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Immobilier

Comment les propriétaires peuvent-ils contribuer à résoudre la crise du logement à Paris ?

Comment les propriétaires peuvent-ils contribuer à résoudre la crise du logement à Paris ?

Paris est en proie à une crise du logement de plus en plus pressante. Avec près de 20 % des logements inoccupés ou utilisés comme résidences secondaires, la capitale subit une pénurie qui impacte directement les habitants et le marché immobilier. Face à cette situation, les propriétaires se trouvent à un tournant décisif. Comment valoriser leurs biens tout en répondant à la demande croissante ? Cet article explore les causes de cette crise, ses répercussions et les solutions concrètes pour les propriétaires désireux de s’adapter à ces nouveaux défis.

Sommaire :

Les causes de la crise du logement à Paris

Les logements vacants : une ressource sous-utilisée

En 2020, 128 000 logements étaient vacants à Paris, représentant 9,2 % du parc immobilier.

Les causes de la crise du logement à Paris
Les raisons de cette vacance sont variées : héritages non résolus, travaux en attente ou absence de projets définis. Selon l’INSEE, « ces logements vacants constituent un gisement inexploité dans un contexte de pénurie. »

“Pour les propriétaires concernés, cela signifie surtout que ces biens ne génèrent pas de revenus malgré leur potentiel locatif. Trouver des solutions pour valoriser ces biens vacants devient donc un enjeu économique majeur dans un contexte réglementaire de plus en plus tendu.” précise Gabriel Brüser, Directeur Général France chez Wunderflats.

Notons que chaque logement vacant génère des frais annuels pour les propriétaires. Comme la taxe sur les logements vacants (TLV), imposée aux biens non occupés depuis plus de deux ans. En effet, selon un rapport de l’INSEE, chaque logement vacant coûte en moyenne 2 000 à 3 000 euros par an à son propriétaire, en frais d’entretien et taxes spécifiques. Pourtant, ces logements pourraient répondre à une partie de la demande croissante si des mécanismes d’incitation étaient mis en place.

L’impact des résidences secondaires

Les résidences secondaires, qui représentent 9,6 % du parc immobilier avec environ 140 000 logements, limitent également l’offre disponible. Ces biens, utilisés pour quelques semaines par an, contribuent à la hausse des prix locatifs.

Selon Gabriel Brüser de Wunderflats : « Réintégrer ces logements dans le marché locatif serait bénéfique pour tous les acteurs. En effet, les propriétaires dans cette situation cherchent à évaluer les options pour rentabiliser leur bien, tout en conservant la possibilité d’y séjourner périodiquement. Tandis que le législateur vient d’adopter une nouvelle loi encadrant les possibilités de locations touristiques.»

Une étude de la mairie de Paris estime que 30 % de ces biens pourraient être réintégrés dans le marché locatif si des incitations fiscales ou des partenariats étaient mis en place.

Les effets sur le marché et les habitants

Une hausse des loyers insoutenable

Les loyers parisiens ont grimpé de 45 % en dix ans, atteignant 32 €/m² en moyenne en 2020. Cette augmentation est en grande partie attribuable à la raréfaction de l’offre locative. Par exemple, les quartiers comme Le Marais ou Saint-Germain-des-Prés affichent des loyers supérieurs à 40 €/m².

Une hausse des loyers insoutenable
Évolution des loyers à Paris

Cela pousse de nombreuses familles modestes et jeunes actifs à s’éloigner de la capitale. L’exode des habitants permanents affecte la vie de quartier. Paris perd son identité lorsque ses résidents quittent le centre pour des raisons économiques. Les commerces locaux sont remplacés par des boutiques dédiées aux touristes, modifiant l’équilibre culturel de la ville. À titre d’exemple, dans le quartier du Marais, plus de 20 % des locaux commerciaux sont devenus des espaces dédiés à la location à court terme, ce qui modifie l’identité culturelle de ces quartiers historiques.

Ainsi, les loyers grimpent. Ce qui rend les logements de plus en plus inaccessibles, surtout pour les jeunes actifs et les familles modestes. Par exemple, à Montreuil ou Saint-Ouen, la population a augmenté de 15 % en dix ans, traduisant un exode massif.

La demande de logements abordables reste forte, mais l’offre ne suit pas. Le gouvernement estime qu’il faudrait construire entre 300 000 et 400 000 logements par an en France. En attendant, il est crucial de valoriser les logements inoccupés.

Des solutions pour les propriétaires face à la crise du logement à Paris

La location moyenne durée comme alternative viable

La location moyenne durée émerge comme une solution efficace. À cet effet, elle cible des locataires variés, comme les étudiants et les expatriés. De plus, elle évite les contraintes administratives liées à la location touristique.

En effet, ce modèle, qui s’étend de 1 à 12 mois, séduit par sa simplicité. Par rapport à la location saisonnière, les propriétaires bénéficient d’un processus plus fluide : pas de plafonnement strict des jours, des locataires plus stables, et une réglementation moins contraignante. Wunderflats, par exemple, accompagne les propriétaires avec des contrats préétablis et un processus de sélection des locataires rigoureux.

Gabriel Brüser explique : “Ce modèle offre une flexibilité accrue pour les propriétaires tout en répondant à une demande réelle. En facilitant la location moyenne durée, nous contribuons à un marché immobilier plus stable et résilient, à même de répondre aux besoins des locataires, des propriétaires, tout en préservant l’équilibre des centres-ville.”

Réintégrer les logements vacants dans le marché

Des politiques publiques pourraient encourager les propriétaires à remettre leurs biens vacants sur le marché. À Berlin, une taxe sur les logements vacants a libéré 15 000 biens en trois ans. Un tel modèle pourrait être adapté à Paris pour optimiser l’offre disponible.

Les nouvelles régulations et leur impact sur les propriétaires

En 2023, une nouvelle législation parisienne a réduit la durée maximale annuelle pour la location touristique de 120 à 90 jours. De telles mesures visent à rééquilibrer le marché immobilier en faveur des habitants permanents. En effet, ces restrictions visent à protéger l’offre pour les habitants permanents. Cependant, elles imposent aux propriétaires une adaptation rapide.

Face à ces défis, les experts suggèrent des solutions hybrides. L’émergence de coopératives locatives, combinant flexibilité et mutualisation des ressources, pourrait transformer le marché. Par ailleurs, les partenariats public-privé pour inciter à la rénovation et à la location longue durée gagneront en importance dans les années à venir.

La crise du logement à Paris, bien que complexe, représente une opportunité pour les propriétaires de s’impliquer activement dans la résolution de cette problématique. En explorant des solutions comme la location moyenne durée et en optimisant l’usage des logements vacants, ils peuvent contribuer à équilibrer l’offre et la demande tout en sécurisant leurs revenus. Avec des politiques publiques adaptées, cette approche pourrait transformer durablement le marché parisien.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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