L’extinction programmée des réseaux mobiles 2G et 3G représente un défi majeur pour des milliers d’équipements encore dépendants de ces technologies obsolètes. Cette transition technologique impacte directement la sécurité de nombreux services essentiels. Les opérateurs Orange, SFR et Bouygues Télécom ont confirmé l’arrêt définitif de la 2G dès fin 2026, suivi de la 3G entre 2028 et 2029. Cette extinction 2G 3G concerne particulièrement les ascenseurs, avec près de 50% des 650 000 unités françaises encore équipées de systèmes d’alerte fonctionnant sur ces réseaux. La ministre Valérie Létard mobilise désormais l’ensemble du secteur pour anticiper cette mutation et éviter tout dysfonctionnement des services de sécurité.
Sommaire :
- Quand aura lieu l’extinction 2G 3G en France ?
- Quels équipements seront impactés ?
- Comment les pouvoirs publics se mobilisent-ils face à l’extinction 2G 3G ?
- Quelles solutions existent pour s’adapter à l’extinction 2G 3G ?
À retenir – Extinction des réseaux 2G et 3G
- L’extinction 2G débute le 31 mars 2026 et sera généralisée dès septembre 2026 avec planification d’un échéancier précis
- 50% des 650 000 ascenseurs français risquent un arrêt de fonctionnement sans audit préalable et mise à niveau obligatoire
- Les propriétaires d’équipements connectés sont légalement responsables en cas d’incident et s’exposent à leur responsabilité civile
- Une obligation légale d’information lors des maintenances et contrôles techniques sera mise en place pour assurer la continuité de service
- La migration technologique vers la 4G/5G concerne aussi les systèmes de télésurveillance, téléassistance et dispositifs médicaux connectés
Quand aura lieu l’extinction 2G 3G en France ?
Dates clés de fermeture des réseaux 2G
L’extinction des réseaux obsolètes s’accélère grâce à un calendrier désormais précis, établi par les opérateurs de télécommunications. Dès le 31 mars 2026, Orange lancera la fermeture progressive dans l’agglomération de Bayonne-Biarritz-Anglet. Ensuite, le 12 mai 2026, cette extinction concernera l’ensemble des Pyrénées-Atlantiques ainsi que les Landes. Puis, le 9 juin 2026, Orange étendra sa stratégie à sept départements supplémentaires : l’Ariège, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot, le Lot-et-Garonne, les Hautes-Pyrénées et le Tarn-et-Garonne.
Enfin, à partir de septembre 2026, l’opérateur généralisera l’extinction de la 2G à l’ensemble du territoire métropolitain.
Planning des autres opérateurs mobiles
SFR et Bouygues Télécom annoncent, eux aussi, la fin de leurs réseaux 2G d’ici fin 2026. Cette synchronisation entre opérateurs traduit une stratégie coordonnée à l’échelle nationale. En revanche, Free Mobile n’a pas encore communiqué ses propres échéances. Cette absence d’annonce entretient une incertitude pour ses abonnés, en particulier ceux qui utilisent encore des équipements dépendants de la 2G.
La suite du calendrier concernera la 3G. Orange prévoit l’arrêt de ses réseaux à la fin 2028, suivi la même année par SFR. De son côté, Bouygues Télécom choisira une échéance légèrement plus tardive, fixée à la fin 2029.
Cette planification progressive répond directement aux recommandations de l’Association des maires de France. L’organisation avait, en effet, demandé d’éviter une telle transition technologique durant la période électorale municipale, afin de limiter les perturbations pour les usagers et les collectivités.

Quels équipements seront impactés ?
Les ascenseurs, premier secteur concerné par l’extinction 2G 3G
Cette transition impacte directement une multitude d’équipements critiques encore dépendants des technologies déployées dans les années 1990 et 2000. Les téléalarmes d’ascenseurs constituent l’enjeu le plus sensible de l’extinction 2G et 3G. En effet, selon la Fédération des Ascenseurs, la moitié des 650 000 ascenseurs français utilise encore des systèmes d’alerte fonctionnant sur ces réseaux vieillissants. Cette dépendance technologique place le secteur face à une contrainte majeure.
Dès lors, l’extinction des réseaux impose une mise à niveau rapide des dispositifs. Les exploitants doivent garantir la conformité avec la réglementation, qui exige un moyen d’alerte opérationnel relié à un service d’intervention. À défaut de migration technologique, les ascenseurs devront être mis à l’arrêt. Une telle perspective créerait d’importants problèmes d’accessibilité dans les immeubles résidentiels comme dans les bâtiments tertiaires.
Équipements de téléassistance et d’alarme menacés
L’extinction des réseaux 2G et 3G touche également les systèmes de téléassistance destinés aux personnes vulnérables. La Commission supérieure du numérique et des postes (CSNP) estime que 120 000 téléalarmes fonctionnent encore en 2G et 180 000 en 3G. Face à cette situation, Présence Verte, fournisseur de solutions de téléassistance, chiffre l’investissement nécessaire à plus d’un million d’euros pour remplacer l’ensemble de ses équipements. Cette contrainte financière pèse lourdement sur le secteur médico-social.
Par ailleurs, les systèmes d’alarme connectés, les dispositifs de télésurveillance et les visiophones subissent, eux aussi, les effets de cette extinction progressive.
Enfin, l’impact concerne directement les particuliers. Selon l’UFC-Que Choisir, un million de Français utilisent encore un téléphone fonctionnant uniquement en 2G ou en 3G. Ces usagers devront impérativement renouveler leur équipement pour rester connectés.
Comment les pouvoirs publics se mobilisent-ils face à l’extinction 2G 3G ?
Actions ministérielles pour accompagner la transition
La ministre Valérie Létard engage une mobilisation collective pour accompagner cette transition. Cette démarche vise à identifier les équipements concernés et informer les propriétaires de leurs responsabilités légales en cas d’incident. La ministre affirme : “Je réaffirme mon engagement à accompagner l’ensemble du secteur pour garantir à nos concitoyens, sur tout le territoire, l’accès à un parc d’ascenseurs sûr et performant.”
Les Préfets seront également sollicités par le Ministre de l’industrie et de l’énergie pour mobiliser les acteurs locaux et procéder aux mises à niveau nécessaires dans l’ensemble du territoire. Cette coordination entre administrations centrales et déconcentrées témoigne de l’ampleur du défi.
Rôle des collectivités territoriales dans l’anticipation
L’Association des maires de France a joué un rôle clé dans l’ajustement du calendrier d’extinction 2G et 3G. En effet, les élus locaux ont obtenu le report du début des opérations après les élections municipales de mars 2026. L’objectif était clair : éviter toute perturbation des services essentiels durant cette période électorale sensible. Désormais, les collectivités territoriales doivent anticiper cette transition. Elles sont invitées à réaliser un diagnostic complet de leurs équipements encore dépendants de la 2G ou de la 3G.
Pour accompagner cette démarche, l’Arcep recommande de solliciter les fournisseurs afin d’identifier la technologie de remplacement la plus adaptée à chaque usage. Cette anticipation s’avère indispensable pour sécuriser la continuité des services publics et garantir une migration technologique sans heurts.
Quelles solutions existent pour s’adapter à l’extinction 2G 3G ?
Nouvelles obligations pour les professionnels
Des évolutions réglementaires accompagnent l’extinction 2G et 3G afin de mieux informer les propriétaires. Lors des visites de maintenance bimensuelles, les ascensoristes devront désormais signaler si les équipements fonctionnent encore avec ces anciens réseaux. Cette obligation vise à sensibiliser les responsables à l’urgence de la mise à niveau technologique.
Par ailleurs, le contrôle technique quinquennal imposera également la modernisation des installations. Ainsi, chaque étape de vérification devient un levier concret pour réduire progressivement le nombre d’ascenseurs encore dépendants de ces anciennes technologies.
En combinant information régulière et obligation légale, cette stratégie accélère la migration vers les technologies 4G et 5G. En cela, elle garantit la conformité réglementaire et la continuité des services essentiels dans les immeubles collectifs.
Mise en place d’un registre national des ascenseurs
L’extinction 2G et 3G impose la création d’un registre national d’identification des ascenseurs. Ce registre permettra de recenser l’ensemble des machines et d’assurer un suivi précis de leur mise à niveau. Grâce à cet outil, les autorités pourront accompagner plus efficacement la migration vers les technologies 4G et 5G.
Cette transition technologique apporte des bénéfices substantiels. Selon la Fédération française des télécoms, les réseaux 4G et 5G garantissent une sécurité renforcée grâce à des protocoles de chiffrement avancés. Ils offrent également une efficacité énergétique supérieure et des vitesses de communication nettement plus rapides.
Enfin, la couverture du territoire est déjà quasi totale. Plus de 99,8% des sites auparavant équipés en 2G et 3G disposent désormais de la 4G, assurant une équivalence nationale de service une fois l’extinction achevée.