La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment annonce les premiers signes de croissance de l’activité au premier trimestre 2016. Un redressement toutefois fragile qui doit continuer à être soutenu par des politiques d’accompagnement pérennes et simples, en faveur des ménages et des artisans.
Après trois années qui avaient débuté par une baisse de l’activité (-3% en 2013, -1,5% en 2014, -3% en 2015) 2016 débute avec une croissance de l’activité globale de 1% au premier trimestre.
Cette éclaircie se traduit par différents signaux de reprise, tels que celui de la construction neuve (+1,5% en volume), la hausse du volume de mise en chantier (+2,5% fin février) et des ventes de logement neuf (+8,1% au 4eT2015 par rapport au 4eT2014), ainsi que la progression de l’activité en entretien-rénovation (+0,5% au 1erT2016).
« Après bientôt quatre années de recul, l’activité du secteur de l’artisanat du Bâtiment semble frémir enfin avec 1% de croissance au premier trimestre 2016 ! Toutefois, même si de nombreux indicateurs sont passés au vert, rien n’est acquis. Dans ce contexte, certaines dispositions du projet Sapin II sont extrêmement dangereuses. Elles porteront un gros coup à nos métiers, dans un secteur qui continue de souffrir de nombreux cas de concurrence déloyale », déclare Patrick Liébus, Président de la CAPEB.
Ce premier trimestre est porté par la construction neuve qui renoue avec la croissance (+1,5%), avec plus 351.200 logements neufs commencés en février 2016 (en cumul sur 12 mois), soit une hausse de 2,5%, et l’augmentation significative du nombre de permis de construire déposés (+7,7% sur 12 mois). Le neuf bénéficie du dynamisme du logement collectif (+7,1% sur un an), à l’inverse des logements individuels purs ou groupés et des logements en résidence, en recul sur la même période.
Patrick Liébus commente : « Pour l’ensemble de mes collègues, je veux espérer qu’une tendance positive se consolidera dans les mois à venir avec la hausse à ce jour constatée de 7,7% du nombre de permis de construire grâce à l’effet de la prolongation du dispositif Pinel et du renforcement du PTZ+. Deux mesures que nous saluons mais dont les effets ne nous permettent pas de revoir pour le moment à la hausse nos prévisions annuelles ».
En matière d’entretien-rénovation, la progression (+0,5%) reste soutenue par le dynamisme du marché de la performance énergétique. Les campagnes de sensibilisation des ménages aux aides disponibles pour leurs projets de rénovation énergétiques semblent porter leurs fruits. Sous l’effet des mesures gouvernementales telles que le Crédit d’Impôt sur la Transition Énergétique (CITE) et l’ECO PTZ, les travaux d’Amélioration de la Performance Énergétique des Logements (APEL) enregistrent ainsi une augmentation de 1,5% et ce malgré la baisse du coût de l’énergie.
Les travaux d’amélioration des performances énergétiques du logement représentent 26% de l’activité de l’entretien-rénovation de l’artisanat du Bâtiment. Ce marché porteur pour l’activité du secteur est soutenu par des aides et subventions dont la part dans le financement des travaux a augmenté de 10 points en un an (21% en janvier 2016 contre 11% en janvier 2015). Ces chiffres du premier trimestre 2016 tendent à démontrer l’efficacité des dispositifs d’incitations fiscales en vigueur.
Patrick Liébus, Président de la CAPEB, commente : « Après 15 trimestres de baisse, la reprise globale de l’activité pour l’artisanat du Bâtiment est un signe encourageant pour l’ensemble du secteur ! Le gouvernement doit maintenir le cap et poursuivre ses efforts pour redonner confiance aux ménages, dont le taux d’épargne atteint aujourd’hui son plus haut niveau. L’augmentation des montants des crédits accordés à ces derniers pour l’achat d’un logement neuf témoigne d’une effervescence positive sur le marché de la construction. Il en va de même concernant la progression en volume des travaux d’APEL. Mais cela ne sera pas suffisant, car pour pouvoir bénéficier de cette dynamique de reprise, les chefs d’entreprise artisanale vont plus que jamais avoir besoin du soutien des banques et autres partenaires financiers ! », conclut Patrick Liébus.