Après une année 2024 marquée par la baisse des taux, le marché du crédit immobilier 2025 semble entrer dans une phase de stabilisation. Selon l’Observatoire des Crédits de CAFPI, les taux ont chuté de près de 1 % en un an, redonnant du pouvoir d’achat aux emprunteurs. Pourtant, les incertitudes économiques et politiques pourraient influencer cette tendance. Alors, faut-il emprunter en 2025 ? Quelles opportunités et précautions prendre ? Cet article décrypte les évolutions du marché et les meilleures stratégies à adopter.
Sommaire :
- Les taux de crédit immobilier en 2025 : vers une stabilisation
- Les primo-accédants bénéficient-ils de meilleures conditions ?
- Secundo-accédants et investisseurs : des opportunités à saisir
- Les prévisions pour 2025 : quels scénarios envisager ?
Les taux de crédit immobilier en 2025 : vers une stabilisation
Après une année 2024 marquée par une baisse des taux de -0,80 %, le marché du crédit immobilier 2025 entre dans une phase d’atterrissage. En effet, le taux moyen sur 20 ans est passé de 4,10 % à 3,31 %. Soit une diminution significative qui a permis à de nombreux emprunteurs d’augmenter leur capacité d’achat.
Cette baisse des taux s’explique par la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE). Après dix hausses successives entre 2022 et 2023, qui ont porté son taux directeur à 4 %, la BCE a amorcé un revirement en 2024. Notons qu’elle a réduit son taux à 3 % début 2025. Cette tendance s’explique par la diminution de l’inflation en zone euro. Elle est passée de 8,9 % en 2022 à 2,4 % en décembre 2024.

Selon Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI, « cette baisse des taux a permis de rendre le crédit plus accessible et d’attirer de nouveaux acheteurs sur le marché ». Toutefois, elle précise que « les incertitudes politiques, notamment liées à la censure du Gouvernement Barnier, ont freiné cette baisse, rendant l’évolution des taux incertaine pour la suite de 2025 ».
Si la BCE poursuit sa politique de détente monétaire, les taux des crédits immobiliers pourraient encore baisser légèrement d’ici la fin de l’année 2025. Mais, ils ne retrouveront pas les niveaux records de 2021.
Les primo-accédants bénéficient-ils de meilleures conditions ?
Les primo-accédants, qui avaient souffert de la hausse des taux en 2022 et 2023, retrouvent progressivement un accès plus facile au crédit.

Caroline Arnould souligne : « La baisse des taux a permis de solvabiliser de nombreux primo-accédants. Avec des mensualités plus abordables, ils peuvent désormais emprunter davantage ou réduire leur effort d’épargne. »

Impact de la baisse des taux sur le pouvoir d’achat immobilier
La baisse des taux de crédit immobilier en 2024 a eu un effet direct et concret sur le pouvoir d’achat des emprunteurs. En réduisant le coût du financement, elle a permis d’augmenter la surface achetable pour un même budget.
Par exemple, à Reims, où les prix sont plus abordables, un emprunteur a pu acquérir en moyenne 19 m² supplémentaires grâce à la diminution des taux. Cette hausse de pouvoir d’achat équivaut à une pièce supplémentaire dans un appartement de taille moyenne. En comparaison, à Paris le prix au mètre carré dépasse les 10 000 €. Ainsi, la même baisse des taux n’a permis d’acheter que 2,55 m² supplémentaires. Même si l’impact est plus limité dans la capitale, cette évolution reste significative. Elle l’est d’autant plus pour les primo-accédants cherchant à maximiser leur espace.
Prenons le cas d’un emprunteur disposant d’une mensualité fixe de 1 200 € et d’un apport similaire.
Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI, souligne : « Avec la baisse des taux, de nombreux acheteurs retrouvent une capacité d’emprunt leur permettant d’accéder à des biens plus grands ou mieux placés. Cela a un impact direct sur le marché immobilier, en stimulant les ventes dans des villes où les prix restent accessibles. »
Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) : un coup de pouce pour les primo-accédants
Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) est un dispositif essentiel pour soutenir l’accession à la propriété, notamment pour les ménages modestes. En 2025, une réforme majeure a été adoptée. En effet, elle étend le PTZ à l’ensemble du territoire, y compris aux zones détendues où l’aide était auparavant plus limitée.
Les principales évolutions du PTZ en 2025 :
- Le PTZ n’est plus restreint aux grandes métropoles et aux zones tendues, mais s’étend désormais à toutes les communes françaises.
- Auparavant réservé aux appartements en collectif, le PTZ concerne à présent les maisons neuves. Il répond ainsi aux besoins des familles souhaitant s’installer en périphérie.
- Les seuils de revenus pour bénéficier du PTZ ont été rehaussés. À présent, ils permettent à un plus grand nombre de ménages d’en profiter.
- La proportion du bien pouvant être financée par le PTZ passe de 40 % à 50 % pour certains ménages.

Caroline Arnould précise : « L’élargissement du PTZ est une excellente nouvelle pour les primo-accédants. Il permet à de nombreux ménages de sauter le pas de l’achat immobilier. En cela, il réduit le coût total du crédit et en facilite l’accès à la propriété, notamment dans des villes en développement. »
Secundo-accédants et investisseurs : des opportunités à saisir
Les secundo-accédants : des conditions plus favorables
Selon Caroline Arnould : « Les secundo-accédants, souvent déjà propriétaires, ont bénéficié d’une baisse du taux d’apport et d’une augmentation de leur capacité d’emprunt. Cela leur permet d’investir dans des biens plus grands ou mieux situés. »
Les investisseurs locatifs : une tendance en demi-teinte

Les investisseurs profitent de la baisse des prix de l’immobilier pour acheter à moindre coût, malgré un accès au crédit plus sélectif de la part des banques.
Les prévisions pour 2025 : quels scénarios envisager ?
L’évolution du crédit immobilier en 2025 dépendra principalement des décisions de la BCE, du niveau d’inflation et de la stabilité des prix de l’immobilier. Après une baisse notable des taux en 2024, plusieurs scénarios sont possibles pour 2025.
Trois scénarios possibles pour l’évolution du crédit immobilier en 2025

Scénario optimiste : une poursuite de la baisse des taux vers 2,5 %
Dans ce scénario, la BCE continue à réduire ses taux directeurs. Et, cela, notamment si l’inflation en zone euro passe sous la barre des 2 % comme prévu. Actuellement, la BCE a déjà baissé son principal taux directeur de 4 % à 3 %. Mais, certaines prévisions estiment une possible descente vers 2,5 % d’ici la fin de l’année.
Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI, estime : « Si la BCE continue d’assouplir sa politique monétaire, nous pourrions voir les taux de crédit immobilier reculer encore. Une baisse vers 2,7 %-2,5 % relancerait fortement la demande, notamment chez les primo-accédants qui hésitaient encore à acheter. »
Scénario modéré : une stabilisation autour de 3,5 %
Dans ce scénario, les taux de crédit immobilier en 2025 se stabilisent autour de 3,5 %. Ainsi, ils se maintiennent à un niveau plus accessible qu’en 2023, mais sans retrouver les taux historiquement bas de 2021-2022. Cette stabilisation serait un bon compromis pour maintenir l’accessibilité au crédit tout en évitant une surchauffe du marché. Nous pourrions alors assister à une reprise progressive des transactions.
Dans quelles conditions ce scénario pourrait se réaliser ?
- Une BCE prudente, qui ralentit la baisse de ses taux pour éviter une surchauffe économique.
- Un marché immobilier en phase de normalisation, avec des prix qui cessent de baisser, mais ne repartent pas fortement à la hausse.
- Une modération de l’inflation, sans retour d’une hausse soudaine des prix à la consommation.
Scénario pessimiste : une remontée des taux vers 4 %
Dans ce scénario, des événements économiques et politiques viennent freiner la baisse des taux et pousser les banques à durcir l’accès au crédit.
Caroline Arnould met en garde : « Une remontée des taux serait un frein majeur pour le marché immobilier. Cela pourrait conduire certains acheteurs à reporter leur projet, surtout les primo-accédants qui ont souvent un budget plus serré. »
Ce scénario pessimiste pourrait se concrétiser si l’inflation repartait à la hausse et dépassait les 3 %, contraignant ainsi la BCE à maintenir ses taux élevés. Voire à les augmenter pour freiner la flambée des prix. Par ailleurs, une remontée des taux obligataires, notamment ceux de l’OAT 10 ans, rendrait le financement des crédits plus onéreux pour les banques. Ils répercuteraient alors cette augmentation sur les emprunteurs. Enfin, un climat d’instabilité politique et économique pourrait accentuer la méfiance des marchés financiers et des établissements bancaires. Cela les inciterait à durcir leurs conditions d’octroi de crédit et à privilégier les profils les plus sécurisés.
Faut-il emprunter en 2025 ? Tout dépendra de l’évolution des taux. Si les prévisions optimistes se réalisent, 2025 pourrait être une excellente année pour emprunter. Dans le cas contraire, les acheteurs devront anticiper une éventuelle hausse et adapter leur stratégie d’achat. Restez attentifs aux annonces de la BCE et aux tendances du marché pour choisir le bon moment pour financer votre projet immobilier.