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Crédit

Epargne : Maintien du taux du livret A et baisse de la rémunération du PEL

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Epargne : Maintien du taux du livret A et baisse de la rémunération du PEL

Si le gouvernement a décidé de maintenir le taux du livret A à 0,75%, la rémunération du Plan épargne logement est abaissée à 1% à compter du 1er août contre 1,5% actuellement.

C’est une mauvaise nouvelle pour les épargnants, mais ceux qui ont un projet immobilier à moyen terme pourront bénéficier dans le cadre de leur PEL d’un taux plus avantageux : 2,20% sur 2,70% actuellement. De quoi se prémunir partiellement contre une éventuelle remontée des taux dans les prochaines années…

La Confédération Nationale du Logement (CNL) salue le maintien du taux du livret A à 0,75% pour le pouvoir d’achat des familles : « Le livret A semble regagner la confiance des épargnants populaires, une bonne nouvelle pour la construction de logements sociaux car une partie des sommes collectées du livret A permet son financement. »

La Fédération bancaire française (FBF) n’est pas de cet avis et rappelle que cette épargne est totalement défiscalisée, avec un plafond de 22.950 euros qui ne s’applique pas par foyer fiscal, mais par personne. « Ainsi, aujourd’hui, un foyer fiscal de quatre personnes peut disposer de près de 100.000 euros d’épargne sans risque, disponible à tout instant, et totalement défiscalisée. »

Selon la FBF, cette décision n’a aucune justification économique et pèse sur le budget de l’Etat du fait de son impact sur les comptes du fonds d’épargne géré par la Caisse des Dépôts. Elle fragilise donc tout l’édifice du livret A, dont l’équilibre et l’utilité sont de plus en plus compromis. « Comment peut-on espérer que les Français investissent à plus long terme et dans l’économie productive – les entreprises – quand l’épargne à vue est ainsi favorisée ? La hiérarchie des taux de rémunération de l’épargne est de ce fait préjudiciable à sa bonne orientation dans l’économie. A cet égard, la décision de ramener le taux de rémunération des nouveaux PEL (Plan d’Epargne Logement) de 1,5% à 1% va, elle, dans le bon sens. »

En ce qui concerne le PEL, le taux d’intérêt des prêts auxquels ils pourront donner droit devient plus intéressant. En effet, les épargnants qui voudront emprunter dans le cadre de leur PEL bénéficieront d’un taux à 2,2 %, contre 2,7 % actuellement, ces nouvelles règles devant permettre selon le gouvernement « de conforter le positionnement du PEL comme outil de la  politique du logement et du soutien public à l’accession à la propriété ». Pour rappel, début 2015 ce taux était encore à 4,20%.

Vousfinancer.com, courtier en crédit, conseille à ceux qui ont un projet immobilier à moyen terme d’attendre le 1er août pour ouvrir un PEL et bénéficier potentiellement de taux plus avantageux : « Si dans le contexte actuel de taux historiquement bas, un taux à 2,2% ne semble pas attractif, il faut rappeler qu’il y a 6 mois à peine, en janvier 2016, les taux de crédit immobilier étaient justement aux alentours de 2,2% sur 15 ans ! Pouvoir emprunter à ce niveau de taux pourrait donc devenir très avantageux en cas de remontée des taux… Pour ceux qui ont un projet immobilier à moyen terme, souscrire un PEL est donc en quelque sorte une assurance contre de futures hausses de taux ! Et même s’ils décident de renoncer à ce prêt, c’est également le moyen de se constituer un apport en raison des versements réguliers imposés, ce qui est aujourd’hui un atout quand on veut devenir propriétaire… », explique Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer.com.

En outre ces droits peuvent être cédés à des ascendants ou descendants, à condition qu’eux-mêmes soient déjà détenteurs d’un PEL.

Par ailleurs, du point de vue des banques, la baisse de rémunération du PEL est également une bonne nouvelle. En effet, si elles placent actuellement leurs liquidités à des taux proches de zéro, voire négatifs auprès de la Banque centrale européenne, elles rémunèrent l’épargne de leurs clients à des taux « élevés » ce qui pèse sur leur rentabilité dans un contexte en outre d’alourdissement des contraintes règlementaires et normes de solvabilité.

« L’annonce de la baisse de la rémunération du PEL dont le coût pour les banques est très élevé peut ainsi contribuer au maintien des taux de crédit immobilier à un niveau bas pendant les prochains mois… », conclut Sandrine Allonier.

 

Manda R.

Manda R.

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