Le JDN et MeilleursAgents ont comparé les revenus générés par la location via la plateforme Airbnb aux recettes issues de la location classique. Selon les calculs, dans la capitale, la location Airbnb rapporte en moyenne 2,6 fois plus que la location longue durée classique pour les biens de petite surface.
Inside Airbnb affiche 35.000 annonces disponibles pour la seule ville de Paris. Soit pas moins de 2,6% du parc de logements de la capitale. Il faut dire qu’il est difficile de ne pas céder aux sirènes de la plateforme Internet, vu ce que la location de tout ou partie de son logement par son intermédiaire peut rapporter.
Car si en France un hôte Airbnb engrange en moyenne 3.600 euros par an, selon le Sénat, le gain peut en réalité être bien supérieur… et surtout largement dépasser les recettes d’une location longue durée. Notamment si le bien offert à la location se situe dans une zone touristique, où le taux d’occupation est généralement élevé.
A considérer qu’ils sont loués 85% du temps – c’est le taux d’occupation maximal, selon une étude réalisée par Everbooked et LearnAirbnb.com – les studios et deux-pièces de moins de cinquante mètres carrés de la capitale rapportent en effet 763 euros du mètre carré par an en moyenne, soit près de 23.000 euros pour un appartement de trente mètres carrés.
En location classique, sachant qu’ils ne sont occupés que 83% de l’année – le taux de mobilité résidentielle des locataires parisiens atteint 17,1%, selon Clameur – ils ne génèrent “que” 294 euros par mètre carré par an (8.820 euros par an pour trente mètres carrés).
Ainsi, à Paris, il suffit de louer son logement douze jours via Airbnb pour générer l’équivalent d’un mois de loyer. Et l’écart en faveur du site de location immobilière entre particuliers est encore plus marqué dans certains quartiers parisiens : les zones touristiques internationales (ZTI) dont les contours ont été définis par Bercy dans le cadre de la loi Macron.
Six des dix quartiers dans lesquels cet « effet touriste » est le plus fort se situent dans les 1er et 6e arrondissement de la capitale. Mais le premier à en profiter, le quartier Notre-Dame, se trouve dans le 4e arrondissement. C’est là que l’amplitude est la plus élevée, la location saisonnière via la plateforme rapportant 3,5 fois plus que la location longue durée. Dans cette portion du 4e arrondissement de la capitale, un studio ou deux-pièces de moins de cinquante mètres carrés génère en moyenne 1.216 euros par mètre carré et par an sur Airbnb, contre 352 euros en location classique. Il suffit donc de le louer neuf nuits pour obtenir l’équivalent d’un mois de loyer.
Deuxième quartier dans lequel la différence entre les deux types de location est la plus notable, celui de Saint-Germain l’Auxerrois, dans le 1er arrondissement parisien. Là, la location Airbnb rapporte en moyenne 3,3 fois plus que location traditionnelle. Ceux de Palais Royal, lui aussi dans le 1er arrondissement, Vivienne / Gaillon, dans le 2e, et Elysées / Madeleine, dans le 8e, se serrent sur la troisième marche du podium. Dans ces secteurs, la location Airbnb rapporte 3,2 fois plus que la location classique.
A l’inverse, dans certains quartiers, la location de courte durée par l’intermédiaire du site Internet ne rapporte que 2 ou 2,1 fois plus que la location normale. C’est le cas dans celui de Moskova / Porte de Montmartre, au Nord du 18e arrondissement de Paris, et dans celui des Amandiers, situé, lui, dans le 20e arrondissement. L’écart en faveur de la plateforme reste, certes, conséquent, mais à relativiser au regard des contraintes inhérentes à la location saisonnière.
Il faut d’abord garder à l’esprit que, sorti des zones les plus touristiques, le taux d’occupation des biens Airbnb peut chuter considérablement. Il s’élève en moyenne à 17,1%, dans les 83 pays étudiés par Everbooked et LearnAirbnb.com. Par ailleurs, le taux de rotation étant plus faible dans le cadre de la location longue durée, l’usure d’un bien est généralement moins élevée qu’en location courte durée.
Sans compter les contraintes réglementaires auxquelles le particulier désireux de louer ou sous-louer son logement doit se plier. Par exemple, un particulier ne peut louer sa résidence principale sans en changer l’affectation que jusqu’à quatre mois par an, soit pas plus de dix jours par mois en moyenne. Or les quartiers parisiens où le nombre de nuitées nécessaires pour générer l’équivalent d’un mois de loyer est inférieur ou égal à dix sont peu nombreux (15 sur 121, soit 12%). Au-delà de quatre mois, il incombe à l’hôte de déclarer le bien comme meublé de tourisme à la mairie de la commune dans laquelle il se situe. A Paris, il faut de surcroît une autorisation de la mairie. Et encore faut-il que le règlement de copropriété n’interdise pas le meublé touristique !
A noter également que les tarifs des locations saisonnières ont baissé depuis les attentats qui ont eu lieu à Paris et Saint-Denis en novembre dernier. Or, les prix qui ont été pris en compte dans cette étude datent de septembre 2015.