La fraude à la rénovation énergétique, un fléau qui mine les efforts de transition écologique, est désormais dans le collimateur des autorités. Face à la recrudescence des arnaques liées aux aides comme MaPrimeRénov’, la DGCCRF et l’Agence nationale de l’habitat (Anah) unissent leurs forces. Leur objectif ? Renforcer les contrôles, sanctionner les entreprises malhonnêtes et protéger les consommateurs. Cette initiative marque un tournant décisif dans la lutte contre les pratiques frauduleuses qui menacent l’intégrité du secteur de la rénovation énergétique en France.
Sommaire :
- L’ampleur de la fraude à la rénovation énergétique
- Renforcement des contrôles : une réponse musclée
- MaPrimeRénov’ sous haute surveillance
- Sanctions et mesures préventives
- Conseils aux consommateurs
L’ampleur de la fraude à la rénovation énergétique
La fraude à la rénovation énergétique est devenue un enjeu majeur pour les autorités françaises. En 2023, la DGCCRF a intensifié ses efforts. En effet, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a contrôlé pas moins de 889 établissements dans le secteur. Les résultats sont alarmants. Puisque 59% des entreprises inspectées présentaient des anomalies. Ce taux élevé souligne l’ampleur du problème et la nécessité d’une action concertée.
Les fraudes constatées sont diverses et touchent tous les aspects de la rénovation énergétique :
- Pratiques commerciales trompeuses
- Non-respect des règles en matière de démarchage téléphonique
- Défaut d’information sur les prix
- Non-conformité des devis et factures
Certes, ces pratiques illégales lèsent les consommateurs. Mais, elles compromettent également les objectifs de transition énergétique fixés par le gouvernement.
Renforcement des contrôles : une réponse musclée
Face à l’ampleur de la fraude à la rénovation énergétique, la DGCCRF et l’Anah ont mis en place une collaboration étroite. Cette synergie permet de croiser les informations et d’optimiser les contrôles. L’Anah, gestionnaire de MaPrimeRénov’, apporte son expertise sur le dispositif. Tandis que la DGCCRF mobilise ses compétences en matière de contrôle et de répression des fraudes.
Les contrôles sont désormais plus ciblés, ils se concentrent sur :
- Les entreprises ayant fait l’objet de signalements
- Les zones géographiques où la fraude est plus prévalente
- Les secteurs d’activité particulièrement touchés
Cette approche stratégique permet d’optimiser les ressources et d’augmenter l’efficacité des interventions.
MaPrimeRénov’ sous haute surveillance
Un dispositif essentiel mais vulnérable

MaPrimeRénov’, lancée en 2020, est devenue la principale aide à la rénovation énergétique en France. En 2023, elle a bénéficié à plus de 670 000 ménages, pour un montant total de 2,5 milliards d’euros. Cependant, l’importance de ces chiffres a aussi attiré l’attention des fraudeurs.
Renforcement des contrôles sur MaPrimeRénov’
L’Anah a considérablement renforcé ses contrôles sur le dispositif MaPrimeRénov’ :
- En 2023, les autorités ont effectué 43 800 contrôles, soit 6,5% des dossiers.
- Pour 2024, l’objectif est d’atteindre 55 000 contrôles, représentant 7,5% des dossiers
Ces contrôles visent à vérifier la réalité et la qualité des travaux, ainsi que l’éligibilité des bénéficiaires.
Sanctions et mesures préventives
La DGCCRF et l’Anah ont durci les sanctions contre les fraudeurs :
- 330 avertissements et 200 injonctions ont été adressés aux professionnels en infraction
- 71 procès-verbaux pénaux et 21 procès-verbaux administratifs ont été dressés
- Des amendes pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros ont été infligées
Au-delà des sanctions, des mesures préventives ont été mises en place :
- Renforcement des critères d’éligibilité pour les entreprises souhaitant participer au dispositif MaPrimeRénov’
- Mise en place d’un système de notation des entreprises basé sur la qualité de leurs prestations
- Formation et sensibilisation des professionnels aux bonnes pratiques
Conseils aux consommateurs
Pour se prémunir contre la fraude à la rénovation énergétique, les consommateurs sont invités à :
- Se méfier des offres trop alléchantes ou des pressions commerciales
- Vérifier les certifications et qualifications des entreprises (RGE notamment)
- Comparer plusieurs devis avant de s’engager
- Ne jamais signer de documents sous la pression
En cas de litige ou de suspicion de fraude, les consommateurs peuvent :
- Contacter la DGCCRF via le site SignalConso
- Solliciter l’aide des associations de consommateurs
- Porter plainte auprès des autorités compétentes
La lutte contre la fraude à la rénovation énergétique est un enjeu crucial pour la réussite de la transition écologique en France. Grâce à la collaboration renforcée entre la DGCCRF et l’Anah, et à l’intensification des contrôles, notamment sur le dispositif MaPrimeRénov’, les autorités espèrent assainir le secteur et restaurer la confiance des consommateurs. Cette action concertée, combinant prévention, contrôle et sanction, devrait permettre de réduire significativement les pratiques frauduleuses et de garantir l’efficacité des aides à la rénovation énergétique.