L’investissement résidentiel en France franchit un cap historique au premier semestre 2025. Selon les dernières analyses de Cushman & Wakefield et BNP Paribas Real Estate, le marché atteint 1,9 milliard d’euros. Il marque ainsi une progression spectaculaire de 11% par rapport à 2024. Comment expliquer ce rebond soudain dans un contexte économique encore incertain ? L’analyse révèle une dynamique portée par deux moteurs principaux. D’abord, le résidentiel classique existant continue d’attirer les capitaux avec plus d’un milliard d’euros investis. Ensuite, les résidences étudiantes confirment leur statut d’actif refuge avec 691 millions d’euros engagés, soit quatre fois plus qu’en 2024.
Sommaire :
- Quels sont les moteurs de la croissance de l’investissement résidentiel en France ?
- Comment analyser la structure du marché de l’investissement résidentiel en France ?
- FAQ – Investissement résidentiel en France
À retenir – Investissement résidentiel en France
- L’investissement résidentiel en France atteint 1,9 milliard d’euros au premier semestre 2025, soit une hausse de 11% par rapport à 2024.
- Les résidences étudiantes explosent avec 691 millions d’euros investis. Elles multiplient par quatre leur performance par rapport à l’année précédente.
- Le logement classique maintient sa domination avec plus d’un milliard d’euros investis, représentant 60% du marché total.
- L’Île-de-France concentre 52% des volumes, mais la dynamique s’étend sur l’ensemble du territoire national.
- Les résidences seniors restent à l’arrêt avec seulement 17 millions d’euros investis.
Quels sont les moteurs de la croissance de l’investissement résidentiel en France ?
Le résidentiel classique maintient sa domination
Le logement classique existant reste le pilier de l’investissement résidentiel en France. Ce marché représente plus d’un milliard d’euros investis au premier semestre 2025. Cette performance représente près de 60% du volume total des transactions, bien qu’elle accuse un léger recul de 8% par rapport à l’année précédente d’après BNP Paribas Real Estate.
Alexandra Paulin, Directrice Résidentiel & Santé, Capital Markets France chez Cushman & Wakefield, souligne que “le résidentiel classique animé par des acteurs value added mais également quelques investisseurs core très actifs sur cette typologie attirent les liquidités grâce à des prix métriques attractifs”.
Les résidences étudiantes, nouvel eldorado des investisseurs
Les résidences étudiantes connaissent une croissance fulgurante avec 691 millions d’euros investis. Ce qui représente 37% des volumes totaux selon Cushman & Wakefield. Cette performance marque une multiplication par quatre par rapport à la même période en 2024. L’acquisition du portefeuille YouFirst par Nuveen Real Estate et GSA illustre parfaitement cet engouement des capitaux étrangers pour ce segment de l’investissement résidentiel en France.
La transaction phare du semestre reste celle du portefeuille de résidences étudiantes Gecina, acquis par Nuveen Real Estate pour plus de 576 millions d’euros selon BNP Paribas Real Estate. En effet, cette opération majeure témoigne de l’intérêt croissant des investisseurs institutionnels et des foncières pour ce type d’actifs à fort rendement locatif.
Alexandra Paulin précise que “les résidences étudiantes et le coliving restent au cœur des stratégies de nombreux investisseurs institutionnels étrangers et français”.
Une géographie concentrée, mais en expansion
L’Île-de-France demeure le territoire privilégié de l’investissement résidentiel en France. Puisque la région concentre 52% des volumes. Cependant, la dynamique s’étend progressivement sur l’ensemble du territoire national. En outre, les données révèlent que 81% des transactions portent sur des actifs inférieurs à 20 millions d’euros, bien que les opérations supérieures à 100 millions d’euros concentrent à elles seules 40% des volumes engagés.
Comment analyser la structure du marché de l’investissement résidentiel en France ?
Une concentration sur les gros volumes malgré la fragmentation
Le marché de l’investissement résidentiel en France présente un paradoxe intéressant. Bien que dominé par des opérations de petite taille, les gros volumes concentrent l’essentiel des capitaux. Cette dichotomie illustre l’importance des portefeuilles immobiliers d’envergure et des stratégies d’asset management dans la dynamique globale du marché des Capital Markets.
Jean-François Morineau, Directeur Général Délégué Conseil Habitation et Hospitality de BNP Paribas Real Estate, confirme cette tendance : “Le regain d’activité observé sur les portefeuilles au cours de ces derniers mois est un très bon signal pour le marché, signe d’une confiance totale retrouvée. Les équipes de BNP Paribas Real Estate ont d’ailleurs signé de nombreuses opérations de ce type ce semestre et nous sommes encore très sollicités, ce qui nous laisse présager un très bon deuxième semestre”.
Le déclin préoccupant du logement intermédiaire et des résidences seniors
Pour autant, le segment du logement intermédiaire traverse une période difficile avec seulement 77 millions d’euros investis selon BNP Paribas Real Estate. Cela représente une chute de 48% en un an. Cette baisse s’explique par la stratégie de recentrage des bailleurs sociaux sur leur cœur de métier. En effet, ils réduisent leurs investissements dans le résidentiel intermédiaire. Cette tendance interroge sur l’avenir d’un segment pourtant crucial pour répondre aux besoins de logement des classes moyennes.
Parallèlement, le segment des résidences seniors reste particulièrement à la peine avec seulement 17 millions d’euros investis depuis janvier selon Cushman & Wakefield. Cette situation contraste fortement avec le dynamisme observé sur les autres typologies d’actifs.
Perspectives optimistes pour la fin d’année
L’optimisme règne chez les professionnels du secteur concernant l’évolution de l’investissement résidentiel en France.
Alexandra Paulin se montre confiante : “La seconde moitié de l’année s’annonce également prometteuse avec une multitude d’actifs en cours de commercialisation ainsi que des portefeuilles significatifs qui devraient être actés d’ici la fin de l’année”.
Cette projection suggère que le record de 1,9 milliard d’euros pourrait être largement dépassé sur l’ensemble de l’année 2025.
FAQ – Investissement résidentiel en France
Pourquoi l’investissement résidentiel en France a-t-il progressé de 11% en 2025 ?
Cette croissance s’explique principalement par la concrétisation de plusieurs portefeuilles d’envergure, notamment l’acquisition du portefeuille Gecina par Nuveen Real Estate pour 576 millions d’euros, et par une confiance retrouvée des investisseurs sur le marché résidentiel français.
Quels segments tirent la croissance de l’investissement résidentiel en France ?
Les résidences étudiantes sont le moteur principal avec une multiplication par quatre de leur volume d’investissement, atteignant 691 millions d’euros. Le logement classique existant reste stable avec plus d’un milliard d’euros investis, soit 60% du marché total.
Pourquoi les résidences étudiantes attirent-elles autant les investisseurs ?
Les résidences étudiantes bénéficient d’un statut d’actif refuge, attirant notamment les capitaux étrangers, les family offices et les REIT spécialisés. Elles offrent une stabilité de revenus et des yields attractifs, répondant à une demande structurelle croissante liée à l’augmentation du nombre d’étudiants en France.
L’investissement résidentiel en France se concentre-t-il sur l’Île-de-France ?
L’Île-de-France reste dominante avec 52% des volumes, mais on observe une diversification géographique progressive sur l’ensemble du territoire national, témoignant d’une stratégie d’investissement plus équilibrée.
Quels sont les segments en difficulté sur le marché résidentiel français ?
Les résidences seniors traversent une période difficile avec seulement 17 millions d’euros investis depuis janvier, et le logement intermédiaire chute de 48% avec 77 millions d’euros investis, principalement en raison du recentrage des bailleurs sociaux sur leur cœur de métier.
