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Le numérique : quels atouts pour la transaction immobilière ?

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Le numérique : quels atouts pour la transaction immobilière ?

La transaction immobilière n’a pas échappé au mouvement de digitalisation dès la première heure. Dès la fin des années 90, elle a profité des formidables possibilités de l’Internet : des sites puissants dédiés aux annonces de biens à vendre ou à louer se sont créés. Qui plus est, la France, sans avoir su imposer sa solution domestique, le minitel, avait contribué à faire évoluer les habitudes de consommation des ménages et des entreprises et le passage aux solutions à proprement parler numériques s’est opéré insensiblement. Le modèle économique applicable aux sites web a en revanche marqué une rupture avec le minitel, avec la gratuité pour l’internaute, là où le système inventé chez nous était calqué sur l’édition papier et les recettes kiosque.

Dès le début des années 2000, on s’est interrogé sur les conséquences de la dématérialisation des annonces et la facilité du recours aux sites spécialisés. Un rapport de l’Agence nationale d’information sur le logement (ANIL), sous la signature de son directeur Bernard Vorms, aujourd’hui président du Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières (CNTGI), pronostiquait de profonds changements, évoquant en particulier le probable impact sur le montant des honoraires des professionnels, dans le sens de leur modération.

Les agents immobiliers allaient-ils disparaître au profit d’une intermédiation désincarnée ? Le particulier allait-il trouver dans l’Internet le moyen de réaliser les transactions de gré à gré à bon compte ? Les secteurs connexes, la banque, l’assurance notamment, se sont posé les mêmes questions et des grandes enseignes ont même répondu de façon catégorique en faveur de la dématérialisation, en renonçant aux implantations physiques ou en les réduisant. On a aussi assisté à des palinodies et à des remords… Bref, l’économie de service a senti qu’un mouvement tellurique l’affectait, sans bien savoir comment accompagner la vague déferlante qui s’ensuivait.

Au même moment, les professionnels ont fait évoluer leurs pratiques grâce au numérique : les documents imprimés ont pour partie fait place à des textes virtuels, l’information des prospects et des clients, les sollicitations commerciales ont utilisé les canaux digitaux. On a commencé à parler de CRM (Customer Relationship Management) et de traitement des données clients, les datas. En clair, la profession, sans bruit, s’est digitalisée, avec deux limites : certains ont misé, d’autres sont restés prudents.

Et parmi ceux qui ont parié sur le digital, certains sont allés loin dans la virtualisation quand d’autres ont ménagé un mix stratégique entre digital et réel. Les ménages, de leur côté, ont suivi activement le chemin du numérique. Ils se sont équipés et convertis aux usages. Le Smartphone prolonge la main, quelque âge que l’on ait. Du coup, les transactions de gré à gré ne sont pas moins touchées par la grâce numérique.

Dans ce contexte innovant, les réseaux de mandataires, nouveaux entrants en France dans le domaine de la transaction immobilière, ont fait le choix stratégique d’exploiter les ressources de l’Internet dans leur organisation même. Ils sont constitués de négociateurs indépendants, réunis avec la tête de réseau et leurs pairs par un lien virtuel constant. Il n’exclut pas les rencontres physiques, mais il tient lieu d’outil fédératif et de partage de solutions professionnelles. Il est aussi un mode de communication avec le client à nul autre pareil pour installer la fluidité et la transparence. En outre, option de méthode professionnelle, l’Internet permet aussi une autre allocation financière par la tête de réseau et un autre modèle économique : la baisse des charges fixes est mise à profit pour modérer les honoraires et mieux reconnaître les mérites des négociateurs.

Il était légitime que le syndicat qui rassemble les réseaux de mandataires prenne l’initiative d’un moment de réflexion et de débat sur les apports du numérique à la transaction, sans tabou. Certes, professionnels, nous avons la conviction que la valeur ajoutée sera durablement du côté du service professionnel…mais nous savons qu’elle n’est pas la même qu’avant et que la chaîne de valeurs est modifiée par l’avènement du digital et son incursion dans les pratiques. Avec l’essentiel des parties prenantes, le SYREMI échangera sur ce sujet crucial, important pour les acteurs professionnels, majeur pour les ménages.

 

Manda R.

Manda R.

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