La confiance dans l’IA immobilier est au cœur des résultats de la dernière étude du Baromètre de la Confiance Immobilière des Français réalisée par Gens de Confiance. Cette analyse, dévoilée à l’occasion du salon RENT, met en lumière des perceptions variées entre acheteurs et vendeurs vis-à-vis de l’usage de l’intelligence artificielle dans leurs démarches immobilières. Alors que les acheteurs se montrent relativement confiants, les vendeurs restent plus prudents. Décryptage des enseignements et des défis à relever pour renforcer la confiance dans l’IA immobilier.
Sommaire :
- Des niveaux de confiance dans l’IA immobilier contrastés entre acheteurs et vendeurs
- L’IA immobilier suscite encore des réticences malgré un potentiel reconnu
- Pédagogie et transparence, clés pour renforcer la confiance dans l’IA immobilier
Des niveaux de confiance dans l’IA immobilier contrastés entre acheteurs et vendeurs
Selon les résultats de la 2ème vague du Baromètre Gens de Confiance, menée entre le 10 et le 20 octobre 2024 auprès de 1 000 répondants, la dynamique du marché immobilier reste contrastée. En effet, 62 % des participants déclarent ne pas avoir de projet immobilier actif. Toutefois, 22 % se positionnent comme acheteurs, témoignant d’un certain intérêt pour le marché. Par ailleurs, 16 % des répondants indiquent être vendeurs, reflétant une offre plus restreinte.
Mais, ces deux derniers profils affichent des perceptions bien différentes de l’usage de l’IA dans l’immobilier.

En effet, 58% des acheteurs déclarent avoir confiance dans les analyses de marché fournies par l’IA. De plus, 47% estiment que celle-ci peut les aider à obtenir des recommandations pertinentes pour leur achat. En revanche, seulement 28% des vendeurs partagent cette vision positive. Puisqu’ils préfèrent majoritairement s’appuyer sur un accompagnement humain pour des décisions stratégiques comme la fixation des prix ou les négociations.
Les attentes spécifiques des acheteurs et vendeurs
Comme le souligne Bertille Marchal, directrice du marketing et de la communication de Gens de Confiance : « Ces résultats montrent bien une tendance. Les acheteurs perçoivent l’IA comme un outil analytique puissant pour les aider à mieux comprendre le marché.Tandis que les vendeurs se montrent plus prudents et attachés à l’expertise humaine. Ainsi, le professionnel est renforcé plus que jamais dans son rôle de tiers de confiance. »
Cette dichotomie reflète finalement les attentes spécifiques côté acheteurs (disposer d’informations fiables pour bien acheter) et vendeurs (être guidé dans la valorisation de son bien). Une personnalisation des solutions d’IA immobilier apparaît donc nécessaire pour qu’elles soient acceptées plus largement par l’ensemble des profils.
L’IA immobilier suscite encore des réticences malgré un potentiel reconnu
Certes, les usages concrets de l’IA immobilier progressent. En effet, 26% des répondants de l’étude Gens de Confiance déclarent avoir déjà utilisé l’IA pour estimer un prix ou rédiger une annonce. Pour autant, les réticences restent fortes.
Ainsi, selon le Baromètre 2024 de l’IFOP, si 78% des Français ont entendu parler des IA génératives, seuls 29% leur font pleinement confiance pour des décisions importantes. Par ailleurs, 63% craignent une déshumanisation liée à ces technologies.
Cette étude met également en lumière certains freins persistants. Ainsi, 46 % des sondés expriment une préférence pour un accompagnement humain, notamment pour des tâches complexes comme la négociation. Cela démontre une certaine méfiance ou réserve envers les solutions technologiques, malgré l’efficacité prouvée de l’IA dans l’analyse des tendances du marché. Il est donc essentiel de maintenir un équilibre entre innovation technologique et interaction humaine dans les services immobiliers.
Des tendances nationales confirmées
L’étude confirme aussi certaines tendances nationales, avec une segmentation des profils face à l’IA immobilier :
- 22% d’utilisateurs se montrent “optimistes prudents”. Ils apprécient les bénéfices de l’IA mais restent vigilants sur son usage
- 46,5% des répondants se disent indécis. Ils sont alors partagés entre curiosité et méfiance envers ces outils
Malgré les promesses de l’IA pour simplifier le parcours immobilier, le facteur humain apparaît donc encore essentiel à ce stade pour rassurer et guider les utilisateurs.
Pédagogie et transparence, clés pour renforcer la confiance dans l’IA immobilier
Pour surmonter ces réticences, Bertille Marchal insiste sur la nécessité de transparence et de pédagogie.
« Il est crucial d’expliquer comment l’intelligence artificielle (IA) fonctionne et quelles données elle utilise pour construire ses recommandations. Tant que les utilisateurs ne se sentiront pas en contrôle et ne comprendront pas les bénéfices de ces technologies, ils n’arriveront pas à en tirer pleinement parti », détaille-t-elle.
Concrètement, plusieurs actions peuvent être mises en place pour répondre à ces attentes. Tout d’abord, il est essentiel de bien spécifier l’origine des données utilisées par les algorithmes, afin de garantir transparence et confiance. Ensuite, il est important de permettre aux utilisateurs de personnaliser certains critères eux-mêmes, leur offrant ainsi davantage de contrôle sur les outils technologiques qu’ils utilisent. Enfin, pour maximiser l’efficacité, il est recommandé de coupler les informations fournies par l’IA avec un accompagnement humain.
Cette approche combinée favorise une utilisation optimale des technologies tout en répondant aux attentes des utilisateurs en termes de support humain.
L’IA immobilier, un outil complémentaire à l’humain
Car si l’IA a démontré son potentiel pour faciliter certaines étapes (recherches de biens, estimations de prix, rédaction d’annonces…), elle reste pour l’instant perçue comme complémentaire à l’expertise humaine.
« L’intelligence artificielle dans l’immobilier est sur le bon chemin, mais pour qu’elle devienne une véritable alliée, elle doit se concentrer sur des usages concrets tout en respectant le besoin de personnalisation et de confiance des utilisateurs, qui considèrent souvent l’expérience immobilière comme le projet d’une vie », résume Bertille Marchal.
Trouver cet équilibre représente un enjeu majeur pour les acteurs de l’immobilier. En effet, il s’agit de bâtir une relation de confiance durable avec les utilisateurs tout en positionnant l’IA comme un levier de transformation positive du parcours immobilier. C’est donc le défi clé auquel les professionnels du secteur devront répondre dans les mois à venir.