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Immobilier

Crise de l’immobilier : entre fragilité et signes de reprise en 2024

Crise de l’immobilier : entre fragilité et signes de reprise en 2024

Le marché immobilier français traverse une crise d’une rare intensité. Malgré des taux d’intérêt allégés et des prix en légère stabilisation, l’activité reste fragile, freinée par des acquéreurs hésitants et des difficultés d’accès au crédit. Selon une étude réalisée par Immonot en novembre 2024 auprès de notaires et négociateurs immobiliers, le secteur montre des signes de convalescence, mais la reprise peine à s’affirmer. Quels sont les principaux défis de cette crise de l’immobilier ? Quels signaux positifs laissent espérer un retournement ?

Sommaire :

Un marché immobilier en convalescence

Des taux d’intérêt allégés mais insuffisants

La crise actuelle de l’immobilier a été marquée par des taux d’intérêt historiquement élevés, freinant l’accès au crédit pour de nombreux acquéreurs. Toutefois, depuis quelques mois, on observe une légère détente des taux. En effet, La Banque Centrale Européenne (BCE) a baissé ses taux directeurs. Ce qui a entraîné une réduction des taux d’emprunt immobilier.

Des taux d’intérêt allégés mais insuffisants
Ainsi, selon Immonot, les taux de crédit pour l’achat immobilier se situent désormais autour de 3 %, contre 4,7 % l’année précédente. Cette baisse reste néanmoins insuffisante pour relancer pleinement le marché. C’est pourquoi, les banques demeurent prudentes. À présent, elles appliquent des critères de financement plus stricts. Selon Florence Barbou, notaire dans l’Aube : “Malgré les signaux positifs, les refus de prêts se multiplient en raison des diagnostics énergétiques obligatoires”.

Crise de l'immobilier

Une stabilisation des prix sous tension

En parallèle, les prix de l’immobilier montrent des signes de stabilisation. Ainsi, l’étude réalisée par Immonot indique que le prix médian de mise en vente des maisons s’établit à 190 000 €, en baisse de -0,64 % sur trois mois. De même, les appartements affichent un prix moyen de 2 680 €/m², avec une diminution plus marquée de -1,92 %.

Une stabilisation des prix sous tension
Cependant, cette stabilisation cache des disparités régionales importantes.

  • Régions impactées. À Nîmes, par exemple, les logements neufs et les terrains sont les plus touchés. Les ventes stagnent, malgré la communication sur la baisse des taux.
  • Segments fragilisés. Les commerces enregistrent un net recul, avec une proportion de 51 % des professionnels prévoyant une baisse des prix.

Le contexte économique incertain, renforcé par les diagnostics de performance énergétique (DPE) obligatoires, accentue les tensions. Or, cette situation conduit les vendeurs à ajuster leurs attentes pour éviter une dévaluation plus marquée.

L’activité du marché reste fragile

Des volumes de transactions toujours en retrait

Le volume de transactions reste en baisse, traduisant le manque de dynamisme du marché. Selon l’étude Immonot, 50 % des notaires et négociateurs prévoient une diminution des ventes dans les deux prochains mois. Contre seulement 2 % qui anticipent une hausse. Les acquéreurs hésitent face à des prix jugés encore élevés et à la complexité d’accès au financement.

Les nouvelles contraintes des acquéreurs

Outre les taux d’intérêt, d’autres facteurs freinent les transactions :

  • Diagnostics de performance énergétique (DPE). Les nouvelles normes imposent des audits énergétiques stricts pour les logements anciens. Les biens classés F ou G sont difficilement finançables sans travaux.
  • Accessibilité au crédit. Les refus bancaires se multiplient, réduisant le pouvoir d’achat immobilier des ménages.

Ces contraintes exacerbent l’attentisme des acheteurs, notamment pour les biens nécessitant des rénovations énergétiques.

Le rôle des notaires face à la crise de l’immobilier

Face à la crise, les notaires recommandent de prioriser la vente des biens existants pour éviter une dépréciation accrue. L’étude Immonot révèle que 64 % des experts conseillent de vendre maintenant. Tandis que 23 % recommandent d’attendre, notamment pour les terrains.

Le rôle des notaires face à la crise de l’immobilier

La vente interactive : une solution innovante

Pour relancer le marché, la plateforme de vente interactive 36h-immo d’Immonot propose une alternative dynamique entre la vente classique et les enchères. Une transaction récente illustre cette efficacité. Puisqu’un immeuble de 1 020 m² a été vendu à 7 060 000 €, dépassant largement la mise à prix initiale de 5 000 000 €. Cette approche permet aux vendeurs de maximiser la visibilité et le prix de leurs biens tout en accélérant le processus.

Le rôle des notaires face à la crise de l’immobilier

Quelles perspectives pour la reprise ?

Des signaux positifs pour 2024

Malgré la crise de l’immobilier, certains facteurs laissent espérer une reprise progressive :

  • Baisse de l’inflation. La détente des prix à la consommation allège la pression sur les ménages.
  • Taux d’intérêt en recul. Si la BCE poursuit sa politique monétaire accommodante, les taux de crédit pourraient encore diminuer en 2024.

Ces signaux positifs pourraient redonner confiance aux acquéreurs et stimuler les transactions, notamment dans les segments actuellement en retrait.

Le secteur face aux défis internationaux

Toutefois, la reprise reste conditionnée à la stabilité économique mondiale. Ainsi, les politiques protectionnistes ou les tensions géopolitiques, comme celles évoquées avec l’élection américaine, pourraient influencer les taux d’intérêt et l’inflation.

La crise de l’immobilier en 2024 témoigne d’un marché en difficulté, marqué par des taux d’intérêt encore contraignants, des prix en légère baisse et une activité en retrait. Toutefois, des solutions existent, notamment grâce aux conseils des notaires et à des innovations comme les ventes interactives. Si la conjoncture économique reste favorable, les prochains mois pourraient marquer le début d’une reprise progressive du marché.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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