Un récent rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) sur la collecte des ordures ménagères en France tire la sonnette d’alarme ! En effet, la collecte a augmenté de 6% entre 2019 et 2021. Or, cette hausse est en contradiction flagrante avec les objectifs de réduction des déchets fixés par la loi. Alors, où en sommes-nous vraiment ?
Sommaire :
- Les chiffres alarmants de la collecte des ordures ménagères
- Quelles sont les raisons sous-jacentes à cette hausse de collecte ?
- La valorisation des déchets ménagers
Les chiffres alarmants de la collecte des ordures ménagères
L’Ademe révèle que 41,3 millions de tonnes d’ordures ménagères et assimilées ont été collectées en 2021. Soit une augmentation de 6% par rapport à 2019. En effet, cette hausse rompt avec la tendance des dix dernières années, où les tonnages collectés n’avaient pas dépassé 39 millions de tonnes.
En 2021, les déchets ménagers ont représenté 611 kg par habitant. Or, on est loin de l’objectif de 550 kg fixé par la loi de 2015 sur la transition énergétique. Il reste donc beaucoup à faire pour atteindre l’objectif de la loi Agec de 2020. Rappelons que cette loi “anti-gaspillage pour une économie circulaire” vise une réduction de 15% de ces déchets d’ici 2030.
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Quelles sont les raisons sous-jacentes à cette hausse de collecte ?
Le rôle du bâtiment
L’Ademe suggère que l’augmentation pourrait partiellement être due à une reprise des travaux du bâtiment en 2021. En effet, l’augmentation de la collecte des déchets pourrait être en partie attribuée à une gestion plus active des déchets de construction par les autorités locales.
De fait, cette gestion s’inscrit dans le contexte de la nouvelle filière de Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) pour le secteur du bâtiment. En cela, elle s’est traduite par une hausse du nombre de déchèteries accessibles aux professionnels.
Cependant, cette explication n’est pas suffisante pour justifier une telle hausse. En effet, même si l’on exclut les matériaux de construction comme les déblais et les gravats, le poids des Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) collectés a augmenté de 4% entre 2019 et 2021. Ainsi, il est passé de 527 kg par habitant à 547 kg par habitant.
Les ordures ménagères résiduelles
Les ordures ménagères résiduelles représentent toujours le premier gisement de déchets ménagers collectés par le service public (40% du total), devant les matériaux recyclables (20%) et les biodéchets (14%).
Par ailleurs, le rapport montre que le ratio de collecte est plus faible en milieu urbain qu’en milieu rural. Les territoires touristiques et les départements littoraux sont ceux où la production de déchets est la plus forte. À l’inverse, en milieu rural, les ratios de collecte sont généralement inférieurs à la moyenne nationale. Et, cela, en raison de meilleures pratiques de tri et de gestion des biodéchets.
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La valorisation des déchets ménagers
Depuis 2007, la valorisation matière ou organique des déchets ménagers a progressé et concerne près de la moitié des tonnages en 2021. Cependant, la collecte des ordures ménagères résiduelles reste sensiblement la même qu’en 2019.
Notons qu’en 2021, 36% des collectivités ont déclaré être engagées dans un plan local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA). Ce qui pourrait être une étape vers la résolution de ce problème complexe.
La hausse de la collecte des ordures ménagères en France est un signal d’alarme qui ne peut pas être ignoré. Malgré des efforts de valorisation et de prévention, des mesures plus drastiques sont nécessaires pour inverser cette tendance inquiétante.
