Le marché immobilier français connaît un nouveau souffle en cette rentrée 2024. Selon un récent sondage du réseau l’Adresse, près de 70% des agences observent une reprise dynamique. La cause ? Le retour des secundo-accédants. Ces acheteurs, déjà propriétaires, reviennent en force sur le marché, stimulant les transactions et fluidifiant les échanges. La baisse des taux de crédit et l’assouplissement des conditions d’emprunt ont créé un terreau favorable à ce phénomène. Quels sont les impacts de ce retour des secundo-accédants sur le marché ? Comment influence-t-il les prix et les stratégies des autres acteurs ? Plongée dans une tendance qui pourrait bien redessiner le paysage immobilier français.
Sommaire :
- Le retour en force des secundo-accédants
- Les facteurs favorisant le retour des secundo-accédants
- Impact des secundo-accédants sur le marché immobilier
- Perspectives et défis pour les secundo-accédants fin 2024
Le retour en force des secundo-accédants
Un phénomène observé par les professionnels
Le réseau coopératif l’Adresse a récemment mené un sondage auprès de ses 330 agences, révélant une tendance marquée : le retour des secundo-accédants sur le marché immobilier. Ces acheteurs, déjà propriétaires et cherchant à acquérir un nouveau bien, sont identifiés comme un moteur essentiel de la reprise observée en cette rentrée 2024.
Selon Brice Cardi, président du réseau l’Adresse, “ Depuis le mois de mars, nous ressentons une reprise de l’activité dans la plupart des régions, notamment grâce à la baisse des taux de crédit, avec une accentuation de cette reprise depuis la fin-août.”
Profil et motivations des secundo-accédants
Les secundo-accédants sont généralement des propriétaires cherchant à améliorer leur situation résidentielle. Leurs motivations peuvent varier :
- plus d’espaces pour une famille qui s’agrandit,
- changement de localisation pour des raisons professionnelles,
- ou simplement désir d’un meilleur cadre de vie.
Le retour de ce profil d’acheteurs indique une confiance renouvelée dans le marché immobilier.
D’après le sondage, près d’une agence sur deux constate ce retour des secundo-accédants, un chiffre significatif qui témoigne de l’ampleur du phénomène.
Les facteurs favorisant le retour des secundo-accédants
Baisse des taux de crédit
L’un des principaux catalyseurs du retour des secundo-accédants est la baisse significative des taux de crédit. Par rapport à septembre 2023, les taux ont reculé de 0,80 point, offrant ainsi une opportunité aux emprunteurs.
Cette diminution ouvre de nouvelles perspectives pour les secundo-accédants. En effet, leurs projets immobiliers peuvent désormais être plus ambitieux. Prenons un exemple concret : un couple gagnant 4 000 € par mois. Aujourd’hui, ils peuvent emprunter 15 000 € de plus que l’année dernière. Qu’est-ce que cela signifie dans la pratique ? Dans des villes moyennes telles que Saint-Étienne ou Bourges, cette somme équivaut à environ 10 m² supplémentaires. Pour les secundo-accédants en quête d’espace, cet ajout représente une différence significative. Ainsi, leurs options d’achat s’élargissent considérablement.
Assouplissement des conditions d’emprunt
Les banques affichent une nouvelle attitude envers les prêts. En effet, elles assouplissent leurs critères d’octroi de crédit. Cette tendance s’observe depuis le début de l’année. Par conséquent, les secundo-accédants accèdent plus facilement au financement. Leurs projets immobiliers se concrétisent ainsi plus aisément. De plus, les agences l’Adresse notent un changement significatif. Elles voient réapparaître des dossiers avec seulement 10% d’apport personnel. Ce faible taux d’apport était devenu rare ces dernières années. Désormais, il redevient une option viable pour de nombreux emprunteurs.
Retour des prêts-relais
La réapparition des prêts relais est un indicateur clé du retour des secundo-accédants. Ces produits financiers avaient presque disparu ces derniers mois. Aujourd’hui, ils font leur grand retour. Quel est leur avantage ? Ils permettent aux secundo-accédants de financer un nouveau bien avant de vendre leur propriété actuelle. Ainsi, la transition immobilière devient plus fluide. En d’autres termes, ces prêts offrent une flexibilité précieuse. Ils facilitent le passage d’un bien à l’autre sans période d’attente contraignante.
Brice Cardi note : “Nous constatons que de plus en plus d’acheteurs mettent en place un prêt-relais, alors que ces derniers mois, ils avaient quasiment disparu. Ceux qui différaient leur projet de déménagement depuis plusieurs mois, notamment parce qu’ils ne voulaient pas perdre un crédit à 1 ou 2 % pour en prendre un nouveau à 4 %, passent enfin à l’acte !”
Impact des secundo-accédants sur le marché immobilier
Fluidification du marché
Le retour des secundo-accédants a un effet positif sur la fluidité du marché. En vendant leur bien actuel pour en acquérir un nouveau, ils libèrent des propriétés, souvent plus petites. Et, ces dernières deviennent disponibles pour les primo-accédants. Ainsi, cette rotation des biens contribue à dynamiser l’ensemble du marché immobilier.
Comme le souligne Brice Cardi, “C’est une très bonne nouvelle pour le marché car cela amène de la rotation des biens en libérant des plus petites surfaces pour les primo-accédants ! Cela va fluidifier le marché.”
Évolution des prix et des négociations
Près de 80% des agences constatent une hausse des marges de négociation par rapport à l’année précédente. Ces marges se situent généralement entre 4% et 7% du prix affiché. Mais, elles peuvent atteindre de 8% à 11% dans certains cas.
Cette tendance reflète un ajustement progressif des prix, favorisant les transactions pour les secundo-accédants.
Brice Cardi précise : “L’ajustement des prix se poursuit, lentement mais sûrement ! Les biens surévalués n’ont que peu de visites… et les marges de négociation, bien que dépendant beaucoup de l’estimation de départ et du type de biens, restent limitées, entre 4 et 10 % maximum mais peuvent atteindre jusqu’à 15 % en cas de gros travaux.”
Impact sur les primo-accédants
Le retour des secundo-accédants impacte positivement les primo-accédants. Comment ? En libérant des biens plus petits. Ces logements sont souvent plus abordables. Par conséquent, de nouvelles opportunités émergent pour les futurs propriétaires. En effet, ceux qui cherchent à acheter pour la première fois trouvent plus d’options. D’ailleurs, le sondage révèle des chiffres encourageants à ce sujet. Selon les agences et les régions, les primo-accédants représentent entre 30% et 40% des acheteurs. Cette proportion est un bon signe. Elle indique un renouvellement dynamique du marché immobilier.
Perspectives et défis pour les secundo-accédants fin 2024
Optimisme prudent des professionnels
Plus de la moitié des agences l’Adresse s’attendent à un marché plus dynamique qu’au premier semestre 2024, confirmant la tendance à la reprise. Cet optimisme est en partie alimenté par le retour des secundo-accédants sur le marché.
Défis restants
Malgré la reprise, des obstacles subsistent pour les secundo-accédants. La réticence de certains vendeurs à ajuster leurs prix, le contexte économique général, et les contraintes liées à la rénovation énergétique des biens sont autant de défis à relever pour consolider cette reprise.
Le réseau l’Adresse identifie ces facteurs comme les principaux freins à la reprise, avant même le niveau des taux de crédit qui n’arrive qu’en 5ème position des préoccupations.
Rôle des politiques publiques
L’évolution du marché dépendra également des politiques mises en place. La nomination de Valérie Létard comme ministre dédiée au Logement et à la Rénovation urbaine pourrait contribuer à lever certains freins et à soutenir durablement la reprise du marché immobilier.
Brice Cardi espère notamment “que ces dossiers seront prioritaires sur le bureau de la nouvelle Ministre”, en particulier concernant l’assouplissement des contraintes énergétiques et le renforcement des aides à la rénovation.
En conclusion, le retour des secundo-accédants apparaît comme un facteur clé de la reprise du marché immobilier en 2024. Cette tendance, favorisée par des conditions de crédit plus favorables et une confiance renouvelée, pourrait bien redessiner le paysage immobilier français dans les mois à venir. Comme le résume Brice Cardi, “L’optimisme est donc de mise pour cette fin d’année : le pire est sans doute derrière nous… !”