Aller au contenu

Diagnostics

Diagnostic immobilier : une filière en pénurie de main d’œuvre

Diagnostic immobilier : une filière en pénurie de main d'œuvre

À la faveur de la réforme du DPE, le diagnostic immobilier est en pleine croissance. La filière cherche à recruter massivement. 35 000 DPE sont réalisés chaque semaine, mais il faudrait en faire 20 % de plus. En effet, la filière est gravement sous-capacitaire pour satisfaire aux objectifs de rénovation énergétique des bâtiments. Tribune de Denis Mora, président du Groupe AC Environnement.

Le diagnostic immobilier est en pleine croissance

Le 1er juillet 2021, le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) est entré en vigueur. Désormais opposable, il n’est plus seulement un simple indicateur de l’impact énergétique et carbone d’un appartement ou d’une maison. En cela, le diagnostic immobilier devient un outil des politiques publiques en matière de logement et d’immobilier pour lutter contre les passoires thermiques.

Cette réforme du DPE favorise l’essor du marché du diagnostic immobilier. Selon l’étude bisannuelle de Xerfi, la progression attendue est de 5 % du CA pour 2021/2022. C’est pourquoi, la filière cherche à recruter massivement. Aujourd’hui, elle rassemble un peu plus de 10 000 opérateurs de repérage certifiés et un peu moins de 5 800 entreprises. Notons que ce sont pour 80 % des indépendants répartis aux quatre coins de la France.

Ainsi, chaque semaine, 35 000 DPE sont déjà réalisés. Pour autant, il faudrait en faire 20 % de plus pour satisfaire aux objectifs de rénovation énergétique des bâtiments. Or, la filière est gravement sous-capacitaire. Assurément, il manque un millier d’emplois qualifiés pour traiter la volumétrie de commandes confiées aux cabinets de diagnostic.

À dire vrai, ce chiffre du millier sera bientôt obsolète pour aborder le virage de la digitalisation des données du bâtiment. Puisque celle-ci nécessitera encore plus de diagnostiqueurs sur le terrain. C’est un constat de souffrance.

Le diagnostic immobilier souffre du turn-over

Le plus gros défi de la filière est donc de doubler les effectifs d’ici 5 ans. L’objectif est d’obtenir 10 000 collaborateurs de plus qui rejoignent les rangs du diagnostic immobilier.. Au-delà de ces enjeux de recrutement, n’oublions pas non plus ceux de rétention. Comment retenir ceux qui goûtent au métier et choisissent ensuite de le quitter ?

Le métier de diagnostiqueur immobilier souffre d’un mal profond qu’est le turn-over. Pourquoi ? Alors que le métier s’est complexifié et professionnalisé, il reste assez peu valorisé et surtout méconnu. C’est une filière relativement jeune, pleine d’avenir, mais en tension depuis déjà une dizaine d’années. Certes, elle peine à se structurer, car elle ne bénéficie pas d’effectifs suffisants.

Pour l’heure, il n’existe pas de cursus universitaire qui mettrait sur le marché 2 000 opérateurs par an. Et, la plupart des nouveaux diagnostiqueurs entrent dans ce métier via une reconversion professionnelle et souvent une période de chômage long. Même s’ils disposent d’une compétence bâtiment, est-ce pour autant satisfaisant ? Non. Puisque c’est l’entreprise qui porte la charge de la formation et de la montée en puissance du collaborateur.

Une formation à la hauteur des enjeux du diagnostic immobilier

C’est un marché où les prix et les marges s’érodent. Aussi, le coût de la formation est un poids qui est important à porter. Cela est d’autant plus complexe à gérer lorsque l’on forme des techniciens qui s’en vont au bout de 3-4 ans. Ils partent avec leurs compétences et les certifications acquises.

De quoi nous encourager à créer des certifications d’entreprises en lieu et place des certifications professionnelles actuelles. De fait, nous ne pouvons plus uniquement dépendre des réorientations professionnelles. La professionnalisation et le renfort des effectifs doivent s’accélérer. Pour ce faire, il faut créer les conditions du choix avec des formations initiales.
Le diagnostic immobilier en pleine croissance
Qu’on mette rapidement à disposition des BAC +2 / +3 de type DUT spécialisés dans le diagnostic immobilier numérique. Cette opportunité permettra la création de nouveaux emplois pour des milliers de jeunes. On leur offre ainsi un avenir professionnel durable et évolutif ! Pour autant, cette mobilisation doit être collective, portée par les syndicats professionnels et orchestrée par les ministères directement concernés.

Ensemble, nous devons fournir des efforts importants pour communiquer : faire connaître nos métiers, attirer de nouveaux talents, représenter la filière du diagnostic immobilier dans les écoles et auprès des formateurs… À nous diagnostiqueurs immobiliers de peser plus fortement dans des décisions qui nous affectent au quotidien. À nous de nous battre pour trouver des financements et mettre en place des cursus universitaires.

Nous vivons une période excitante de changements forts, c’est à nous de l’accompagner en créant un réservoir de compétences. Le défi que nous devons relever est double : recruter mieux et plus massivement. Mais, ensuite fidéliser en proposant des métiers différenciants et plus attractifs, avec des perspectives d’évolution de carrière. N’oublions pas que notre métier a du sens sur le plan des valeurs et de l’intérêt général : la transition énergétique et la santé.

En savoir plus sur AC Environnement

AC Environnement réalise les diagnostics immobiliers obligatoires (DPE notamment…) en cas de location, de vente, d’un bien, mais aussi des diagnostics amiante et plomb avant travaux, avant démolition, en cas de dépollution d’un immeuble ou d’un site industriel.

Comment devenir diagnostiqueur immobilier en passant par une franchise ?

Le métier de diagnostiqueur immobilier, avec sa dimension à la fois technique et réglementaire, suscite un intérêt croissant. Pour ceux aspirant à embrasser cette profession, intégrer une franchise peut s’avérer une démarche perspicace. Mais comment procéder pour franchir le pas avec assurance et professionnalisme ?

Tout d’abord, il est essentiel de comprendre les prérogatives du diagnostiqueur. Ce professionnel évalue les biens immobiliers à la lumière des réglementations en vigueur. Ses compétences techniques lui permettent de prodiguer des conseils avisés et d’élaborer des rapports détaillés. Ces derniers sont souvent sollicités lors des transactions immobilières, d’où la nécessité d’une exactitude et d’une fiabilité irréprochables.

Rejoindre une franchise immobilière, c’est bénéficier d’un cadre structuré et d’une marque reconnue. Cette collaboration offre l’opportunité de profiter d’une formation solide, d’outils marketing éprouvés et d’un accompagnement constant. Pour le novice, c’est un gage de crédibilité auprès des clients potentiels. La force d’un réseau est un atout indéniable dans ce métier où la confiance et la réputation sont primordiales.

La première étape vers cette voie est la formation. De nombreuses franchises proposent des programmes complets, alliant théorie et pratique, pour que le candidat maîtrise les subtilités du métier. Une fois formé, l’aspirant diagnostiqueur doit obtenir les certifications nécessaires pour exercer. Grâce à l’appui de la franchise, ce processus, bien que rigoureux, est grandement facilité.

D’autre part, le franchisé bénéficie d’une zone géographique dédiée, limitant ainsi la concurrence interne au réseau. Cet avantage territorial est essentiel pour se développer sereinement. Enfin, intégrer une franchise, c’est également rejoindre une communauté. Les échanges avec d’autres professionnels du réseau enrichissent l’expérience et permettent de se tenir informé des évolutions du secteur.

Devenir diagnostiqueur immobilier par le biais d’une franchise est donc une voie pavée d’opportunités. Pour ceux désireux d’allier passion pour l’immobilier et entrepreneuriat, cette alternative mérite une attention toute particulière.

nv-author-image

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

Laisser un commentaire