En décembre 2024, selon une analyse détaillée du réseau de courtage Vousfinancer, le marché du crédit immobilier connaît une nouvelle baisse des taux. Il offre ainsi des opportunités inédites aux emprunteurs. En effet, les primo-accédants profitent de conditions avantageuses et les meilleurs profils bénéficient de taux proches de 3 %. Toutefois, l’instabilité politique actuelle fait planer des incertitudes sur l’avenir. Cette étude met en lumière le contexte économique et social qui façonne le crédit immobilier en décembre 2024.
Sommaire :
- Les baisses des taux de crédit en décembre 2024 : une opportunité unique
- L’impact sur les primo-accédants et les emprunteurs à fort potentiel
- Les incertitudes politiques : quel effet sur le marché immobilier ?
Les baisses des taux de crédit en décembre 2024 : une opportunité unique
Décembre 2024 clôt une année de baisses successives des taux de crédit immobilier. Selon le réseau Vousfinancer, les banques continuent d’ajuster leurs barèmes à la baisse. Ainsi, on observe des réductions allant de 0,05 à 0,30 point. Ces taux historiquement bas sont particulièrement avantageux pour les profils à hauts revenus. En effet, ils marquent un retour des taux inférieurs à 3 % pour les emprunts sur 15 ans.
Les chiffres clés : les taux moyens actuels sont de 3,15 % sur 15 ans, 3,35 % sur 20 ans, et 3,55 % sur 25 ans.
Les négociations permettent d’obtenir des taux encore plus compétitifs, avec des taux bas atteignant 3,10 % sur 15 ans et 3,30 % sur 25 ans. Ces conditions financières représentent une amélioration notable par rapport à 2023, où les taux dépassaient les 4 % dans certains cas.
Notons que ces baisses de taux ont un impact direct sur la capacité d’emprunt des ménages. Par exemple, un emprunt de 300 000 € sur 20 ans coûte aujourd’hui 150 € de moins par mois. Cela réduit également le salaire minimum requis pour accéder à ce montant. Puisqu’il passe de 5 650 € à 5 200 € par mois. Résultat : un plus grand nombre d’acheteurs peut désormais prétendre à un crédit, notamment grâce à la règle des 33 % d’endettement.
De plus, cette dynamique est accentuée par une baisse des prix de l’immobilier dans certaines zones, qui atteint entre 5 % et 10 % selon les régions. Ces deux facteurs combinés rendent les conditions d’achat particulièrement attractives en décembre 2024.
L’impact sur les primo-accédants et les emprunteurs à fort potentiel
La baisse des taux de crédit immobilier en décembre 2024 bénéficie particulièrement aux primo-accédants. Désormais, ils retrouvent une place centrale sur le marché. Éloignés des financements en raison de la hausse des taux entre 2022 et 2023, ces acheteurs sont de nouveau ciblés par les banques.
Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, explique que les primo-accédants sont essentiels pour le développement des portefeuilles clients bancaires :
“Les primo-accédants restent une cible de clientèle privilégiée en raison de leur potentiel d’évolution financière et d’accompagnement pour les banques, toujours en conquête de nouveaux clients.”
Certaines banques prolongent même leurs offres de prêt à taux bonifié au-delà du 31 décembre 2024. Ainsi, elles offrent un levier supplémentaire pour cette catégorie d’emprunteurs. En parallèle, les meilleurs profils – souvent des emprunteurs à hauts revenus – profitent des taux les plus compétitifs. Avec une stabilité professionnelle et des revenus élevés, ces clients obtiennent des taux proches de 3 %, un avantage qui renforce leur capacité de négociation.
Selon Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, cette reprise est également soutenue par une amélioration globale des conditions financières pour les ménages :
“La baisse des taux a resolvabilisé les acquéreurs potentiels, notamment les primo-accédants que nous voyons revenir depuis l’été 2024.”
Enfin, la baisse des prix immobiliers et les hausses salariales dans certains secteurs ajoutent un contexte favorable. En effet, cela redynamise l’intérêt pour l’achat immobilier après plusieurs années d’accès restreint au crédit.
Les incertitudes politiques : quel effet sur le marché immobilier ?
Malgré ces signaux positifs, le marché immobilier reste sensible aux aléas politiques. L’instabilité actuelle, alimentée par le recours au 49.3 pour le vote du budget de financement de la sécurité sociale et les motions de censure en discussion, pourrait avoir des répercussions. En effet, une hausse des taux d’emprunt d’État, souvent influencée par des tensions politiques, pourrait indirectement impacter les taux de crédit immobilier.
Pourtant, les précédents historiques offrent une lecture modérément optimiste. En juin 2024, lors de la dissolution de l’Assemblée nationale, les taux d’emprunt d’État avaient augmenté de 0,3 point sans affecter la tendance baissière des taux de crédit. Cette résilience s’explique par la volonté des banques de rester compétitives et par les baisses successives des taux directeurs de la Banque centrale européenne.
Cependant, cette instabilité pourrait nuire à la confiance des investisseurs et des acheteurs. Julie Bachet met en garde :
“Ce manque de visibilité n’incite pas à l’investissement de long terme et pourrait enrayer la reprise qui se dessine, entraînant une perte de confiance aussi bien des accédants que des investisseurs.”

Les professionnels appellent donc à des mesures de soutien, telles que le retour du prêt à taux zéro pour les projets de construction. Ce type de dispositif, déjà testé par le passé, pourrait encourager l’investissement tout en sécurisant le dynamisme du marché.