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Qualité du logement : Quels sont les Français les mieux lotis ?

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Qualité du logement : Quels sont les Français les mieux lotis ?

Le baromètre Qualitel-Ipsos* mesure le niveau et les motifs de satisfaction / insatisfaction des Français et leurs principales attentes vis-à-vis de leur logement. Un des principaux enseignements est que les Français sont loin d’être égaux face à la qualité de leur logement.

Les Français loin d’être égaux face à la qualité de leur logement

Si le Qualiscore moyen en France est de 6,7/10, ce chiffre masque des disparités importantes selon les profils sociodémographiques et le type de logement occupé. Ainsi, pour être satisfait de la qualité de son logement, mieux vaut être propriétaire (7,2/10 vs 5,9 pour les locataires), habiter en maison (7/10 vs 6,2 en appartement), et si possible à la campagne (7,1/10 en zone rurale vs 6,2 à Paris intra-muros).

Mieux vaut avoir plus de 60 ans (7,1/10 contre 6,4 pour les 25-44 ans) et vivre à deux (7/10 vs 6,3 pour les personnes vivant seules). La surface joue évidemment un rôle important dans la satisfaction globale de son logement : le Qualiscore pour les surfaces de plus de 120 m2 est de 7,5/10 – soit un score très supérieur à la moyenne française.

L’année de construction est le facteur qui pèse le plus sur la qualité perçue du logement

Davantage encore que la surface, c’est la date de construction du logement qui a la plus grande incidence sur la qualité perçue : les personnes vivant dans un logement de moins de 10 ans affichent ainsi un Qualiscore moyen de 7,6/10. Ce score progresse encore lorsque ces logements sont à la fois récents et qu’ils bénéficient d’une certification ou d’une labellisation, pour atteindre 7,9/10.

Les Français habitant un logement récent et certifié ou labellisé sont donc les « champions toutes catégories » de la satisfaction. Si la qualité des logements construits avant 1900 est jugée comme acceptable par leurs occupants, avec une note de 6,7/10, la qualité perçue chute nettement pour les logements construits entre 1900 et 1980. Un trou d’air qui s’explique par le triple effet du boom démographique, de l’urbanisation et de la reconstruction accélérée des villes suite à la Seconde Guerre mondiale, qui a conduit à privilégier une approche quantitative, parfois au détriment de la qualité de l’habitat.

À partir de 1974, année de création de Qualitel, les pouvoirs publics s’emparent de la question de la qualité du logement. Les réglementations qui régissent la conception et la construction commencent alors à se développer.

La qualité perçue des logements bâtis entre 1980 et 2007 s’améliore, et plus encore celle des logements construits depuis 2007 (7,6/10), qui profitent des dernières normes comme les réglementations thermiques et acoustiques ou de l’évolution des modes et matériaux de construction. Ce mouvement global d’amélioration de la qualité se manifeste plus particulièrement pour les logements sociaux. Les plus récents enregistrent un score moyen de 7/10, très nettement supérieur à celui des logements sociaux de plus de 10 ans (5,4/10).

« Les résultats de ce premier baromètre permettent d’apporter un éclairage utile aux décideurs publics comme à l’ensemble des acteurs œuvrant à la qualité de l’habitat. On voit par exemple que les logements construits entre 1900 et 1980 souffrent d’un déficit qualitatif qui est clairement ressenti par les Français. Cela engendre des nuisances très concrètes dans leur vie quotidienne et cela pose donc clairement la question de la rénovation, pas uniquement énergétique, du parc de logements anciens. Celle-ci devient une priorité nationale. Elle constitue un enjeu fondamental en termes de qualité de vie des Français bien sûr, mais aussi d’activité économique et de progrès environnemental. La rénovation des logements anciens sera un chantier prioritaire du XXIe siècle », juge Bertrand Delcambre, Président de l’Association QUALITEL.

Par ailleurs, fort de ces enseignements, Bertrand Delcambre souligne l’importance de continuer à concevoir et appliquer des normes efficientes, en adéquation avec les nouveaux défis sociétaux et environnementaux : « Les normes portant sur l’habitat, après avoir montré leur efficacité pour améliorer la qualité du logement au cours des dernières décennies, et au moment où certaines d’entre elles sont critiquées, devront accompagner une mutation intelligente du logement pour répondre à ces nouveaux défis », conclut-il.

*Cette enquête d’opinion se distingue par son envergure – 2700 personnes interrogées, 80 questions posées – et par une innovation méthodologique : le Qualiscore, un outil de scoring qui permet de noter, sur 10, la qualité perçue d’un logement sur la base de 15 critères (confort thermique, confort acoustique, luminosité…).

 

 

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Manda R.

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