Une première expérience de thermographie par drone a été menée par GrDF dans un quartier pavillonnaire de Chelles. L’objectif était alors de sensibiliser les propriétaires des pavillons aux déperditions énergétiques et à l’intérêt de réaliser des travaux de rénovation énergétique.
La Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (DRIHL), GrDF et l’Office public de l’habitat de Chelles, Marne et Chantereine Habitat, ont décidé, avec l’appui de l’AORIF-l’Union sociale pour l’habitat d’Île-de-France et de la Ville de Chelles, d’expérimenter l’utilisation de drones dans une optique innovante.
Il s’agit, en effet, d’utiliser la photographie thermographique comme outil d’aide à la définition d’une stratégie de rénovation énergétique destinée, en l’occurrence, à des bâtiments résidentiels collectifs.
Cette démarche s’inscrit pleinement dans l’objectif régional de massification des rénovations énergétiques de logements privés et sociaux (125.000 logements à rénover par an d’ici 2020) figurant dans le Schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE), dont les orientations ont été complétées et renforcées par le Plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH).
L’analyse des irrégularités et défauts photographiés et des mesures captées, permettent de confirmer, d’infirmer ou de compléter les hypothèses étudiées par le maître d’ouvrage et son maître d’œuvre dans le cadre du diagnostic initial, de manière à accroître l’efficience de la stratégie de rénovation, objectif essentiel lorsque les opérations de rénovation se multiplient.
En outre, à l’issue du chantier, une nouvelle campagne de photographies et de mesures permettra de contrôler la bonne mise en œuvre des travaux réalisés. C’est la résidence Gay Lussac, à Chelles, qui a été choisie pour cette expérimentation, le 9 avril dernier. L’opération a été confiée à la société spécialisée Azur Drones.
Azur Drones effectue des bilans énergétiques depuis près de deux ans en exploitant tous les atouts naturels du drone. Un bâtiment collectif est inspecté en quelques minutes. De plus, le drone est équipé d’une caméra thermique de haute sensibilité et évolue à proche distance des surfaces à inspecter. Les mesures sont donc d’une grande fiabilité. La mise en œuvre s’effectue dans un cadre réglementaire strict : autorisations de la Direction générale de l’aviation civile, autorisation préfectorale, zone de sécurité…
« Ce procédé va nous permettre, d’une part, de maîtriser et de cibler les problématiques existantes et, d’autre part, de pouvoir vérifier lors du chantier la bonne exécution des travaux. Il existe encore de trop grandes différences entre le calcul théorique réalisé par nos bureaux d’études et l’exécution sur le chantier. De plus, dans le cas précis de la réhabilitation de la résidence Gay Lussac, il s’avère que diverses pathologies restent sans réponse comme des traces d’humidité sur certaines façades ou encore des problèmes sur les toitures-terrasses pourtant rénovées », explique Barbara DUMONT, Architecte maître d’œuvre – atelier BW.
« Nul doute qu’une technologie permettant de déceler, en quelques minutes, des imperfections invisibles, même pour l’œil averti d’un maître d’œuvre expérimenté, ne séduise un certain nombre de bailleurs. Je précise toutefois qu’il ne s’agit en aucun cas de généraliser cette technique mais de l’appliquer, au cas par cas, là où elle pourra apporter une plus-value », commente Charles TAMAZOUNT, Chef du Service habitat et rénovation urbaine de la Direction départementale des territoires de Seine-et-Marne.
Pour GrDF, acteur de la transition énergétique, ce type d’action confirme son rôle majeur au côté des collectivités et services de l’État, et accompagne le plan de rénovation de 500.000 logements par an à horizon 2017 lancé par le Président de la République. C’est l’occasion de démontrer la pertinence de l’énergie gaz naturel et du biométhane au travers de la mise en place de solutions performantes. « GrDF, concessionnaire des collectivités locales, remplit une mission de service public en tant que distributeur de gaz. C’est à ce titre qu’il met son expertise à la disposition des maîtres d’ouvrage qui réfléchissent sur l’amélioration de l’habitat, afin de les aider à trouver des solutions adaptées aux objectifs qu’ils se sont fixés, et ce à des coûts supportables pour leur budget et celui des collectivités locales », précise Patrice LEPAGE, Responsable conseiller territorial Seine-et-Marne de GrDF.
« C’est une première satisfaction que l’opération ait pu se réaliser dans de bonnes conditions. Il faut maintenant se donner le temps d’analyser l’apport concret des images au diagnostic thermique des bâtiments photographiés pour déterminer les conditions de reproductibilité sur d’autres patrimoines sociaux et rendre ce dispositif accessible à d’autres bailleurs », conclut Jean-Yves BOISSELEAU, Responsable du Service Développement Patrimoine Études de l’AORIF.