En septembre 2025, le crédit immobilier traverse une période de stabilisation marquée par quelques remontées de taux. Les établissements bancaires ajustent leurs barèmes dans un contexte d’instabilité politique, avec des hausses limitées de 0,05 à 0,10%. Aucune baisse n’a été enregistrée pour la première fois depuis fin 2023. Cette situation soulève une question cruciale : les taux ont-ils atteint leur plancher ? Les experts de Vousfinancer et CAFPI apportent des réponses concrètes sur cette problématique, révélant que malgré ces ajustements, les meilleurs profils d’emprunteurs continuent de bénéficier de décotes attractives. L’analyse de cette évolution du crédit immobilier en septembre 2025 dévoile également l’impact de l’instabilité politique française et des tensions sur les marchés financiers.
Sommaire :
- Comment évoluent les taux de crédit immobilier en septembre 2025 ?
- Quelles perspectives pour les emprunteurs de crédit immobilier ?
À retenir – Crédit immobilier en septembre 2025
- Près de la moitié des banques ont augmenté leurs taux de 0,05 à 0,10%, aucune baisse enregistrée pour la première fois depuis fin 2023.
- L’instabilité politique française fait grimper l’OAT 10 ans à 3,57% (+37 points depuis janvier), influençant directement les conditions bancaires.
- Les experts s’accordent sur l’atteinte d’un seuil bas des taux dans un contexte de pause de la BCE et de production record (+47% sur 6 mois).
- Les meilleurs profils continuent de bénéficier de décotes significatives, avec des taux privilégiés à 2,99% pour les moins de 36 ans.
- Production exceptionnelle de 69,7 milliards d’euros sur 6 mois 2025 contre 47,4 milliards en 2024.
Comment évoluent les taux de crédit immobilier en septembre 2025 ?
Une stabilisation avec quelques remontées ciblées
En septembre 2025, le crédit immobilier inaugure une nouvelle tendance : une stabilisation accompagnée de hausses sélectives. En effet, les barèmes bancaires évoluent dans un contexte inédit, comme l’expliquent les courtiers spécialisés. Selon Vousfinancer, près de la moitié des établissements ont relevé leurs conditions d’octroi, avec des hausses comprises entre 0,05 et 0,10%. Cette évolution contraste avec la période précédente, marquée par des baisses régulières depuis fin 2023 qui facilitaient l’accès au financement immobilier.
Les taux moyens atteignent désormais 3,05% sur 15 ans, 3,25% sur 20 ans et 3,45% sur 25 ans, d’après Vousfinancer. Ces nouvelles conditions pèsent directement sur la capacité d’emprunt des ménages. CAFPI confirme cette tendance dans sa « Météo des taux et des délais bancaires » de septembre 2025. Le courtier relève des taux moyens à 3,09% sur 15 ans (+9 centièmes par rapport à juillet), 3,17% sur 20 ans (+3 centièmes) et 3,29% sur 25 ans en août 2025.
Pour autant, les meilleurs taux négociés par les courtiers restent attractifs : 2,8% sur 15 ans et 3% sur 20 et 25 ans.
L’impact de l’instabilité politique sur les conditions de financement
En septembre 2025, l’instabilité politique française pèse directement sur le crédit immobilier. Selon Vousfinancer, le taux de l’OAT à dix ans a grimpé à 3,57% le 1er septembre, contre 3,40% début août et 3,20% en début d’année. Cette hausse de 37 points de base depuis janvier illustre les tensions sur les marchés obligataires français, référence utilisée par les banques pour évaluer la solvabilité.
Les établissements bancaires justifient clairement leurs ajustements tarifaires par « la remontée des taux observés et anticipés en lien avec l’instabilité politique, les tensions sociales et la tension sur les marchés financiers ». Dans ce contexte, la simulation de crédit devient plus complexe pour les futurs acquéreurs. De plus, l’annonce du vote de confiance du 8 septembre par François Bayrou a accentué ce climat. Fin août, les taux de l’OAT à dix ans ont dépassé 3,5%, atteignant un niveau presque équivalent à celui de l’Italie (3,6 %).
Caroline Arnould de CAFPI souligne que “cette accalmie pourrait être remise en question dès la rentrée” avec les incertitudes politiques à venir, impactant les dossiers de financement en cours.

Des opportunités maintenues pour les profils attractifs
Malgré ces évolutions, le crédit immobilier en septembre 2025 préserve des opportunités significatives.
Comme l’indique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer : “les quelques hausses de taux affichées ne pourraient en fait ne concerner que certains emprunteurs, car ceux que ciblent prioritairement les banques, eux, pourront toujours bénéficier de décotes de taux”.
Les banques poursuivent leur stratégie de conquête en ciblant les profils à fort potentiel. Elles privilégient notamment les jeunes emprunteurs, les clients prêts à domicilier leurs revenus avec un apport personnel conséquent, ainsi que les primo-accédants achetant des logements performants énergétiquement (DPE A, B ou C). Grâce à cette segmentation, les courtiers immobiliers parviennent à négocier des conditions préférentielles pour leurs clients. Une banque régionale propose même un taux unique de 2,99% pour les moins de 36 ans, quelle que soit la durée d’amortissement du prêt immobilier.
Par ailleurs, les prêts bonifiés compris entre 0 et 1,99% demeurent disponibles jusqu’à la fin de l’année 2025. Ces offres incluent des garanties bancaires avantageuses et ciblent les primo-accédants ainsi que les acquéreurs de biens énergétiquement performants. De cette façon, elles facilitent aussi bien l’accession à la propriété que l’investissement locatif.
Enfin, les projets de renégociation ou de rachat de crédit restent négociables, à condition d’adapter les conditions au profil de chaque emprunteur.
Quelles perspectives pour les emprunteurs de crédit immobilier ?
Un plancher probablement atteint selon les experts
En septembre 2025, les spécialistes du crédit immobilier dressent un diagnostic convergent. Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, souligne que « les taux de crédit semblent bel et bien avoir atteint un plancher » en raison du « contexte de remontée des taux d’emprunt d’État ».
Cette analyse s’appuie sur plusieurs facteurs macroéconomiques qui influencent directement la négociation des taux. En effet, la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux inchangés lors de sa dernière réunion du 24 juillet 2025, après huit baisses successives depuis mi-2024. Cette stabilisation survient alors que l’inflation se maintient autour de 2%, soit la cible officielle de l’institution.
Le taux directeur de la BCE reste fixé à 2,00% selon les données CAFPI d’août 2025, ce qui impacte directement le niveau des mensualités des nouveaux emprunts. La prochaine étape clé sera la réunion de la BCE du 25 septembre 2025, qui doit confirmer ou non cette pause dans la politique monétaire accommodante.
Une production de crédit déjà élevée
Les statistiques de production confirment une dynamique exceptionnelle du crédit immobilier en 2025. Selon Vousfinancer, la production de crédits hors renégociation a atteint 69,7 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, contre 47,4 milliards d’euros à la même période en 2024. Cette progression de plus de 47% illustre la vigueur retrouvée du marché.
Ces chiffres remarquables indiquent que certaines banques ont probablement déjà atteint leurs objectifs annuels de production. Cela pourrait expliquer leur moindre agressivité commerciale actuelle. Cette évolution influe également sur l’assurance emprunteur et, plus largement, sur les conditions globales de financement.
Comme le souligne Sandrine Allonier de Vousfinancer : “début novembre, les compteurs seront remis à zéro et les crédits demandés entreront alors dans les chiffres de production 2026”.
CAFPI confirme cette tendance avec des délais bancaires stables à 17 jours en août 2025 (-2 jours par rapport au mois précédent), témoignant d’une fluidité maintenue dans le traitement des dossiers malgré les volumes élevés.