L’intelligence artificielle promet de révolutionner le secteur immobilier. Ainsi, l’IA dans l’immobilier offre des opportunités inédites pour améliorer la conception, la construction, la gestion et la vente des biens. Des avancées notables ont déjà été réalisées, comme l’automatisation des estimations, la génération d’annonces ou encore la conception assistée par IA. Néanmoins, de nombreux obstacles freinent encore la démocratisation de ces technologies dans l’industrie. En effet, l’accès à des données de qualité, les enjeux de confidentialité et les investissements nécessaires représentent autant de défis à relever. Dans ce contexte, la collaboration avec les startups de la PropTech apparaît comme une stratégie clé pour les acteurs établis.
Sommaire :
- L’IA transforme déjà le secteur immobilier
- Les obstacles à la démocratisation de l’IA dans l’immobilier
- Les clés pour réussir l’intégration de l’IA dans l’immobilier
- Conclusion
L’IA transforme déjà le secteur immobilier
L’IA dans l’immobilier a déjà commencé à automatiser certaines tâches grâce au big data et au machine learning. Ainsi, les estimations en ligne, comme celles proposées par Meilleurs Agents ou Drimki, les chatbots et les outils de recherche d’annonces avec recommandations, à l’image de Yanport, sont désormais largement utilisés.
De nouvelles fonctionnalités gagnent du terrain
D’autres applications ont franchi un cap, comme :
- la création autonome d’annonces (Homepilot),
- la prospection foncière automatisée (Sitowie),
- ou la conception générative de bâtiments (SustainEcho).
L’IA dans l’immobilier apporte aussi des capacités prédictives pertinentes pour éclairer la prise de décision. Selon cette étude Xerfi, “Certaines IA permettent, par exemple, d’identifier les biens ayant le plus de chances d’être mis en vente à court terme pour orienter le travail de prospection des agents immobiliers.”
L’IA devient un “super-assistant” pour les Pros
Certains réseaux comme Meilleurs Biens ou Safti ont intégré l’agent conversationnel d’OpenAI à leurs logiciels de transaction. En effet, ces “super-assistants” opérationnels peuvent générer des descriptions et contenus visuels attrayants de façon automatique. De même, ils répondent aux questions des prospects, planifient les visites ou encore envoient les documents à signer aux parties prenantes après avoir rédigé les offres d’achat ou dossiers de location.
> Consulter notre article sur : “IA dans l’immobilier : l’UNIS dévoile les résultats de son enquête”
Les obstacles à la démocratisation de l’IA dans l’immobilier
Le défi de l’accès aux données
Pour entraîner des modèles performants, l’IA a besoin de données nombreuses, variées et de qualité. Mais, les enjeux de confidentialité et de sécurité des données personnelles limitent leur accessibilité. Ainsi, ils freinent le développement des solutions.
“ Le frein est d’abord d’ordre technique, car il faut pouvoir accéder à des données nombreuses, diversifiées et qualitatives pour alimenter les modèles”, précise Lauric Berthier, auteur de l’étude.
Des questions de fiabilité et de responsabilité
La transparence des algorithmes, la responsabilité en cas d’erreur ainsi que les risques de discrimination soulèvent des problématiques légales et éthiques complexes. Sans oublier un frein de fiabilité. La confiance des utilisateurs est en jeu.
Des investissements conséquents
Intégrer l’IA dans l’immobilier nécessite des moyens humains, technologiques et organisationnels considérables. Selon une enquête de PlanRadar, seules 46% des entreprises françaises de l’immobilier-construction envisagent d’investir dans l’IA d’ici 3 ans. En comparaison, à l’échelle mondiale, ce chiffre s’élève à 56%.
Les clés pour réussir l’intégration de l’IA dans l’immobilier
Mobiliser les équipes en mode projet
Mettre en place des “task forces transverses” permet d’identifier des cas d’usage concrets de l’IA et de fédérer les équipes autour d’objectifs communs. “Selon Xerfi, cette bonne pratique est un prérequis pour lancer des projets pilotes et déployer les solutions.
Préparer ses données en amont
Pour exploiter efficacement l’IA, normaliser et structurer ses données est indispensable. Cela implique souvent de repenser les processus de collecte et de gestion de l’information dans l’entreprise. Une autre bonne pratique consiste en “la normalisation des données pour permettre leur exploitation”, selon les experts de Xerfi.
Miser sur l’open innovation
Les startups de la PropTech jouent un rôle central pour diffuser l’IA dans l’immobilier.
“ Parce qu’il nécessite de fédérer l’ensemble des intervenants autour de solutions et d’outils intégrés et interopérables, le smart building constitue aussi une porte d’entrée pour les géants du numérique.”
Les grands acteurs ont tout intérêt à collaborer avec les PropTech, via des incubateurs ou des investissements, afin de capter les technologies de pointe. Ainsi, la création d’incubateurs de jeunes pousses et le lancement de fonds de capital risque sont des pistes à creuser.
Conclusion
En définitive, si l’IA ouvre des perspectives enthousiasmantes pour l’immobilier, sa mise en œuvre à grande échelle se heurte encore à de multiples barrières. Les acteurs du secteur doivent relever ces défis en engageant résolument leur transformation digitale et en nouant des partenariats stratégiques avec l’écosystème des PropTech. Les prises de participation et rachats de jeunes pousses de l’immobilier par des leaders de la filière devraient ainsi monter en puissance à court et moyen termes. L’enjeu est de taille pour révolutionner durablement la façon de concevoir, construire et commercialiser les biens immobiliers.
