Les petites villes séduisent de plus en plus les Français en quête d’un nouveau mode de vie. Selon la 4e édition du baromètre IPSOS pour l’Association des Petites Villes de France, 86% des sondés en ont une image positive. Mieux encore : 62% des personnes qui n’y habitent pas aujourd’hui envisagent sérieusement de s’y installer. Cette attractivité des petites villes traduit un exode urbain silencieux, mais profond, porté par un besoin d’équilibre entre vie active et qualité de vie. Proximité avec la nature, services accessibles, sécurité et lien social : les atouts ne manquent pas. Ce mouvement s’inscrit dans une dynamique territoriale ambitieuse. Il est soutenu par le programme «Petites Villes de Demain», qui accompagne concrètement ces centralités dans leur revitalisation. Quels sont les moteurs réels de ce changement ? Et, comment ces villes de taille humaine deviennent-elles les laboratoires de l’aménagement du territoire de demain ?
Sommaire :
- Comment l’attractivité des petites villes transforme-t-elle les territoires français ?
- Quels facteurs renforcent l’attractivité résidentielle des petites villes ?
- Comment le programme “Petites Villes de Demain” améliore-t-il concrètement l’attractivité ?
- Quels obstacles limitent encore l’attractivité des petites villes ?
- FAQ – L’attractivité des petites villes françaises
À retenir – L’attractivité des petites villes françaises
- 86% des Français portent un regard positif sur les petites villes.
- 62% des non-résidents envisagent de s’y installer, avec une attractivité particulièrement forte chez les jeunes (25%) et les diplômés (24%).
- Le programme “Petites Villes de Demain” produit des résultats concrets avec 57% des habitants constatant une amélioration du cadre de vie.
- Les principaux atouts restent la proximité avec la nature (63%), les relations sociales (42%) et la sécurité (37%).
- Les défis persistent sur la santé (43% de dégradation perçue) et le logement (31%). Ils nécessitent une action publique soutenue que 93% des Français appellent de leurs vœux.
Comment l’attractivité des petites villes transforme-t-elle les territoires français ?
Une image positive consolidée par des atouts tangibles
Les petites villes séduisent de plus en plus, et ce n’est pas un hasard. L’étude IPSOS, menée du 10 au 22 mai 2025, confirme leur pouvoir d’attraction croissant. Elle a été commandée par l’Association des Petites Villes de France (APVF), l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) et la Banque des Territoires.
Ainsi, 63% des Français citent le contact direct avec la nature comme atout n°1 de ces territoires. Un avantage renforcé depuis les crises sanitaires, qui ont accéléré l’exode urbain. Autre point fort : la qualité des relations sociales, plébiscitée par 42% des sondés. Un tissu social préservé, que les grandes métropoles ne peuvent offrir. Enfin, 37% des Français soulignent le niveau de sécurité, jugé stable par rapport aux précédentes éditions du baromètre.
Comme le souligne Françoise Gatel, Ministre déléguée chargée de la Ruralité : “Ces communes jouent un rôle central dans la vie des villages les plus ruraux qui les environnent. Elles sont celles dans lesquelles on vient faire ses courses, travailler, se restaurer”.
L’attractivité des petites villes s’appuie ainsi sur un équilibre unique entre tranquillité et services de proximité. 85% des Français estiment désormais qu’elles offrent “la meilleure qualité de vie urbaine”. Cette revitalisation urbaine témoigne d’une nouvelle démographie territoriale.
Un consensus social autour de la qualité de vie
L’image positive des petites villes transcende les clivages sociodémographiques. En effet, l’étude révèle que 86% des Français portent un regard positif sur ces territoires. D’ailleurs, les scores sont remarquablement homogènes :
- 86% chez les hommes comme chez les femmes,
- 84% chez les moins de 35 ans,
- 88% chez les 60 ans et plus.
Cette unanimité se retrouve également selon les catégories socioprofessionnelles (88% chez les cadres, 86% chez les ouvriers) et les zones d’habitat (83% dans les métropoles, 90% en zones périurbaines).
Quels facteurs renforcent l’attractivité résidentielle des petites villes ?
Une progression remarquable de l’attractivité résidentielle
L’attractivité résidentielle des petites villes progresse nettement. Selon l’étude, 62% des Français non-résidents envisagent de s’installer dans une petite ville. C’est 2 points de plus qu’en 2024.
Parmi ces candidats au changement :
- 20% estiment qu’un déménagement est probable,
- 25% des moins de 35 ans sont concernés,
- 24% des diplômés bac+5 et plus se disent prêts à sauter le pas.
L’attractivité des petites villes ne se limite plus à une simple envie. Elle devient un projet concret, en particulier pour des populations stratégiques pour l’avenir des territoires.
Les nouvelles motivations résidentielles
Les Français plébiscitent avant tout la qualité de vie. 66% citent la tranquillité comme principale motivation pour s’installer en petite ville (+6 points par rapport à 2024, +13 points depuis 2021). En second, la proximité avec la nature séduit 57% des répondants (+9 points sur un an).
D’autres facteurs confirment cette évolution des modes de vie :
- Un logement plus adapté : 44%
- Des commerces et services de proximité : 32%
- Des liens sociaux plus forts : 21%
En cela, les petites villes répondent à une recherche d’équilibre entre cadre de vie, fonctionnalité et ancrage local.
Par ailleurs, les nouvelles pratiques professionnelles et consommation locale renforcent cette dynamique :
- 50% des actifs considèrent le télétravail comme un facilitateur pour vivre en petite ville (+8 points depuis 2021)
- 89% valorisent les circuits courts, un atout fort pour les territoires ruraux et périurbains
En somme, l’attractivité des petites villes s’aligne pleinement avec les nouvelles aspirations sociétales.
L’adaptation aux tendances sociétales contemporaines
Ces évolutions correspondent aux attentes d’un mode de vie plus durable et connecté, renforcées par la sensibilité environnementale (88% considèrent les enjeux climatiques comme un atout pour ces territoires) et la dématérialisation croissante (76% y voient un avantage).
François Rebsamen, Ministre de l’Aménagement du territoire, confirme cette dynamique : “Face aux mutations de notre société, les Français recherchent un mode de vie plus équilibré, plus proche des réalités locales. Les petites villes répondent à cette aspiration. Ainsi, elles offrent un cadre de vie de qualité, des liens sociaux forts, une proximité précieuse avec les services et les territoires environnants”.
Comment le programme “Petites Villes de Demain” améliore-t-il concrètement l’attractivité ?
Un investissement public massif et structurant
Le programme gouvernemental déployé depuis 2020 sous le pilotage de l’ANCT produit des résultats tangibles sur le terrain en matière d’aménagement du territoire. Doté de plus de 3,7 milliards d’euros engagés par l’État et ses partenaires, il accompagne 1 600 communes de moins de 20 000 habitants. Cette politique publique territoriale vise la transition écologique et la cohésion territoriale. Parmi les communes bénéficiaires, 57% des habitants constatent des améliorations concrètes du cadre de vie grâce aux aménagements urbains réalisés, contre seulement 24% en désaccord.
Des transformations visibles du cadre de vie
Cette dynamique renforce directement l’attractivité des petites villes par des transformations visibles. Les secteurs en progression incluent la vie culturelle et événementielle (34% d’amélioration perçue contre 13% de dégradation). Elles concernent aussi l’offre associative et sportive (31% contre 8% de dégradation). Les conditions de mobilité s’améliorent également selon 57% des habitants des communes du programme.
Un partenariat public-privé efficace
La Banque des Territoires, partenaire opérationnel, a soutenu plus de 4 500 études et accompagné le financement de 900 projets pour près d’1,5 milliard d’euros.
Comme l’indique Antoine Saintoyant, Directeur de la Banque des Territoires : “27% des habitants des petites villes de demain ressentent une amélioration de leur cadre de vie”.
Le Premier ministre François Bayrou a annoncé le 13 juin 2025 la poursuite de ce programme, confirmant son efficacité pour renforcer l’attractivité des petites villes.
Eric Etienne, Directeur Général délégué Territoires et Ruralités à l’ANCT, précise : “Depuis 2020, 1 600 communes sont bénéficiaires de ce programme qui accompagne les collectivités dans leurs projets de revitalisation. Programme concret et partenarial, il produit déjà des effets tangibles reconnu par les habitants eux-mêmes”.
Quels obstacles limitent encore l’attractivité des petites villes ?
Les défis structurels persistants
Malgré cette image positive, l’attractivité des petites villes reste freinée par des défis structurels identifiés par l’enquête. Les principaux obstacles concernent l’offre de services de santé (38% des potentiels nouveaux habitants, jusqu’à 52% chez les 60 ans et plus), le manque de commerces (36%) et les difficultés de déplacement (33%). D’ailleurs, ces fragilités sont confirmées par les habitants actuels. Puisque 43% perçoivent une dégradation de l’offre de santé contre 22% d’amélioration, et 31% constatent une dégradation de l’offre de logements contre 17% d’amélioration.
L’enjeu de l’emploi pour les jeunes générations
Les faibles possibilités d’emploi (27%) constituent un frein particulièrement marqué chez les moins de 35 ans (41%), population cruciale pour le renouvellement démographique. Cependant, cette perception est à relativiser. En effet, 76% des Français estiment avoir de bonnes chances de trouver un emploi dans leur secteur d’activité dans une petite ville. De plus, le développement du télétravail atténue ces craintes. Désormais, 50% des actifs le considère comme un facilitateur d’installation (+8 points depuis 2021).
Une approche globale de l’attractivité des petites villes
Les petites villes nécessite donc une approche globale pour consolider leur image en matière de services publics, de santé et d’opportunités professionnelles. Des défis que le programme “Petites Villes de Demain” s’attache à relever progressivement.
Christophe Bouillon, Maire de Barentin et Président de l’APVF, analyse : “Les Français nous disent également ce qui est nécessaire d’améliorer. Les services publics, les commerces, les opportunités professionnelles sont autant de facteurs pour accroître l’attractivité des petites villes. Ces attentes sont légitimes. Et l’intervention de la puissance publique pour répondre à ses besoins est plébiscitée par plus de 9 Français sur 10”.

FAQ – L’attractivité des petites villes françaises
Qu’est-ce qui rend les petites villes si attractives pour les Français ?
L’attractivité des petites villes repose sur trois piliers fondamentaux : le contact direct avec la nature (63%), la qualité des relations sociales (42%) et le sentiment de sécurité (37%). Ces territoires offrent un équilibre unique entre les services urbains et la tranquillité rurale, répondant aux nouvelles aspirations de qualité de vie des Français.
Combien de Français souhaitent s’installer dans une petite ville ?
Selon l’étude IPSOS 2025, 62% des Français ne résidant pas actuellement dans une petite ville envisagent de s’y installer, soit une progression de 2 points. Parmi eux, 20% considèrent cette installation comme “probable”, démontrant que cette attractivité dépasse le simple souhait théorique.
Le programme “Petites Villes de Demain” améliore-t-il réellement la vie des habitants ?
Oui, les résultats sont tangibles après 5 ans de mise en œuvre. 57% des habitants des communes bénéficiaires constatent une amélioration du cadre de vie grâce aux aménagements urbains. Les progrès sont particulièrement visibles en matière de vie culturelle (34% d’amélioration), d’offre associative (31%) et de conditions de mobilité (57%).
Quels sont les principaux freins à l’installation dans une petite ville ?
Les obstacles majeurs concernent l’offre de services de santé (38% des réticences), le manque de commerces (36%) et les difficultés de déplacement (33%). Les opportunités d’emploi inquiètent également 27% des potentiels nouveaux habitants, particulièrement les moins de 35 ans (41%).
Les petites villes ont-elles un avenir prometteur selon les Français ?
L’optimisme prédomine largement : 85% des Français estiment que les petites villes “attirent de plus en plus de nouveaux habitants”. Cette confiance est renforcée par l’adaptation aux nouvelles tendances sociétales (télétravail, circuits courts, enjeux environnementaux) et par l’engagement public massif souhaité par 93% des Français pour accompagner leur transformation.