Après l’échec de la loi Lagarde sur l’assurance de prêt, la réforme de Benoit Hamon se révèle être beaucoup plus efficace. Depuis janvier 2015, on observe une explosion des demandes d’assurances extérieures pour les crédits immobiliers : +380%.
L’assurance emprunteur, rendue obligatoire par les banques, concerne un foyer sur trois. Elle est le produit d’assurance grand public le plus margé en France selon l’IGF (rapport de décembre 2013). Jusqu’alors, la distribution restait verrouillée par les banques qui appliquaient de fortes marges sur ce produit captif. Seulement 2 emprunteurs sur 10 optent pour la délégation d’assurance alors que celle-ci permet en moyenne de diviser par deux son coût.
La loi Hamon est applicable depuis juillet 2014 et permet à tous les emprunteurs de changer à tout moment et sans frais leur assurance de prêt immobilier dans les 12 mois qui suivent la signature de l’offre de prêt. Elle permet de lever l’inquiétude des emprunteurs qui craignent de ne pas obtenir leur crédit s’ils refusent l’assurance bancaire. La seule contrainte est de proposer un contrat aux garanties équivalentes mais cela a été formalisé par Bercy en février dernier avec une grille de comparaison officielle.
Depuis janvier 2015, selon une étude* menée par Réassurez-moi auprès de 8 assureurs, on observe une augmentation très forte des assurances extérieures de 380% alors que l’activité de crédit (nouveau crédit et rachat) ne connaît qu’une hausse de 24%.
Avec la baisse des taux, le prix de l’assurance emprunteur pèse de plus en plus dans le coût du crédit mais il est réduit en moyenne de 20% grâce à la délégation d’assurance (soit 12.000€ pour un couple de 35 ans). Pour l’instant, on observe une faible résistance de la part des banques, probablement car la loi Hamon les sanctionne à hauteur de 3.000 € en cas de non-respect des droits de l’emprunteur.
* Étude menée sur 8 compagnies d’assurances entre le 5 janvier et le 30 avril 2015.
Source : www.reassurez-moi.fr