Bonne nouvelle pour les emprunteurs français : en juin 2024, les taux de crédit immobilier poursuivent leur lente décrue entamée depuis 5 mois. En effet, selon les derniers chiffres de CAFPI, courtier en crédit immobilier, les taux négociés en mai ont atteint 3,62% sur 15 ans, 3,75% sur 20 ans et 3,89% sur 25 ans. Cette tendance baissière, bien que progressive, devrait se confirmer dans les mois à venir. Elle s’accompagne de perspectives positives pour le marché immobilier. En effet, une reprise de la demande est attendue. De plus, des initiatives gouvernementales visent à relancer le crédit. Décryptage de cette embellie des taux et de ses conséquences pour les futurs acheteurs.
Sommaire :
- La tendance baissière des taux de crédit immobilier se poursuit
- Des perspectives positives pour le marché immobilier
- Les meilleurs profils bénéficient de taux encore plus attractifs
- Des initiatives gouvernementales pour relancer le crédit immobilier
- Analyse des taux de crédit immobilier par région
La tendance baissière des taux de crédit immobilier se poursuit
En juin 2024, les emprunteurs français peuvent se réjouir. En effet, les taux de crédit immobilier continuent de baisser pour le 5e mois consécutif.
Selon les données de CAFPI, courtier en crédit immobilier, les taux négociés en mai ont atteint :
- 3,66% sur 15 ans,
- 3,78% sur 20 ans (-2 centièmes),
- et 3,93% sur 25 ans (-4 centièmes).
Or, ces niveaux se rapprochent de ceux observés en juillet 2023, lorsque les taux étaient en pleine ascension.
Caroline Arnould, Directrice Générale de CAFPI, souligne que “ si les baisses restent marginales par rapport au mois dernier, elles s’inscrivent dans un mouvement plus large.”
Cette tendance devrait se confirmer. En effet, les analystes prévoient une probable baisse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne lors de sa réunion du 6 juin. Une première depuis 2016 !
Des perspectives positives pour le marché immobilier
Ce premier trimestre reste timide en termes de production de crédit. Puisque seulement 21,9 milliards d’euros de crédit immobilier ont été signés selon la Banque de France. Cependant, les perspectives restent encourageantes pour le reste de l’année. Cette embellie s’explique notamment par la baisse des prix de l’immobilier et un regain de demandes.
En effet, selon les données de MeilleursAgents.com, les prix au mètre carré ont diminué dans la plupart des grandes agglomérations françaises entre mai 2023 et mai 2024. Par exemple, à Paris, le prix au mètre carré est passé de 10 177 € à 9 298 €, soit une baisse de 8,64%. Cette correction des prix, combinée à des taux d’emprunt plus attractifs, devrait stimuler la demande et dynamiser le marché immobilier.
Les meilleurs profils bénéficient de taux encore plus attractifs
En ce début juin, CAFPI peut proposer aux emprunteurs présentant les meilleurs profils des taux allant jusqu’à :
- 3,05% sur 10 ans,
- 3,22% sur 15 ans,
- 3,43% sur 20 ans,
- et 3,50% sur 25 ans.
Cette situation devrait perdurer. Parce que les banques sont toujours en quête de nouveaux clients après une année 2023 et un début 2024 moroses. La concurrence entre établissements devrait ainsi contribuer à maintenir la pression à la baisse sur les taux.
Des initiatives gouvernementales pour relancer le crédit immobilier
Face à un marché immobilier en berne, le gouvernement affiche sa volonté de relancer le crédit. Cependant, les actions concrètes se font attendre. Les critères d’octroi stricts définis par le Haut conseil de sécurité financière (HCSF) sont toujours d’actualité. Et, cela malgré une tentative avortée de réforme via une proposition de loi du député Lionel Causse.
Notons que ces critères, instaurés par le HCSF en décembre 2019 et révisés en janvier 2021, visent à encadrer l’octroi de crédit immobilier. Ils fixent notamment un taux d’effort maximal de 35% et une durée maximale de prêt de 25 ans. Si ces mesures tendent à prévenir un endettement excessif des ménages, elles sont aujourd’hui pointées du doigt par certains acteurs du secteur. En effet, ces derniers y voient un frein à la relance du marché immobilier.
La portabilité des prêts immobiliers en question
Plus récemment, le député Damien Adam a suggéré la mise en place de la portabilité des prêts immobiliers. L’objectif : permettre à ceux disposant déjà d’un crédit à taux avantageux d’en conserver les conditions pour un nouvel achat. Cette proposition ne va pas forcément dans le sens des emprunteurs. Puisque sa généralisation risque d’inciter les banques à augmenter leurs taux. Néanmoins, elle témoigne d’une prise de conscience croissante de la nécessité de libérer le crédit. En effet, cela relancerait le marché immobilier.
La portabilité des prêts immobiliers existe déjà dans certains pays européens, comme la Belgique ou le Portugal. En France, elle n’est actuellement possible que dans des cas très spécifiques. Comme le transfert d’un prêt d’un bien à un autre lors d’un divorce ou d’une succession. Généraliser ce dispositif nécessiterait donc une évolution législative d’ampleur.
Analyse des taux de crédit immobilier par région
Les données régionales de CAFPI mettent en lumière des disparités dans les taux négociés. Pour chaque durée d’emprunt, une région différente se distingue comme la plus compétitive en juin.
L’Occitanie, la Normandie et les Hauts-de-France en tête
Ainsi, l’Occitanie propose le taux le plus bas sur 10 ans avec 3,05%. Sur 15 ans, c’est la Normandie qui prend la première place avec 3,22%. Les Hauts-de-France affichent quant à eux 3,43% sur 20 ans, soit le meilleur taux sur cette durée. Enfin, sur 25 ans, le taux le plus avantageux de 3,50% est partagé entre la Corse et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Ces différences de taux entre régions peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs. Comme la concurrence entre banques locales, la santé économique du territoire ou encore les caractéristiques des emprunteurs (revenus, apport personnel, etc.). Elles soulignent l’importance, pour les futurs acheteurs, de comparer les offres de crédit au niveau national et pas seulement local.
Des taux moyens régionaux plus élevés
Cependant, les taux moyens par région restent plus élevés, oscillant entre :
Ces moyennes soulignent l’importance de faire jouer la concurrence et de négocier avec les banques pour obtenir les meilleures conditions de crédit immobilier.
Faire appel à un courtier en crédit immobilier peut alors s’avérer judicieux. Comme le souligne Caroline Arnould, Directrice Générale de CAFPI, “le métier de courtage en prêts immobiliers est toujours en plein essor puisque plus de 35% des crédits en France se font via un courtier”. Les courtiers font preuve d’une expertise avérée pour rechercher les meilleures offres de crédit. Ainsi, ils guident efficacement les emprunteurs tout au long du processus.
Les mois à venir seront donc décisifs pour le marché immobilier français. Entre la poursuite attendue de la baisse des taux, la correction des prix et les éventuelles réformes gouvernementales, les conditions semblent réunies pour une reprise durable de l’activité. Reste à savoir si ces perspectives encourageantes se concrétiseront et profiteront à l’ensemble des emprunteurs, quels que soient leur région et leur profil.