Le marché immobilier 2024 montre des signes encourageants de stabilisation après une période tumultueuse. Les transactions repartent à la hausse, portées par une baisse des taux d’intérêt et un recul des prix. Les acquéreurs reviennent sur le marché, réactivant des projets mis en pause en 2023. Cependant, des défis persistent, notamment en Île-de-France et pour les maisons individuelles. Cet article analyse les tendances actuelles du marché immobilier 2024. Il explore ainsi les facteurs qui influencent sa reprise et les ajustements nécessaires pour un retour durable à la normale.
Sommaire :
- Le marché immobilier 2024 en chiffres : une reprise progressive
- Les prix immobiliers en 2024 : un ajustement nécessaire
- Les défis du marché immobilier 2024
Le marché immobilier 2024 en chiffres : une reprise progressive
Une demande qui retrouve de la vigueur
Le premier semestre 2024 a vu une hausse de 3% de la demande au niveau national. Cette augmentation est particulièrement marquée à Paris (+14%), tandis que l’Île-de-France hors Paris connaît un recul de 7%. Les appartements sont davantage plébiscités (+8%) que les maisons, reflétant une évolution des préférences des acheteurs dans le contexte du marché immobilier 2024.
Selon l’étude IFOP réalisée pour le baromètre Laforêt 2024, l’immobilier reste une valeur sûre pour les Français. Cette confiance renouvelée s’explique en partie par le regain de pouvoir d’achat immobilier. On l’estime à près +10% par rapport à 2023, grâce à la baisse des prix et des taux d’intérêt. En effet, les taux d’intérêt ont diminué de 0,5 point depuis novembre 2023, s’établissant à 3,73% fin mai 2024 d’après l’Observatoire Crédit Logement CSA.
Une offre en hausse apparente
L’offre a augmenté de 22% en un an, mais cette hausse est trompeuse. Parce qu’elle résulte principalement d’un ralentissement des transactions et d’un allongement des délais de vente. Ainsi, le marché immobilier 2024 se caractérise par une pénurie structurelle, notamment due à un déficit de construction neuve.
Dans le détail, l’offre de maisons a augmenté de 28%, contre 18% pour les appartements. Cette différence s’explique par un turn-over moins important pour les maisons. Géographiquement, Paris affiche une hausse modérée de 6%, l’Île-de-France 18%, tandis que les régions connaissent une augmentation de 26%, supérieure à la moyenne nationale.
Des transactions en légère hausse
Le volume des transactions a augmenté de 0,9% au premier semestre 2024. Mais, Paris se démarque avec une hausse de 6%, tandis que l’Île-de-France recule de 1%. Les appartements (+1,2%) se vendent mieux que les maisons (+0,6%). Ce qui confirme la tendance observée sur le marché immobilier 2024.
Notons que 72% des logements acquis au cours du premier semestre 2024 se négocient en dessous de 300 000 €. En cela, on observe un déplacement du cœur du marché vers des biens plus abordables. Concernant les profils d’acheteurs, les primo-accédants représentent 29% des acquisitions, les secundo-accédants 54%, et les investisseurs 17%.
Les prix immobiliers en 2024 : un ajustement nécessaire
Une baisse générale des prix
L’immobilier 2024 connaît une baisse moyenne des prix de 4,1% sur un an. Cette diminution est plus prononcée pour les maisons (-6,8%) que pour les appartements (-1,7%). Paris voit ses prix reculer de 5,3%, avec désormais 10 arrondissements sur 20 sous la barre des 10 000 €/m².
Cette baisse des prix s’explique en partie par la prise de conscience des vendeurs de la nécessité d’ajuster leurs prétentions. Ainsi, il n’est pas rare de voir aujourd’hui un bien se vendre 15% en dessous de son prix initial fixé il y a deux ans. De plus, l’impact des nouvelles réglementations énergétiques commence à se faire sentir, tirant les prix vers le bas pour les biens les moins performants.
L’Île-de-France, région la plus touchée
L’Île-de-France est particulièrement affectée, avec une baisse des prix de 8,2%. Le prix moyen au m² y passe sous la barre symbolique des 4 000 €, atteignant 3 945 €/m². Or, ce niveau n’avait pas été atteint depuis 2017. Cette situation s’explique notamment par le fait que la région, longtemps marché de report de la capitale, revient aux mains des Franciliens. Et, désormais, ils disposent d’un pouvoir d’achat moindre.
Des disparités régionales persistantes
En régions, la baisse moyenne est de 3,6%, mais avec d’importantes variations selon les territoires. Certaines villes comme Nice (+0,3%) ou Biarritz (+1,9%) résistent mieux. Tandis que d’autres comme Lyon (-4,9%) ou Strasbourg (-4,85%) connaissent des baisses plus marquées. Ces écarts reflètent les dynamiques économiques et démographiques propres à chaque territoire.
Les défis du marché immobilier 2024
L’allongement des délais de vente
Les délais de vente moyens atteignent 96 jours au niveau national, soit une augmentation de 8 jours en un an. Ce phénomène touche particulièrement les maisons (98 jours, +13 jours) par rapport aux appartements (93 jours, +5 jours). À Paris, malgré une augmentation de 5 jours, le marché reste relativement fluide avec un délai moyen de 83 jours.
Cette augmentation des délais s’explique en partie par la résistance de certains vendeurs à ajuster leurs prix, face à des acheteurs devenus plus offensifs dans leurs négociations. Le marché retrouve ainsi un nouvel équilibre après plusieurs années de frénésie.
Des négociations qui se stabilisent
La marge de négociation moyenne atteint 5,22% au niveau national, en hausse de 0,91 point sur un an. Les maisons sont plus sujettes aux négociations (6,11%) que les appartements (4,65%).
À Paris, les écarts de prix s’élèvent à 4,56% (+0,81 point en un an), tandis qu’ils se situent à 4,78% en Île-de-France (+0,52 point) et à 5,24% en régions (+0,95 point). Les biens dont les étiquettes énergétiques sont les moins performantes sont principalement négociés au-delà de 5%.
L’impact des nouvelles réglementations énergétiques
Les nouvelles normes énergétiques commencent à influencer les prix. En effet, des biens moins performants énergétiquement subissent des décotes plus importantes. Ce phénomène devrait s’accentuer dans les années à venir, avec l’entrée en vigueur progressive des interdictions de location pour les logements les plus énergivores.
En conclusion, le marché immobilier 2024 montre des signes de stabilisation, mais des ajustements restent nécessaires pour retrouver un équilibre durable. Les vendeurs ont commencé à adapter leurs prix, et c’est maintenant au tour des acquéreurs de reconfigurer leurs projets pour s’adapter aux nouvelles réalités du marché.
Comme le souligne Yann Jéhanno, Président du réseau Laforêt : “ Ce dont les Français ont réellement besoin aujourd’hui, ce sont des réponses concrètes sur la fiscalité et l’accompagnement public en faveur du logement, à l’achat comme à la location.”