Face à la recrudescence des sinistres et à l’évolution des attentes, les Français repensent leur relation à l’assurance habitation. C’est ce que révèle une étude menée par l’Ifop pour Allianz Partners, acteur majeur de l’assistance et de l’assurance. Le communiqué, publié le 19 mars 2025, met en lumière un besoin fort de réactivité et de soutien dans les situations d’urgence, avec une nette préférence pour la prise en charge rapide des interventions et le relogement temporaire. Derrière ces priorités, se dessine une problématique de fond : comment l’assurance habitation peut-elle mieux répondre aux réalités du quotidien?? Les réponses apportées par cette étude offrent des pistes concrètes d’adaptation du secteur.
Sommaire :
- Une attente forte : réactivité et assistance immédiate
- Des services d’accompagnement plébiscités
- Digitalisation de l’assurance habitation : une exigence croissante
- Risques perçus vs risques réels : un écart persistant
- Les événements climatiques : une menace encore sous-estimée
Une attente forte : réactivité et assistance immédiate
L’intervention d’urgence en tête des priorités
L’assurance habitation ne peut plus se contenter de garantir une couverture financière. Pour les Français, elle doit également représenter un service d’assistance immédiate. Le sondage réalisé par l’Ifop pour Allianz Partners démontre que 95 % des Français considèrent la prise en charge des frais d’intervention urgente comme une attente essentielle, dont 65 % la jugent même “très importante”. Ce besoin de réactivité se justifie par l’augmentation des incidents domestiques et des sinistres liés aux aléas climatiques ou techniques (fuite d’eau, court-circuit, chute d’objets…).
Concrètement, cela signifie que près de 6 Français sur 10 veulent une solution dans les premières heures suivant un sinistre, et non dans les jours suivants comme c’était encore courant il y a quelques années.
« Dans un contexte où les risques se multiplient, il est essentiel pour les assisteurs de renforcer leur présence au quotidien auprès des Français », explique Patrick Muselet, Responsable de la plateforme Habitat chez Allianz Partners France.
Relogement temporaire : un besoin fondamental
La perte d’usage temporaire de son logement est vécue comme un choc psychologique et logistique. D’où l’importance croissante du relogement temporaire, jugé « très important » par 60 % des répondants. Ce chiffre montre à quel point cette prestation devient centrale dans le choix d’un contrat d’assurance habitation.
Dans certains cas, les délais de remise en état peuvent s’étendre à plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Sans solution de relogement incluse, de nombreuses familles se retrouvent en situation de précarité ou doivent financer elles-mêmes un hébergement provisoire.
Des services d’accompagnement plébiscités
Simplifier les démarches administratives
Un autre enseignement majeur de l’étude concerne l’accompagnement dans les démarches post-sinistre, plébiscité par 82 % des sondés. La complexité des déclarations, la multiplicité des interlocuteurs, les pièces justificatives à fournir sont souvent perçues comme un parcours du combattant. Ce besoin de simplification renforce le rôle d’interface que doivent jouer les assureurs, au-delà du simple remboursement.
D’ailleurs, selon une étude de France Assureurs, près d’un tiers des assurés renoncent à déclarer certains sinistres mineurs. Et, cela en raison de démarches jugées trop contraignantes. Cela met en lumière l’enjeu de fluidification des procédures.
Assistance juridique et réseau d’intervenants qualifiés
L’assistance juridique est jugée importante par 91 % des sondés. En effet, elle répond à la nécessité de gérer efficacement les contentieux liés aux responsabilités, aux copropriétés ou aux réparations. Cette demande croît notamment dans les zones urbaines denses où les litiges entre voisins sont plus fréquents.
Par ailleurs, 92 % des répondants attendent l’envoi rapide de professionnels compétents pour effectuer les réparations nécessaires. Cette attente dépasse le simple dépannage. Puisqu’elle implique une sélection rigoureuse des prestataires, une coordination efficace et une traçabilité de leurs interventions.
Digitalisation de l’assurance habitation : une exigence croissante
L’ère digitale transforme aussi l’assurance habitation. Ainsi, 86 % des assurés veulent bénéficier de services numériques à distance. Ils citent des services comme le diagnostic vidéo, l’expertise à distance, ou le suivi de dossier en ligne. Ces outils permettent de gagner du temps, d’améliorer la transparence et de réduire les délais de traitement. À cet effet, la pandémie de Covid-19 a accéléré l’adhésion à ces solutions. Aujourd’hui, les assurés s’attendent à une expérience utilisateur fluide, accessible 24h/24 via application ou site web.
Des assureurs comme Allianz Partners misent sur l’innovation pour répondre à ces nouvelles attentes : outils de pré-diagnostic par IA, systèmes d’alerte connectés, chatbots juridiques… Le digital devient un levier concurrentiel fort dans le marché de l’assurance habitation.
Risques perçus vs risques réels : un écart persistant
Les cambriolages dominent les inquiétudes
Les cambriolages (50 %), incendies (47 %) et dégâts des eaux (47 %) restent les peurs majeures des Français. Pourtant, les cambriolages ont diminué de 15 % depuis 2020 selon le ministère de l’Intérieur. Les incendies ne représentent que 4 % des sinistres d’après France Assureurs. Ce décalage entre perception et réalité crée un biais d’évaluation des risques, parfois au détriment d’autres menaces plus fréquentes.
Les dégâts des eaux, un danger sous-estimé
Les dégâts des eaux représentent en réalité 34 % des sinistres enregistrés, et génèrent chaque année plusieurs centaines de millions d’euros de dommages. Ils sont dus à des canalisations défectueuses, à des infiltrations, ou à des fuites accidentelles. Leur prévention reste difficile sans diagnostic préalable, d’où l’importance de la surveillance proactive du logement.
Les événements climatiques : une menace encore sous-estimée
Une prise de conscience insuffisante
Malgré leur progression spectaculaire, les risques climatiques ne préoccupent que 29 % des Français. Pourtant, ils représentent aujourd’hui 20 % des indemnisations versées par les assureurs, contre 12 % il y a dix ans. En 2023, les tempêtes ont causé pour 6,5 milliards d’euros de dégâts, un record historique selon France Assureurs.
Les épisodes extrêmes – tempêtes, sécheresses, inondations – tendent à devenir la norme. Leur fréquence et leur intensité sont exacerbées par le changement climatique, impactant directement le bâti.
Une fracture générationnelle inquiétante
Les plus jeunes (moins de 35 ans) sont les moins sensibles aux événements climatiques (15 %). À l’inverse, les plus de 35 ans affichent une préoccupation plus forte (35 %). Ce contraste générationnel peut freiner les mesures de prévention collective. D’où l’importance de campagnes ciblées pour sensibiliser tous les publics aux nouveaux enjeux assurantiels.
« Notre ambition est de devenir un point d’entrée unique et de faciliter le lien entre les interventions d’urgence et la réparation des dommages », conclut Joffrey Moret d’Allianz Partners.