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Diagnostics

Baromètre des DPE : état énergétique des logements en juillet 2024

Baromètre des DPE : état énergétique des logements en juillet 2024

Le baromètre des DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) révèle une image préoccupante du parc immobilier français en 2024. Créé par la FNAIM et sa Chambre des Diagnostiqueurs immobiliers, ce baromètre trimestriel offre un aperçu détaillé de la performance énergétique des logements existants. En effet, les dernières données révèlent que 13% des logements obtiennent un classement F ou G, les qualifiant de “passoires thermiques”. Cette situation soulève des questions cruciales sur la rénovation énergétique et les défis à relever pour améliorer l’efficacité énergétique du parc immobilier français.

Sommaire :

Les chiffres clés du baromètre des DPE

Le baromètre des DPE pour le deuxième trimestre 2024 offre un panorama complet de la situation énergétique des logements en France. En effet, sur les 763 939 DPE réalisés, 697 583 concernaient des logements existants.

Répartition des étiquettes DPE

La répartition des étiquettes DPE pour les logements existants est la suivante :

Baromètre des DPE
Ces chiffres montrent que la majorité des logements (83%) se situent dans les catégories C, D et E. Cependant, les diagnostiqueurs classent encore 13% des logements en catégories F ou G. Or, cela représente un défi important pour le baromètre des DPE et les politiques de rénovation énergétique.

Selon les données de l’Ademe, environ un demi-million de DPE sont réalisés chaque trimestre en France. Cette masse de données permet au baromètre des DPE d’offrir une vision représentative de l’état énergétique du parc immobilier français.

Évolution des étiquettes DPE

Le baromètre CDI FNAIM montre une légère amélioration au fil des trimestres. Ainsi, on observe une diminution progressive de la part des étiquettes E, F et G, accompagnée d’une augmentation des étiquettes C. Cette tendance positive pourrait s’expliquer par une meilleure maîtrise des contraintes du nouveau DPE. Mais, aussi par l’amélioration de la qualité des logements.

D’après le baromètre, la part des logements F et G est passée de 14,4% au 3ème trimestre 2023 à 13% au 2ème trimestre 2024. Cependant, il est encore trop tôt pour attribuer cette évolution uniquement aux travaux de rénovation énergétique.

Facteurs influençant les résultats du baromètre des DPE

Plusieurs facteurs ont un impact significatif sur les résultats du baromètre des DPE. Ces éléments permettent de mieux comprendre la répartition des étiquettes énergétiques à travers le parc immobilier français.

Type et taille des logements

Le baromètre révèle que les maisons ont des étiquettes plus hétérogènes que les appartements. Elles comptent une part légèrement plus élevée d’étiquettes A et B, mais aussi 1,5 fois plus d’étiquettes F et G.

DPE par type de bien
Concernant la taille, les logements de moins de 30 m² ont nettement plus souvent une étiquette F ou G que les logements plus grands.

DPE selon la taille des biens - baromètre des DPE
Le baromètre des DPE montre que 16,8% des maisons sont classées F ou G, contre 10,6% des appartements. Pour les logements de moins de 30 m², ce taux atteint 21,7%, illustrant la vulnérabilité énergétique des petites surfaces.

Ancienneté des logements

L’âge des logements est un facteur déterminant. Les logements construits avant 1948 présentent le plus fort taux d’étiquettes F et G (25,5%). Tandis que ce taux diminue considérablement pour les constructions plus récentes. Cette tendance reflète l’évolution des normes environnementales dans le secteur du bâtiment.

DPE selon la période de construction

Période de construction
25,5% des logements construits avant 1948 sont classés F ou G. Contre seulement 0,1% pour ceux construits après 2013. Cette différence significative souligne l’impact des réglementations thermiques successives sur la performance énergétique des bâtiments.

Localisation et altitude

Le baromètre des DPE met en évidence des disparités géographiques importantes. Ainsi, les régions montagneuses et les zones rurales présentent généralement des performances énergétiques moins bonnes. Prenons l’exemple des logements situés à plus de 800 mètres d’altitude. Ils ont 31,8% de DPE F ou G, contre 12,1% pour ceux situés à moins de 400 mètres.

De plus, certains départements comme la Creuse (36,2% de F et G) ou les Hautes-Alpes (34,4%) sont particulièrement touchés. Contrairement à des départements comme l’Hérault (4,3%) ou la Corse-du-Sud (4,7%).

Implications et défis révélés par le baromètre des DPE

Le baromètre des DPE souligne plusieurs enjeux majeurs pour l’amélioration de la performance énergétique des logements en France.

Rénovation énergétique

Les résultats du baromètre des DPE mettent en lumière l’urgence de la rénovation énergétique. Et, cela, particulièrement pour les logements classés F et G. Ces “passoires thermiques” représentent un défi majeur en termes de confort, de coût énergétique et d’impact environnemental.

D’après les projections du Ministère de la Transition Écologique, environ 4,8 millions de logements seront considérés comme des passoires thermiques (F et G) en 2022. À cet égard, le baromètre des DPE souligne l’urgence d’accélérer les efforts de rénovation pour atteindre les objectifs nationaux de réduction de la consommation énergétique.

Inégalités territoriales

Le baromètre des DPE révèle des disparités importantes entre les régions et les types de communes. Ces écarts soulignent la nécessité d’adapter les politiques de rénovation énergétique aux spécificités locales, en tenant compte des contraintes climatiques et du tissu urbain.

 

Inégalités territoriales
En effet, le baromètre des DPE met en évidence que dans certaines villes comme Colombes (37,4% de F et G) ou Drancy (29,6%), la proportion de passoires thermiques est nettement supérieure à la moyenne nationale. Ce qui souligne la nécessité d’actions ciblées dans ces zones urbaines.

Inégalités territoriales - DPE - villes

Enjeux réglementaires

Les résultats du baromètre des DPE ont des implications directes sur les réglementations en vigueur. Par exemple, l’interdiction d’augmenter les loyers des logements classés F et G à partir d’août 2022, ou encore la définition de l’indécence des logements basée sur leur performance énergétique à partir de 2023.

Selon le calendrier réglementaire, les logements classés G seront considérés comme indécents à partir de 2025, puis les F en 2028 et les E en 2034. Le baromètre des DPE permet de quantifier l’ampleur du défi : environ 13% des logements sont actuellement concernés par ces échéances à court et moyen terme.

Conclusion

En conclusion, le baromètre des DPE souligne l’importance cruciale de la rénovation énergétique et la nécessité d’une approche différenciée selon les types de logements et les territoires. Les résultats mettent en évidence les progrès réalisés, avec une légère diminution des logements énergivores. Et par ailleurs l’ampleur du travail qui reste à accomplir.

Le baromètre des DPE se révèle être un outil précieux pour guider les politiques publiques et les initiatives privées en matière de rénovation énergétique. Dès lors, il permet d’identifier les zones et les types de logements prioritaires, tout en offrant un suivi de l’efficacité des mesures mises en place. Face aux enjeux climatiques et économiques, l’amélioration de la performance énergétique du parc immobilier français apparaît comme un défi majeur des prochaines années.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

1 commentaire pour “Baromètre des DPE : état énergétique des logements en juillet 2024”

  1. difficile de lancer des travaux rénovation dans les petites copro (15/30 lots) bailleurs 50% propriétaires n’ont pas accès aux aides pour une résidence secondaire qui constitue leur seul bien propre, habitant PARIS n’ont pas les moyens d’acheter, restent locataires, achètent pour vivre ailleurs une fois la retraite. A tout le moins, l’état devrait accorder, pour ces copropriétaires, un crédit d’impôt pour les dépenses de rénovation afin qu’ils participent à un vote favorable qui est
    également l’intérêt général, de voir un programme de rénovation d’ampleur pour les immeubles
    qui ne sont plus aux normes. Allonger les délais de réalisation des travaux, un dossier rénovation demande du temps, de multiples réunions pour lesquelles le conseil syndical doit mobilier, sensibiliser, faire intervenir le syndic une fois qu’une majorité a pu fixer, arrêter le projet. Cordialement.

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