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Energie

Linky : Quels bénéfices pour les consommateurs ?

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Linky : Quels bénéfices pour les consommateurs ?

Si les compteurs évolués « Linky » pour l’électricité, « Gazpar » pour le gaz sont des outils importants pour des réseaux plus « intelligents », leurs bénéfices pour les consommateurs ont encore du mal à convaincre. Pourtant, ces compteurs sont installés sans frais et permettront de mieux suivre ses consommations et de maîtriser son budget.

Selon le baromètre du médiateur de 2015, un quart des sondés est opposé au compteur Linky, parmi lesquels un tiers parce qu’il ne serait pas utile et 15% pour des raisons de coût. Le déploiement de Linky a récemment donné lieu à des contestations sur la base d’informations souvent erronées : le compteur permettrait d’espionner la vie des gens ou émettrait des ondes électromagnétiques dommageables pour la santé.

Sur la question de la vie privée, la CNIL a strictement encadré le dispositif. En particulier, il revient au seul consommateur d’activer, s’il le souhaite, la remontée de ses données de consommation heure par heure chez le distributeur ou de les transmettre à un tiers pour se faire conseiller ou se voir proposer des services énergétiques adaptés.

Pour ce qui concerne les ondes, Linky communique les informations de comptage par le réseau électrique et le champ électromagnétique qu’il émet est du même ordre de grandeur qu’avec les précédents compteurs, un téléviseur ou une lampe selon les tests de l’Agence nationale des fréquences, publiés en mai dernier.

« Si Linky ne suscite pas l’adhésion totale, c’est parce qu’il n’a pas été conçu pour s’adresser au consommateur : il ne comporte aucune fonctionnalité de communication vers le logement, si bien qu’il reviendra aux fournisseurs de proposer des services ou aux consommateurs de s’équiper eux-mêmes pour « faire parler » le compteur », explique Jean Gaubert, Médiateur national de l’énergie.

Une occasion ratée pour le médiateur qui estime néanmoins qu’il n’est pas trop tard pour bien faire : le dispositif d’afficheur déporté de la consommation, au moyen d’un boîtier dans le logement, peut être le maillon manquant pour susciter l’intérêt du consommateur. « En rendant visible la consommation pour le ménage, en temps réel et en euros, l’afficheur lui permettra d’adapter ses usages et de mieux maîtriser ses factures, avec des économies à la clef de l’ordre de 5% selon les études et expérimentations menées », souligne Jean Gaubert.

Dans un premier temps, la loi a prévu l’installation d’un afficheur pour les consommateurs bénéficiant des tarifs sociaux ou du chèque énergie. Les fournisseurs proposeront à leurs clients des dispositifs de suivi numériques, ce qui risque de pénaliser les consommateurs sans smartphone ni Internet. De plus, sans standard interopérable pour tous les afficheurs, quel que soit le fournisseur, le coût unitaire du boîtier risque de ne pas être optimisé. Voilà pourquoi le médiateur a proposé que l’afficheur soit obligatoirement un boîtier dans le logement, standardisé par appel d’offres national pour en réduire le coût.

Rappelons que ces compteurs sont installés sans frais et permettront de mieux suivre ses consommations et de maîtriser son budget : les relevés à distance assureront une facturation « réelle », les opérations sur compteur seront moins coûteuses et les données de consommation (par mois, jour ou même par heure) seront consultables sur les sites Internet du fournisseur et du gestionnaire de réseau (GRDF ou Enedis).

Le médiateur s’attend ainsi à une baisse significative des litiges liés aux niveaux de consommation facturés, qui représentent les deux tiers des dossiers actuellement traités. La prise en compte plus fine des consommations pourra permettre aux fournisseurs de proposer des offres mieux adaptées à leurs clients (offres « heures creuses week-end » par exemple).

« Avec des factures au plus près de leur consommation et un meilleur suivi, nous aurons sans doute avancé sur le chemin de la transition énergétique dont on oublie trop souvent qu’elle repose d’abord sur les consom’acteurs », conclut Jean Gaubert.

 

Manda R.

Manda R.

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