Syndics et copropriétaires : entre malentendus persistants et désir de renouveau. L’étude exclusive ViaVoice x GALIAN-SMABTP, menée auprès de 800 copropriétaires et 100 syndics professionnels, révèle une évolution profonde dans leurs relations. Si les deux parties partagent des objectifs communs, elles peinent encore à s’accorder sur les priorités et les outils pour y parvenir. Un chiffre résume ce paradoxe : 84 % des copropriétaires rejettent l’idée d’un assistant virtuel, tout en réclamant davantage de fluidité dans leurs échanges. Ce décalage interroge l’avenir de la gestion immobilière et la place que le numérique peut — ou doit — y occuper. Comment concilier proximité humaine et innovation digitale ? Cette enquête inédite propose des pistes concrètes pour bâtir une relation plus sereine et efficace entre syndic et copropriétaire.
Sommaire :
- Quelle perception du rôle du syndic divise copropriétaires et professionnels ?
- Comment moderniser la communication sans perdre l’humain ?
- Quels sont les points d’accord pour une meilleure collaboration ?
- Pourquoi la rénovation énergétique cristallise-t-elle les tensions ?
- Quelles solutions concrètes pour l’avenir ?
- FAQ – Relation syndic et copropriétaire
À retenir
- 56% des copropriétaires perçoivent le syndic comme un gestionnaire financier
- 84% des copropriétaires rejettent l’assistant virtuel, mais 72% veulent plus d’échanges hors AG
- 85% des copropriétaires reconnaissent le rôle important du syndic dans la rénovation énergétique
- 81% des copropriétaires et 94% des syndics identifient le financement comme principal frein aux travaux
- 46% des copropriétaires et 51% des syndics souhaitent un premier rendez-vous avant la prise de fonction
Quelle perception du rôle du syndic divise copropriétaires et professionnels ?
Syndics et copropriétaires ne partagent pas la même définition du métier. Or, ce décalage crée des tensions et alimente les malentendus.
Les copropriétaires privilégient la gestion financière
Selon l’étude ViaVoice (avril 2025), 56% des copropriétaires voient le syndic avant tout comme un gestionnaire financier. Ensuite, 39% le considèrent comme un gestionnaire administratif, et 30% comme un responsable technique.
Les syndics se voient comme des coordinateurs
De leur côté, les syndics adoptent une approche plus globale. Ils se définissent comme :
- garants du respect des règles (34 %),
- coordinateurs de la vie collective (35 %),
- et gestionnaires financiers seulement dans 40 % des cas.
Ainsi, cette divergence d’interprétation complique la relation entre syndic et copropriétaire. En conséquence, elle souligne plus que jamais la nécessité de mieux expliquer les missions du syndic afin de restaurer la confiance et de clarifier les rôles de chacun.
Cyril MESSIKA, Administrateur de GALIAN-SMABTP et codirigeant de Syndic Azur Groupe, souligne : “La relation humaine reste la clé d’une bonne relation syndic – copropriétaires et ces derniers en ont pleinement conscience”.
Comment moderniser la communication sans perdre l’humain ?
Le rejet massif de l’intelligence artificielle
Les copropriétaires refusent massivement l’usage d’assistants virtuels. D’après l’étude GALIAN-SMABTP, 84% n’en utilisent pas et ne souhaitent pas en utiliser. Ce chiffre envoie un message fort : la relation humaine reste au cœur du lien syndic-copropriétaire.
Pour autant, extranet, visioconférence, messagerie… Les outils numériques se multiplient.
Mais, les copropriétaires continuent de privilégier les échanges directs avec leur gestionnaire. Ils veulent un interlocuteur, pas un algorithme !
Pour Cyril Messika, les copropriétaires sont désormais “plus informés, plus connectés”. Ils exigent de la réactivité. Mais, en parallèle, ils refusent de sacrifier la relation humaine. C’est ce paradoxe qui redéfinit les attentes et les défis de la gestion en copropriété.
Des attentes contradictoires à réconcilier
72% des copropriétaires souhaitent échanger avec leur syndic en dehors des Assemblées Générales. Ils attendent des réponses rapides, des échanges simples, disponibles à tout moment. Cette exigence reflète les standards de l’ère digitale. Ainsi, les syndics doivent répondre à cette demande de disponibilité sans perdre le lien humain. L’accessibilité digitale ne doit pas effacer la relation de confiance. C’est tout l’enjeu de l’évolution de la relation syndic-copropriétaire.
Une implication en recul
De plus en plus de copropriétaires se désengagent. Ainsi, 35% déclarent être moins impliqués dans la gestion de leur immeuble. Chez les membres du conseil syndical, pourtant en première ligne, ce taux atteint 41%. Même les acteurs clés décrochent. En parallèle, 32 % des syndics confirment ce recul d’implication. Ce constat partagé des deux côtés révèle une démobilisation croissante, qui, à terme, pourrait fragiliser la vie collective et le bon fonctionnement des copropriétés.
Face à ce double paradoxe — plus de demandes, mais moins d’implication —, il devient urgent de redonner du sens à l’engagement en copropriété. Cela passe par une communication plus fluide, une pédagogie renforcée et des outils adaptés.
Quels sont les points d’accord pour une meilleure collaboration ?
Des objectifs communs enfin identifiés
L’enquête révèle trois priorités partagées pour améliorer la relation syndic et copropriétaire :
L’aspiration au dialogue renforcé
L’étude démontre une volonté mutuelle d’amélioration. En effet, 46% des copropriétaires et 51% des syndics souhaitent organiser un premier rendez-vous avant la prise de fonction. Ces échanges porteraient sur le budget (63% des copropriétaires vs 39% des syndics), les travaux (59% vs 53%) et les missions du syndic (29% vs 46%).
Pourquoi la rénovation énergétique cristallise-t-elle les tensions ?
85% des copropriétaires considèrent que le syndic joue un rôle important dans les projets de rénovation énergétique. Ce chiffre souligne une attente forte vis-à-vis des professionnels. Pourtant, seul 1 copropriétaire sur 5 a déjà engagé des travaux dans ses immeubles. Le fossé entre attentes et actions reste profond.
Chez les propriétaires bailleurs, la situation est encore plus préoccupante. Puisque
1 sur 2 n’a engagé aucun projet de rénovation, alors que l’immeuble en aurait besoin. Et aucun chantier n’est prévu. Ce décalage crée un paradoxe dans la relation syndic-copropriétaire. Ainsi,
on reconnaît au syndic un rôle stratégique… mais les projets tardent à émerger.
D’ailleurs, les données de l’étude GALIAN-SMABTP confirment que plus les copropriétaires ont des travaux en cours, plus ils comptent sur leur syndic. Le rôle du syndic s’affirme comme un levier essentiel dans la transition énergétique des copropriétés.
Les obstacles financiers majeurs
L’étude identifie le financement comme principal frein : 81% des copropriétaires et 94% des syndics le confirment. Cette convergence de vue offre une opportunité de collaboration renforcée dans la relation syndic et copropriétaire.
Des aides plus simples, une priorité pour les syndics
66% des syndics estiment que des aides simplifiées inciteraient davantage de copropriétés à lancer des travaux. 29% se disent mal informés sur les dispositifs existants. Ils réclament un accompagnement plus clair et plus structuré.
Convaincre les copropriétaires : un défi central
Au-delà de la question financière, le frein principal reste la difficulté à convaincre. 45% des copropriétaires et 50% des syndics pointent ce blocage. Ce constat confirme que le syndic joue un rôle pédagogique essentiel.
Des besoins concrets pour mieux agir
Pour remplir cette mission, 55% des syndics demandent une meilleure compréhension des aides disponibles. Et 51% souhaitent des outils pratiques spécialisés, adaptés aux réalités de terrain. de leur côté, les copropriétaires attendent de leur syndic des informations sur les financements (47%) et des solutions concrètes (42%).
Jean-Baptiste CROP, Directeur Général de GALIAN-SMABTP, annonce : “Nous travaillons avec les représentants de la profession à la création d’un nouveau type de garantie qui permettrait d’accompagner la délivrance de financement collectif”.
Quelles solutions concrètes pour l’avenir ?
Des outils pratiques plébiscités
Les syndics proposent des supports pour améliorer la relation syndic et copropriétaire :
- Fiches pratiques (50%)
- Livret sur le rôle du syndic (49%)
- Guide pratique de la copropriété (44%)
Vers de nouveaux services de proximité
Les syndics doivent évoluer. 57% des copropriétaires souhaitent des services additionnels, comme la mise en relation pour le dépannage. Cette demande répond à un besoin croissant d’assistance au quotidien, accentué par la disparition des gardiens d’immeuble.
Des leviers concrets pour améliorer la relation
Côté syndics, plusieurs pistes émergent pour renforcer la relation avec les copropriétaires :
- 34% veulent plus de temps dédié aux échanges.
- Ils demandent un meilleur accompagnement sur les aides à la rénovation.
- Ils souhaitent valoriser leurs prestations, encore trop souvent confondues avec les charges.
Rénovation énergétique : simplifier et rassurer
Sur ce sujet crucial, les attentes sont précises :
- 66% des syndics veulent simplifier l’accès aux aides.
- Ils appellent à la création de nouvelles garanties collectives, comme celles envisagées par GALIAN-SMABTP.
- Enfin, ils réclament plus d’outils pour convaincre les copropriétaires, souvent réticents.
Cyril MESSIKA conclut : “Ces nouvelles attentes représentent un défi pour la profession. Il faut valoriser cette nouvelle relation. Trop de copropriétaires confondent encore charges et prestations du syndic. Certes, ce changement est un défi, mais surtout une formidable opportunité de redonner du sens à notre métier.
FAQ – Relation syndic et copropriétaire
Pourquoi les copropriétaires et syndics ont-ils des visions différentes du métier ?
Les copropriétaires perçoivent le syndic comme un gestionnaire technique (56% comme gestionnaire financier, 39% administratif), tandis que les syndics se voient comme coordinateurs de la vie collective (35%) et garants des règles (34%). Cette divergence de perception crée des malentendus dans les attentes mutuelles.
Les copropriétaires veulent-ils vraiment plus de digital dans leur relation avec le syndic ?
Non, paradoxalement. Bien que 72% souhaitent plus d’échanges hors Assemblées Générales, 84% rejettent fermement l’assistant virtuel. Ils veulent plus de disponibilité, mais en conservant la relation humaine directe avec leur chargé de copropriété.
Quels sont les principaux freins à la rénovation énergétique en copropriété ?
Le financement représente l’obstacle majeur pour 81% des copropriétaires et 94% des syndics. Le second frein est la difficulté de convaincre les copropriétaires (45% et 50% respectivement). Ces deux obstacles révèlent l’importance du rôle pédagogique du syndic.
Comment améliorer concrètement la relation syndic et copropriétaire ?
Trois priorités émergent : définir des objectifs communs avec une approche proactive, clarifier les rôles et responsabilités de chacun, et mettre en place des outils de communication simples et accessibles. Un premier rendez-vous avant la prise de fonction est plébiscité par près d’un acteur sur deux.
Quel est l’avenir de la profession de syndic face aux nouvelles attentes ?
Selon Cyril MESSIKA, les syndics doivent s’adapter aux nouvelles exigences des copropriétaires “plus informés, plus connectés” qui attendent de l’immédiateté. Cette évolution représente une opportunité de redéfinir le métier tout en préservant sa dimension humaine essentielle.