Aller au contenu

Immobilier

Marché immobilier à fin septembre 2024 : une reprise inattendue

Marché immobilier à fin septembre 2024 : une reprise inattendue

Le Baromètre des prix immobiliers LPI-iad révèle une dynamique positive du marché immobilier à fin septembre 2024. Malgré les défis persistants, les prix ont augmenté de 2,0% sur trois mois dans 70% des grandes villes. Cette reprise s’explique par l’assouplissement des conditions de crédit et l’impact positif des Jeux Olympiques. Cependant, l’étude souligne des disparités régionales importantes, reflétant un marché en pleine mutation.

Sommaire :

Une reprise dynamique du marché immobilier malgré un contexte économique incertain

Le marché immobilier à fin septembre 2024 affiche une reprise remarquable, comme le révèle le dernier Baromètre des prix immobiliers LPI-iad. Cette étude met en lumière une progression des prix de 2,0% sur trois mois, touchant 70% des grandes villes françaises. Désormais, le prix moyen au m² signé s’établit à 3 342 € pour l’ensemble du marché français.

Les moteurs de la reprise

La dynamique positive du marché immobilier à fin septembre 2024 s’explique par plusieurs facteurs clés. En premier lieu, l’assouplissement des conditions de crédit, caractérisé par une baisse progressive des taux d’intérêt, a favorisé l’accès au crédit immobilier pour de nombreux ménages.

Parallèlement, l’allongement de la durée des prêts a permis à davantage de candidats à l’accession de concrétiser leur projet immobilier. L’effet catalyseur des Jeux Olympiques a également joué un rôle significatif, en stimulant le moral des ménages et en renforçant leur confiance en l’avenir. Enfin, le ralentissement de l’inflation, passant de 4,5% en janvier à 2,8% en septembre 2024, a contribué à soutenir le pouvoir d’achat des ménages, facilitant ainsi leurs investissements immobiliers.

Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI, souligne cette tendance positive : “Durant l’été, les prix des logements anciens ont progressé dans 70 % des grandes villes. D’ailleurs en août les prix des compromis ont augmenté de 2.0 % sur trois mois et les prix affichés, de 2.3 %.”

Des défis persistants

Malgré ces signes encourageants, le marché immobilier reste confronté à des défis importants. Les disparités régionales demeurent marquées. En effet, on observe des évolutions de prix variant considérablement d’une région à l’autre. L’accès au crédit reste difficile pour certains profils d’emprunteurs, les conditions d’octroi demeurant strictes. De plus, la pénurie de logements persiste dans certaines zones tendues. Ce qui se traduit par une diminution de l’offre de biens disponibles à la vente.

Analyse détaillée des prix par région et type de bien

Le marché immobilier à fin septembre 2024 présente des variations significatives selon les régions et les types de biens. Voici un aperçu des chiffres clés :

Analyse détaillée des prix par région et type de bien
Dans l’ancien, le secteur des appartements affiche un prix moyen au m² signé de 4 027 €, en baisse de 3,5% sur un an. Quant au marché des maisons, il enregistre un prix moyen au m² signé de 2 707 €, avec une baisse moins prononcée de 2,7% sur un an.

Les zones en forte hausse

Certaines régions se distinguent par une augmentation notable des prix, malgré la tendance générale à la baisse. Paris, bien que connaissant une baisse globale de 6,1% sur un an, maintient des prix élevés à 10 303 € le m². Ce qui témoigne de la résilience du marché immobilier de la capitale. En région PACA, Nice affiche un prix moyen de 4 997 € le m², avec une baisse modérée de 2,7% sur un an. Dans le Grand Ouest, Nantes voit ses prix s’établir à 3 763 € le m², malgré une baisse plus marquée de 6,4% sur un an.

Les zones en stagnation ou en baisse

D’autres régions présentent des performances plus modérées. Dans le Nord-Pas-de-Calais, Lille enregistre un prix moyen de 4 206 € le m², avec une baisse de 5,6% sur un an. En Bourgogne, Dijon maintient une certaine stabilité avec un prix moyen de 2 778 € le m², affichant même une légère hausse de 0,4% sur un an.

L’évolution des comportements des acheteurs et vendeurs

Le marché immobilier à fin septembre 2024 voit émerger de nouvelles tendances comportementales. Notamment en ce qui concerne les marges de négociation et le volume de transactions.

La marge de négociation globale atteint désormais 7,9%, avec une distinction notable entre les maisons (8,6%) et les appartements (7,1%). Les marges de négociation varient grandement d’une région à l’autre. En effet, elles s’échelonnent de 5,3% en Alsace à 10,3% dans le Limousin pour les maisons. Ces écarts significatifs illustrent les différences de tension sur les marchés locaux, mais aussi les stratégies d’adaptation des acteurs. Ainsi, vendeurs et acheteurs ajustent leurs approches en fonction des conditions économiques fluctuantes de leur région.

En termes de volume de transactions, le marché a connu une augmentation significative de 7,2% sur un an en niveau trimestriel glissant. Toutefois, cette hausse n’est pas uniformément répartie. Puisque certaines régions ont enregistré des progressions spectaculaires, avec des augmentations de près de 20% dans un tiers du marché métropolitain. Cette dynamique témoigne d’un regain de confiance des acteurs du marché et d’une adaptation progressive aux nouvelles réalités économiques.

L’impact des politiques publiques sur le marché

Les décisions gouvernementales continuent d’exercer une influence significative sur le marché immobilier. Parmi les mesures favorables, la prolongation du prêt à taux zéro dans certaines zones a joué un rôle important dans le soutien de la demande. Ainsi, cela a permis à de nombreux primo-accédants de concrétiser leur projet immobilier. Par ailleurs, les aides à la rénovation énergétique ont stimulé l’intérêt pour les biens nécessitant des travaux. Elles encouragent la rénovation du parc immobilier existant.

Cependant, certains facteurs continuent de freiner le marché. Le durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers par la Banque de France pèse toujours sur l’accessibilité au financement pour certains profils d’emprunteurs. De plus, la fin programmée de certains dispositifs fiscaux soulève des inquiétudes quant à l’avenir de l’investissement locatif, un segment important du marché immobilier.

Focus sur les grandes métropoles

Les grandes métropoles françaises présentent des situations contrastées à fin septembre 2024. Voici un résumé des prix et des évolutions dans les principales métropoles françaises :

Marché immobilier à fin septembre 2024
À Paris, le marché immobilier reste le plus onéreux de France. En effet, malgré un recul annuel de 6,1%, le prix moyen au m² s’élève encore à 10 303 €. Toutefois, la capitale montre des signes encourageants de reprise. Au cours du dernier trimestre, les prix ont même enregistré une légère hausse de 0,6%, laissant présager un possible rebond.

Lyon, deuxième ville de France, affiche un prix moyen de 4 917 € le m², en baisse de 8,7% sur un an. La stabilité des prix sur les trois derniers mois (0,0% d’évolution) suggère une possible stabilisation du marché lyonnais.

Marseille, quant à elle, présente une dynamique plus positive avec un prix moyen de 3 500 € le m². Sur un an, Marseille affiche un recul de 4,4% des prix. Néanmoins, la tendance récente s’avère plus prometteuse. En effet, au cours du dernier trimestre, la cité phocéenne a connu une hausse significative de 4,1%. Cette progression laisse entrevoir un possible rebond du marché local à court terme.

Focus sur le marché des appartements à Paris

Voici un aperçu détaillé des prix des appartements à Paris par arrondissement :

Focus sur le marché des appartements à Paris
L’analyse détaillée du marché parisien révèle des disparités marquées entre les arrondissements. Le 6ème arrondissement conserve sa position de quartier le plus onéreux, avec un prix moyen atteignant 15 222 € /m². À l’opposé, le 19ème arrondissement offre les tarifs les plus accessibles, s’établissant à 7 790 € /m², soit moins de la moitié du prix du 6ème.

Fait notable, aucun arrondissement n’échappe à la tendance baissière sur l’année écoulée. Le 2ème arrondissement enregistre la chute la plus spectaculaire avec un recul de 14,2%, signalant peut-être un rééquilibrage du marché dans ce secteur historiquement prisé.

Sur le court terme, la situation s’avère plus contrastée. Si certains arrondissements montrent des signes de stabilisation, d’autres accusent des baisses significatives sur les trois derniers mois. Ainsi, le 2ème arrondissement poursuit sa correction avec une baisse trimestrielle de 17,6%. Tandis que le 4ème suit une trajectoire similaire avec un repli de 11,2%. Ces évolutions témoignent d’un marché parisien en pleine mutation, où les acheteurs semblent désormais en position de force pour négocier, même dans les quartiers les plus recherchés de la capitale.

Le Grand Genève : un marché atypique

Le pôle métropolitain du Genevois français se distingue par des caractéristiques uniques sur le marché immobilier français. Avec un prix moyen au m² pour les appartements s’élevant à 4 280 € et une évolution positive de 4,6% sur un an, cette zone frontalière affiche des performances comparables à celles des grandes métropoles françaises, et ce malgré une population plus restreinte. Cette situation s’explique notamment par la proximité de Genève et l’influence du marché immobilier suisse, créant une pression haussière sur les prix dans cette région transfrontalière.

Perspectives pour la fin de l’année 2024

Les perspectives laissent entrevoir certaines tendances pour les mois à venir. Parmi les facteurs de soutien, la poursuite attendue de la baisse des taux d’intérêt pourrait stimuler davantage la demande, rendant l’accès à la propriété plus abordable pour un plus grand nombre de ménages. De plus, la stabilisation continue de l’inflation devrait contribuer à maintenir le pouvoir d’achat des ménages, favorisant ainsi les projets immobiliers.

Cependant, plusieurs points de vigilance subsistent. L’évolution de la situation économique globale restera un facteur clé. En cela, elle influence directement la confiance des ménages et leur capacité à investir dans l’immobilier. Par ailleurs, les potentielles mesures gouvernementales à venir pourraient avoir un impact significatif sur le marché. Et, cela, notamment en matière de fiscalité immobilière ou de réglementation du crédit.

Conclusion

Le marché immobilier à fin septembre 2024 présente un visage contrasté, entre reprise dynamique et défis persistants.

L’observation de Gaël Sergere, agent immobilier à Lyon, résume bien la situation : “Le marché frémit avec beaucoup d’opportunités ! Les appartements / maisons inférieurs à 250.000 euros se vendent plus facilement que les autres. Nous sentons vraiment que les acquéreurs se réveillent et cela laisse imaginer de belles choses pour cette fin d’année.”

Cette analyse reflète la nécessité pour les professionnels du secteur de rester vigilants face aux évolutions rapides du marché et aux besoins changeants des acheteurs et vendeurs. L’adaptation aux nouvelles réalités économiques et aux enjeux environnementaux sera cruciale pour naviguer avec succès dans ce paysage immobilier en pleine mutation. Les mois à venir seront déterminants pour confirmer si cette reprise se consolide ou si de nouveaux ajustements seront nécessaires dans un contexte économique qui reste incertain.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

Laisser un commentaire