Aller au contenu

Vie pratique

Demain tous colocataires ? Des usages multiples de l’habitat

Demain tous colocataires ? Des usages multiples de l’habitat

L’Observatoire Cetelem a sollicité Harris Interactive pour réaliser un premier sondage* sur la perception qu’ont les Français de l’habitat. Sont-ils attachés à leur logement ? De quelle manière envisagent-ils la colocation, le télétravail ou la location entre particuliers ?

Les Français attachés à leur logement

Plus de 8 Français sur 10 se déclarent attachés à leur logement (83%), dont 36% même « très attachés ». On observe que les personnes âgées de plus de 65 ans sont plus nombreuses que la moyenne à témoigner de cet attachement (92%), tout comme les personnes habitant une maison individuelle (88%) ou les propriétaires (90%). À l’inverse, 16% des Français déclarent ne pas être attachés à leur logement, davantage parmi les 25-34 ans (22%), les personnes logeant en appartement (21%) ou étant locataires (28%).

Comment l’imaginent-ils demain ?

Près des 2/3 des Français déclarent se représenter d’abord leur logement aujourd’hui comme étant un bien à préserver pour le léguer à ses enfants (63%). Ils perçoivent d’abord le logement comme étant un bien à léguer, alors que demain celui-ci pourrait être utilisé de manière différente : pour travailler, partager, cohabiter.

Une vision relativement traditionnelle du logement prédomine encore aujourd’hui, avec toutefois la conscience voire la disposition des Français à envisager une diversification des usages de l’habitat dans un avenir plus ou moins proche. Du point de vue des différentes catégories de population, une tendance de dégage : les plus jeunes se montrent davantage ouverts que les autres catégories à envisager le logement de manières diverses.

Au-delà de ce constat, on voit que la dimension économique est importante. Les personnes les plus jeunes, les moins favorisées ou les locataires sont plus enclines à envisager des usages multiples de leur logement comme autant d’opportunités que les catégories les plus aisées moins séduites dans l’ensemble par ces diversifications fonctionnelles du lieu de vie.

Usages de l’habitat : Une certaine réserve à pratiquer la colocation

Si seul 1 Français sur 5 (20%) déclare vivre ou avoir déjà vécu en colocation ou, 1/3 des Français se déclare favorable au principe. Contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord, les Français âgés entre 25-34 ans et 35-49 ans sont plus nombreux que la moyenne à déclarer vivre / avoir déjà vécu en colocation (respectivement 29% et 26%), ainsi que les catégories les plus aisées (31%).

À l’inverse, 79% des Français déclarent n’avoir jamais vécu en colocation et se montrent assez réticents à cette idée. Au-delà de l’avantage économique qu’elle peut représenter, la colocation s’apparente à une période de vie, où le partage et les rencontres sont favorisées par les études et où la colocation prend tout son sens.

49% des Français pourraient cependant envisager de vivre avec leurs petits-enfants, 47% avec leurs enfants en couple. D’un point de vue personnel, les Français se montrent assez partagés quant à l’expérience de colocation, avec des amis célibataires (40% pourraient l’envisager), 34% pourraient l’envisager avec une personne âgée.

Le besoin d’indépendance et d’intimité émergent comme les principaux freins. En écho aux représentations spontanées associées au logement (intimité, liberté, espace privé), ces personnes ne souhaitent pas avoir à conjuguer leurs envies avec celles d’autres personnes.

La location entre particuliers sous l’angle de l’avantage économique

En dépit d’une médiatisation du principe de location entre particuliers via des plateformes du type Airbnb, seuls 5% des Français déclarent louer ou avoir déjà mis en location via une plateforme communautaire leur logement, 9% en avoir l’intention, et globalement 14% se montrent favorables au principe.

Dans le détail, les 25-34 ans (8%), les catégories populaires (7%), les locataires (7%) ou les personnes habitants en HLM (11%) sont plus nombreuses que la moyenne à déclarer mettre leur logement en location ou l’avoir déjà fait. Les catégories les moins favorisées apparaissent comme les plus enclines à recourir à cette pratique, pour arrondir leurs fins de mois plus que poursuivre la « tendance ».

On observe également que les Parisiens ont davantage tendance à déclarer louer ou avoir loué leur logement à des particuliers (9%), le tourisme favorisant naturellement cette pratique. Les Français réticents à la location entre particuliers mettent en avant le manque de confiance de voir des inconnus vivre dans leur logement. On retrouve ici leurs perceptions du logement, l’idée d’un endroit intime, privé, qu’il est souhaitable de préserver de toute forme « d’intrusion ».

Globalement, si ces pratiques restent peu répandues, les Français accueillent favorablement les différents usages potentiels de l’habitat : 3 Français sur 4 jugent positivement le télétravail, 75% estimant que son développement est une bonne chose, 70% la location entre particuliers, 66% la colocation ou encore 65% la cohabitation intergénérationnelle. Pour finir, si l’ensemble des pièces du domicile semble être propice au partage ou à la cohabitation, la chambre reste un lieu privilégié part près des ¾ des Français (74%), symbole de l’intimité, point d’ancrage très central des représentations des Français à l’égard de leur logement.

*Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 14 au 16 février 2017. Échantillon de 1 014 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).


Manda R.

Manda R.

Laisser un commentaire