Depuis l’annonce du confinement, l’épidémie a pris une toute autre ampleur. Autant pour ceux qui ont un projet immobilier, que pour ceux qui remboursent déjà un crédit immobilier. Face au Coronavirus, qu’en est-il de l’impact sur les crédits ?
Quelle évolution pour les crédits ?
Le cœur de la France a cessé de battre depuis le début du confinement. Les conseillers VousFinancer en partenariat avec OpinionWay se sont penchés sur les effets du Coronavirus et son impact sur les crédits. D’après l’étude, on remarque aujourd’hui que le taux d’emprunt d’État français à 10 ans (OAT 10 ans) est en forte hausse. En effet, il s’affiche à 0,38% contre – 0,34 % la semaine dernière.
Cette envolée résulte notamment des craintes de récession et de creusement du déficit public en lien avec la crise sanitaire. Par ailleurs, il semble que les mesures de soutien annoncées par la Banque Centrale Européenne n’aient pas rassuré les investisseurs…
« Il est actuellement difficile d’évaluer l’impact sur les taux de crédit car le marché est actuellement à l’arrêt. » – Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
En effet, cet impact sur les taux de crédit dépend de la durée du confinement et des nouvelles mesures émises par la BCE. Si le confinement lié au Coronavirus se prolonge, il pourrait entraîner une chute des demandes de crédits sur plusieurs semaines. C’est pourquoi les banques devraient maintenir leurs taux bas : afin de rattraper les retards. Ces dernières n’hésiteront pas à rogner leurs marges pour relancer l’activité. À ce jour, il est encore difficile de prédire l’évolution des taux.
Où en sont les crédits face au Coronavirus ?
Comme tout le monde en France, la demande de crédit est actuellement à l’arrêt. Néanmoins, 80% des agences Vousfinancer continuent de traiter les demandes en cours. Ainsi, elle peut avancer sur les demandes effectuées ces dernières semaines.
Le climat anxiogène fait que les Français sont davantage préoccupés par la crise sanitaire. Quand bien même, ils sont peu enclins à de quelconque investissement.
Au vu de la situation, les banques font face à une toute autre organisation. Parmi elles, beaucoup n’acceptent plus de nouvelles demandes de crédit. Celles-ci préfèrent prioriser les dossiers de prêt en cours. Le Coronavirus freine donc les Français qui étaient pourtant nombreux à contracter des crédits depuis le début de l’année. Elles traitent également et surtout les demandes de report d’échéances qui se multiplient depuis le début de la semaine.
Qu’en est-il des prêts en cours ?
Étant donné que le personnel physique manque dans les banques, les délais de traitement des dossiers de prêts sont rallongés. En temps normal, le vendeur peut réclamer l’annulation de la vente pour chercher un autre acheteur, en cas de dépassement des conditions suspensives. Suite au Coronavirus, les banques n’accordent plus de nouveaux crédits. Trouver un nouvel acheteur prendrait alors plus de temps.
« Le marché immobilier est actuellement sur pause… Ceux qui ont un projet d’achat immobilier doivent donc le différer si possible, car les signatures sont pour la plupart reportées. » – Sandrine Allonier
Quant aux signatures d’acte chez le notaire, même si la signature électronique est possible, elles sont loin d’être systématiques actuellement. Par conséquent, certains refusent de faire venir leur collaborateur, dans le cadre des mesures de confinement. Ainsi, beaucoup de notaires ont fermé leurs offices et les signatures sont décalées.
Quel impact pour les échéances ?
En France, 31 % des personnes remboursent actuellement un crédit immobilier. D’après le sondage OpinionWay, cela représente près de 1 Francais sur 3. Nombre d’entre eux craignent une perte de revenus liée au chômage partiel ou à la fermeture de leur société ou activité.
Depuis l’arrivée du Coronavirus, les demandes de report, ou suspension des crédits se multiplient dans les banques. Alors, certains établissements prévoient des options pour ces offres de prêt. Il sera possible de suspendre ses échéances au bout de 24 mois de remboursement pour une durée de 1 à 12 mois, en une ou plusieurs fois. L’assurance de prêt, quant à elle, continue d’être versée mensuellement.
« Même si votre banque ne propose pas cette option, elle pourra tout de même accepter un report temporaire dans cette situation particulière. Son objectif est d’assurer la continuité du remboursement du crédit pour éviter que celui-ci ne passe en créance douteuse ou défaut de paiement. » -Sandrine Allonier
Prenez garde, car la suspension d’échéance a un coût puisque le report génère des intérêts supplémentaires. Par exemple : un prêt de 200 000 € à 1,5 % sur 20 ans souscrit il y a 2 ans, suspend la mensualité de 965 € pendant 3 mois. Ainsi, la durée totale du prêt de 4 mois s’allonge avec un surcout de 1000 €.
De plus, l’utilisation de la modulation d’échéances peut se faire. En effet, la plupart des banques proposent cette modulation avec la possibilité de diminuer les mensualités de 10 à 30% de l’échéance.
Dorénavant, le Coronavirus semble bel et bien s’attaquer aux crédits des Français. Il ne reste plus qu’à espérer un peu de tolérance de la part des banques durant la reprise du marché.