Porte claquée ou clés perdues, fuites, toilettes bouchées, vitre cassée, pannes, etc. Le secteur du dépannage à domicile subit les pratiques douteuses d’entreprises qui facturent au prix fort leurs interventions et trompent le consommateur. Suivez les conseils de la répression des fraudes et de la Direccte pour éviter les escroqueries.
Ile-de-France : plus de 1000 plaintes en 2016
Quant à ces sociétés indélicates, elles ont tendance à employer une main-d’œuvre pas ou peu qualifiée. De plus, cette main-d’œuvre tourne fréquemment et n’est pas toujours déclarée. Certaines de ces sociétés travaillent avec des auto-entrepreneurs qui interviennent en sous-traitance. Il est à noter qu’elles sont souvent organisées en réseaux, ce qui les rend capables de disparaître aussi rapidement qu’elles sont créées, voire de déménager pour échapper aux poursuites.
Le phénomène tend à augmenter, notamment dans les grandes villes. Ainsi, en 2016, les directions départementales de la protection des populations (DDPP) d’Ile-de-France ont reçu plus d’un millier de plaintes de personnes victimes de ces pratiques frauduleuses.
Dépannage à domicile : Quelle est la technique d’approche ?
Ces sociétés déploient une publicité importante et agressive. De plus, elles investissent massivement dans l’achat de référencement sur internet afin d’apparaître en tête des résultats des moteurs de recherche. Par ailleurs, elles réservent des espaces publicitaires dans les guides pratiques ou les annuaires professionnels. Enfin, elles ont pour habitude de distribuer régulièrement des cartes, des prospectus, voire des calendriers contenant leurs coordonnées directement dans les boîtes aux lettres.
Leurs documents publicitaires ont l’apparence de publications officielles. En effet, elles utilisent le bleu, blanc, rouge et font référence à la mairie ou comportent de faux logos pour mieux induire le consommateur en erreur.
Jouant sur l’urgence, les entreprises concernées fournissent rarement des devis, effectuent souvent des travaux non nécessaires, facturent au prix fort leurs interventions et n’hésitent pas à jouer l’intimidation si le client rechigne à payer.
Des arnaques nombreuses et une imagination sans limite
- Absence de remise de devis avant l’exécution des travaux ou devis antidatés ;
- absence d’information sur les délais de rétractation ;
- encaissement des acomptes et réalisation immédiate des travaux en cas de remplacement d’équipements ;
- dégradation volontaire de matériel ou d’équipements pour surenchérir le coût de la réparation, rendre celle-ci impossible ou urgente ;
- tromperie sur les travaux réalisés ;
- remplacement complet d’équipements quand la réparation ne nécessite que le changement d’une pièce ou sous prétexte que celle-ci n’est plus disponible ;
- mensonge quant à un remboursement par l’assurance, le syndic ou le propriétaire ;
- surfacturation ou facturation de travaux non réalisées ou de pièces non fournies ; facture sans commune mesure avec les travaux réalisés sous prétexte d’intervention urgente, nocturne ou dominicale ;
- intimidation et menace verbale voire physique du consommateur pour qu’il règle sans délais les factures ;
- double encaissement en simulant l’échec d’une transaction par carte bleue pour exiger en plus un chèque ou un paiement en liquide ;
- usurpation d’identité…
10 conseils pratiques pour éviter de vous faire arnaquer en cas de dépannage
- Attention aux prospectus d’aspect « officiel » déposés dans les entrées d’immeubles ou chez certains commerçants ; n’utilisez pas ces numéros de téléphone.
- Anticipez et élaborez vous-même votre liste de numéros d’urgence.
- Privilégiez le recours à des professionnels recommandés par vos proches, par les fédérations professionnelles ou préalablement identifiés.
- N’acceptez pas des réparations au motif qu’elles seront prises en charge par votre assureur.
- N’acceptez que les travaux d’urgence, les prestations supplémentaires pourront être effectuées plus tard.
- Avant toute intervention, demandez à consulter les tarifs et exigez un devis détaillé et écrit; ne signez aucun devis qui vous paraisse démesuré.
- Si le devis est trop élevé ou s’il n’est pas clair, ne donnez pas suite et contactez un autre prestataire.
- Conservez les pièces remplacées ou annoncées comme défectueuses.
- Déposez un double de vos clés chez une personne de confiance : gardien, proches.
- Porte claquée à minuit ? Une nuit d’hôtel peut être la solution la moins onéreuse.
Dépannage à domicile : si vous êtes victime, vous pouvez déposer plainte
Si vous ne parvenez pas à vous entendre à l’amiable avec le professionnel, soumettez le litige aux tribunaux civils, afin de demander réparation. Vérifiez si le contenu de votre contrat d’assurance habitation ne vous propose pas un conseil juridique gratuit.
Pour toute information complémentaire, rapprochez-vous de la direction départementale de la protection des populations (DDPP), de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), ou de la Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIECCTE) pour l’Outre-Mer.
Vous pouvez aussi demander conseil à une association de consommateurs, ou auprès de l’antenne de l’Agence départementale d’information sur le logement (ADIL). Si vous estimez avoir été victime d’une escroquerie, ou/et d’agressions physiques ou verbales, rapprochez-vous le plus vite possible des services de police ou de gendarmerie pour déposer une plainte. N’hésitez pas à insister, si nécessaire, pour que votre plainte soit enregistrée.
Et surtout, ne vous laissez pas intimider par les éventuelles relances comminatoires pour le paiement des sommes exigées.