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Crédit

Comment le tabac impact le crédit immobilier et la capacité d’emprunt ?

Comment le tabac impact le crédit immobilier et la capacité d’emprunt ?

Et, si arrêter devenait une stratégie de financement à part entière ? Pretto, spécialiste du crédit immobilier en ligne, révèle un lien encore trop méconnu entre tabagisme et accès à la propriété. En effet, un fumeur quotidien dépense en moyenne 4 500 € par an, réduisant d’autant sa capacité d’épargne pour l’apport. Mais, ce n’est pas tout. Sa capacité d’emprunt chute de 55 158 €, tandis que le coût de son assurance emprunteur grimpe de 71 %. Décryptage d’une étude qui change la donne pour les primo-accédants. Quand le tabac impact le crédit immobilier…

Sommaire :

À retenir

  • Impact financier majeur : Un fumeur quotidien dépense 4 500€ par an, un couple 9 000€
  • Réduction de capacité d’emprunt : -55 158€ pour un couple fumeur avec 3 500€ de revenus
  • Surcoût assurance : +71% pour les fumeurs, soit 12 677€ de plus sur un prêt de 197 000€
  • Opportunité d’épargne : 27 000€ économisés sur 3 ans = 10% d’apport pour un 40m² en Île-de-France
  • Triple bénéfice : Arrêter de fumer améliore l’apport, la capacité d’emprunt et réduit l’assurance
  • Contexte favorable : +71% de production de crédits entre mars 2024 et mars 2025

Comment le tabac constitue-t-il un frein à l’épargne immobilière ?

L’impact financier direct du tabagisme

Le tabac impacte le crédit immobilier dès la phase d’épargne. En effet, les banques exigent un apport personnel représentant au minimum 10% du montant d’achat. Or, constituer cette somme reste un défi majeur pour de nombreux Français.

À ce titre, les chiffres de l’épargne en France révèlent l’ampleur de la difficulté. Selon l’étude Village Notaires Patrimoine 2024, 73% des Français épargnent chaque mois. Pourtant, seuls 15% parviennent à mettre de côté plus de 500 € mensuellement. Dans ce contexte de tension budgétaire, chaque dépense récurrente compte, et le tabac en fait partie.

Par ailleurs, les données de Santé publique France 2023 montrent que la consommation tabagique touche particulièrement les 25-34 ans, avec un taux de 36,8%. Or, cette tranche d’âge correspond précisément à celle des primo-accédants. Ainsi, il existe une corrélation directe entre le tabagisme et la capacité d’achat immobilier de cette population cible. Autrement dit, fumer n’impacte pas seulement la santé : cela compromet aussi un projet immobilier.

Le coût réel du tabagisme

En 2023, 31,1 % des 18-75 ans fumaient, soit environ 15,5 millions de personnes, dont 11,5 millions de fumeurs quotidiens. Ce phénomène de masse n’est pas sans conséquences financières. D’autant plus que le coût du tabac ne cesse d’augmenter. Début 2025, le prix d’un paquet de cigarettes a atteint 12,50 €, avec une nouvelle hausse annoncée à 13 €.

Dans ces conditions, la facture mensuelle pour un fumeur quotidien s’élève à 375 €, soit 4 500 € par an. Pour un couple de fumeurs, la dépense grimpe à 9 000 € annuels. Or, si l’on considère une durée moyenne de trois ans pour constituer un apport, ce budget tabac atteint 27 000 €.

Ce montant n’est pas anodin : il représente l’équivalent de 10% du prix d’un bien de 40 m² en Île-de-France, où le prix moyen s’établit à 6 410 €/m² selon Meilleurs Agents (mai 2025). Autrement dit, le tabac grève directement la capacité des ménages à constituer l’apport exigé par les banques, freinant ainsi l’accession à la propriété.

Coût annuel du tabagisme par profil - le tabac impacte le crédit immobilier
Coût annuel du tabagisme par profil

Pourquoi le tabac réduit-il la capacité d’emprunt ?

L’influence sur le reste à vivre

Bien que les banques ne considèrent pas les dépenses liées au tabac comme des charges fixes au sens strict, elles n’en demeurent pas moins prises en compte de manière indirecte. En effet, ces dépenses influencent le reste à vivre, un paramètre clé dans l’analyse de la solvabilité et dans la décision d’octroi d’un crédit immobilier.

Autrement dit, le tabac impacte le crédit en réduisant la capacité d’endettement des emprunteurs. L’étude menée par Pretto en donne une illustration concrète. Ainsi, un couple percevant 3 500 € de revenus mensuels souhaite contracter un prêt immobilier au taux de 3,05 % sur 25 ans. Sans dépenses liées au tabac, leur capacité d’emprunt atteint 256 913 €. En revanche, avec 750 € de tabac dépensés chaque mois — soit deux fumeurs quotidiens —, cette capacité chute à 201 755 €. La différence est significative : une perte de 55 158 €.

Ce calcul repose sur des hypothèses réalistes, notamment un taux d’usure à 4,05 % (en vigueur en juin 2025) et l’application de la règle des 35 % d’endettement maximum. Dans ce contexte réglementaire strict, chaque euro dépensé pèse lourdement sur les dossiers « à la limite ». Le tabac, bien que rarement perçu comme un facteur bloquant, peut donc faire basculer un projet immobilier du côté du refus.

Un cercle vicieux financier

Cette réduction de la capacité d’emprunt n’est pas sans conséquence sur le parcours résidentiel des fumeurs. En effet, elle les contraint bien souvent à se tourner vers des biens moins chers ou situés dans des zones moins attractives.

Or, ce recul géographique n’est pas neutre. Paradoxalement, en s’éloignant des centres urbains, ces ménages s’éloignent également des réseaux de transports en commun, pourtant essentiels pour réduire d’autres postes de dépense, comme l’usage de la voiture individuelle. Ainsi, la contrainte budgétaire liée au tabac peut entraîner une chaîne de renoncements qui pèse sur l’ensemble du budget du ménage.

Le tabac impacte le crédit immobilier
Impact sur la capacité d’emprunt

Comment l’assurance emprunteur pénalise-t-elle les fumeurs ?

Un surcoût considérable

L’assurance emprunteur, obligatoire pour obtenir un crédit immobilier, constitue le second poste où le tabac impact le crédit. En effet, les assureurs considèrent les fumeurs comme population à risque, entraînant des primes majorées. La simulation Pretto sur un prêt de 197 000€ sur 20 ans révèle un écart saisissant. Un non-fumeur paie 17 788€ d’assurance contre 30 465€ pour un fumeur. Le surcoût atteint 12 677€, soit une majoration de 71%.

Selon la Fédération Française de l’Assurance, les fumeurs présentent un risque de décès prématuré multiplié par 2,5. Cette statistique justifie les majorations appliquées par les assureurs.

Des critères stricts d’évaluation

Les assureurs appliquent des questionnaires de santé détaillés. Même un ancien fumeur peut subir des majorations pendant plusieurs années après l’arrêt. En outre, cette pénalisation financière s’ajoute aux difficultés déjà rencontrées pour constituer l’apport et optimiser la capacité d’emprunt.

Comparaison assurance emprunteur
Comparaison assurance emprunteur

Quelle stratégie adopter face à ce constat ?

Pierre Chapon, cofondateur de Pretto, souligne que “arrêter de fumer représente aujourd’hui plus qu’un enjeu de santé publique. Pour de nombreux primo-accédants, c’est un levier d’épargne et un accélérateur d’accession à la propriété.”

Dans un contexte où la production de crédits repart (+71% entre mars 2024 et mars 2025 selon la Banque de France), chaque stratégie d’optimisation budgétaire compte. Le tabac impact le crédit suffisamment pour justifier une réflexion approfondie.

Une approche globale du projet immobilier

Dans ce contexte, l’arrêt du tabac s’inscrit pleinement dans une démarche globale d’optimisation financière. En effet, il permet simultanément d’augmenter l’épargne mensuelle, d’améliorer la capacité d’emprunt et de réduire le coût de l’assurance emprunteur. Cette triple action agit comme un véritable levier, capable de transformer un projet immobilier initialement non viable en un dossier recevable par les banques.

Cette stratégie prend tout son sens à l’heure où les Français réaffirment leur volonté de mieux maîtriser leur budget. Selon France Active, 55% des ménages souhaitent maintenir ou augmenter leur effort d’épargne en 2025, soit une progression de 9 points par rapport à 2024. Dans cette dynamique, arrêter de fumer devient un moyen concret et accessible d’atteindre cet objectif — tout en servant un projet de vie majeur : devenir propriétaire.

Un contexte économique favorable

Avec des taux d’emprunt stabilisés autour de 3% en juin 2025 sur 20 ans et le retour des primo-accédants sur le marché, les conditions redeviennent propices aux projets immobiliers. Dans ce contexte, chaque euro économisé sur le tabac peut faire la différence entre un projet viable ou abandonné.

FAQ – Tabac et crédit immobilier

Le tabac empêche-t-il vraiment d’obtenir un crédit immobilier ?

Le tabac n’empêche pas directement l’obtention d’un crédit, mais il réduit significativement la capacité d’emprunt. Un couple fumeur voit sa capacité baisser de 55 158€ selon l’étude Pretto, ce qui peut compromettre l’achat du bien souhaité.

Combien coûte réellement le tabac sur un projet immobilier ?

Pour un fumeur quotidien, le coût s’élève à 4 500€ par an. Sur un projet immobilier, cela représente 27 000€ d’épargne en moins sur trois ans, plus 12 677€ de surcoût d’assurance, soit près de 40 000€ au total.

Les anciens fumeurs bénéficient-ils immédiatement de tarifs préférentiels ?

Non, les assureurs appliquent généralement une période de carence de 12 à 24 mois après l’arrêt du tabac avant d’accorder les tarifs non-fumeurs. Cette période varie selon les compagnies d’assurance.

Comment prouver son statut de non-fumeur aux assureurs ?

Les assureurs peuvent demander un test de cotinine (métabolite de la nicotine) via prise de sang ou test salivaire. Une déclaration sur l’honneur accompagnée parfois d’un certificat médical peut également être exigée.

Le tabac impact-il différemment selon le montant emprunté ?

L’impact proportionnel reste similaire, mais les montants absolus augmentent avec la somme empruntée. Plus le prêt est important, plus le surcoût d’assurance fumeur devient significatif, pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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