de nouvelles envies de liberté et d’autonomie, il est naturel que les séniors n’imaginent plus de passer leurs jours dans une maison de retraite ou chez un proche, comme cela pouvait être le cas auparavant.
Désormais, c’est dans leurs logements que 77% des sondés de 65 ans et + souhaitent vivre en cas de dépendance. Puisque des travaux d’accessibilité peuvent être réalisés et financés notamment par l’économie du partage, via les rentes qui en découlent, les séniors envisagent de nouvelles perspectives et de nouvelles manières de vivre leur logement.
« Dès maintenant, on peut cependant observer un frémissement chez les jeunes séniors. L’idée de vivre la moitié de son temps dans un autre logement touche un Français sur deux, y compris dans les âges plus avancés. Quant au très grand âge, là aussi les idées sont en train d’évoluer très vite. Évoquant l’hypothèse de leur vieillissement et du basculement dans la dépendance, les plus de 65 ans ne sont que 4% à souhaiter vivre alors chez un proche. Le changement des mentalités sur ce point est spectaculaire », indique Jean-Claude Kaufmann.
* Enquête réalisée par Ipsos sur un échantillon de 1004 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus en octobre 2015
Sources : www.orpi.com et www.ipsos.fr