Alors que l’urgence climatique est sur toutes les lèvres, les Français semblent de plus en plus conscients de l’impact environnemental de leur système de chauffage. En effet, selon une récente enquête menée par Rothelec, plus de la moitié des foyers interrogés estiment utiliser un mode de chauffage polluant. Cependant, cette prise de conscience se heurte encore à une connaissance limitée des différentes solutions de chauffage écologiques disponibles. Entre idées reçues sur les énergies renouvelables et méconnaissance des coûts réels, le chemin vers un chauffage plus vert paraît encore long. Néanmoins, des alternatives existent pour concilier confort, économies et protection de l’environnement.
Sommaire :
- Les Français face à leur système de chauffage : entre prise de conscience écologique et idées reçues
- Mieux évaluer le coût global des modes de chauffage
- Des alternatives écologiques et économiques existent
Les Français face à leur système de chauffage : entre prise de conscience écologique et idées reçues
Une conscience environnementale qui progresse
En 2024, les Français semblent de plus en plus concernés par l’impact environnemental de leur mode de chauffage. Selon cette enquête menée par Rothelec auprès de 3 206 personnes, 52% des sondés estiment ne pas disposer actuellement d’un système de chauffage non polluant. Seuls 16% pensent avoir une production de chaleur totalement écologique. Tandis que 32% ont un avis plus nuancé sur la question.
Cette prise de conscience grandissante des enjeux écologiques liés au chauffage constitue un premier pas encourageant. Ainsi, elle répond aux objectifs ambitieux que la France s’est fixée. C’est-à-dire : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2030, par rapport à 1990. Cependant, elle ne se traduit pas encore par une connaissance précise de l’empreinte carbone et de la pollution générées par les différentes énergies.
Des connaissances approximatives sur les émissions de CO2
Interrogés sur les modes de chauffage émettant le plus de CO2, 27% des Français citent le fioul en premier, suivis par le bois (23%) et le gaz naturel (15%). L’électricité arrive seulement en 4ème position (14%).
Pourtant, dans les faits, le bois émet 7 fois moins de CO2 que l’électricité, elle-même deux fois moins émettrice que le gaz naturel et le fioul. Un classement plus exact placerait donc :
- le fioul en tête avec 324 gCO2/kWh,
- suivi du gaz (227 gCO2/kWh),
- de l’électricité (147 gCO2/kWh),
- puis, du bois (30 gCO2/kWh).
Par ailleurs, 14% des sondés admettent ne pas savoir quel mode de chauffage a la plus forte empreinte carbone. Ces résultats soulignent la nécessité de mieux informer et sensibiliser le grand public sur l’impact environnemental réel des différentes énergies de chauffage. À cet effet, des initiatives comme le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) ou l’étiquette énergie peuvent y contribuer en fournissant une information claire aux consommateurs.
La question de la pollution de l’air intérieur
La perception de la pollution générée par les appareils de chauffage révèle, elle aussi, certaines idées reçues. Ainsi, 22% des Français considèrent le chauffage au bois comme le plus polluant, juste devant le fioul (21%) et loin devant le gaz (12%).
Certes, le chauffage au bois peut être une source de particules fines potentiellement problématique pour la qualité de l’air intérieur et la santé respiratoire. Comme le souligne l’ADEME, “brûler 1 kg de bois dans une cheminée émet autant de particules fines que rouler 750 km avec une voiture récente”.
Mais, à l’échelle globale, son impact environnemental reste bien moindre que celui des énergies fossiles comme le fioul et le gaz. Car, ces derniers rejettent de nombreux composés nocifs (oxydes d’azote, dioxyde de soufre, CO2…).
Seuls 6% des sondés identifient le chauffage électrique issu d’énergies renouvelables (solaire, éolien) comme le moins polluant. Pourtant, c’est bien cette solution bas-carbone qui devrait être privilégiée.
Selon Éric ANES, le président de Rothelec, il est primordial de continuer à perfectionner l’énergie électrique et faire disparaitre à terme les centrales à gaz ou à charbon.
Mieux évaluer le coût global des modes de chauffage
Du côté des prix, les Français semblent mieux informés. Ils classent les énergies de la moins chère à la plus onéreuse comme suit : bois, gaz, fioul et électricité.
Cependant, ils tendent à négliger certains “coûts cachés” qui impactent significativement la facture finale comme :
- L’achat et l’installation des équipements. De 1 000 € pour un chauffage électrique simple à 20 000 € pour certains systèmes solaires. En passant par 5 000 à 15 000 € pour une chaudière gaz.
- Les coûts d’exploitation au m2 chauffé. Ils sont plus élevés pour le fioul et le gaz que pour des radiateurs électriques récents et performants. Chez Rothelec, par exemple, l’entreprise installe des systèmes plus coûteux à l’achat que l’électrique classique. Mais, ils offrent de meilleures performances. Ces systèmes permettent alors de réduire les coûts d’exploitation au mètre carré chauffé, les rendant inférieurs à ceux du fioul ou du gaz.
- Les contraintes de stockage, de manutention et d’entretien. Prenons le cas du bois. Il nécessite un espace de stockage important et un approvisionnement régulier (jusqu’à 10 stères par an pour une maison de 100 m2). De plus, un ramonage bisannuel est obligatoire (budget de 200 €/an environ).
“ Il faut considérer l’ensemble de ces paramètres, ainsi que des critères comme la surface à chauffer, le niveau d’isolation du logement ou la durée de vie des équipements (jusqu’à 30 ans pour des panneaux solaires thermiques) pour évaluer objectivement le coût réel d’une solution de chauffage.” – Éric ANES.
Des alternatives écologiques et économiques existent
Malgré ces idées reçues persistantes, des systèmes de chauffage alliant confort thermique, performance énergétique et protection de l’environnement sont d’ores et déjà disponibles.
Solutions d’avenir en chauffage
Parmi les solutions d’avenir figurent notamment :
- Le solaire thermique. Une énergie renouvelable et non polluante permettant de couvrir 70% des besoins en eau chaude et 50% des besoins en chauffage, tout en réduisant la facture énergétique et les émissions de CO2.
- Pompes à chaleur nouvelle génération. Les pompes à chaleur eau/eau ou air/eau affichant des COP (Coefficient de Performance) supérieurs à 4, restituant 4 kWh de chaleur pour 1 kWh d’électricité consommé.
- Radiateurs électriques à inertie. Dotés de matériaux innovants (céramique, pierre naturelle…) pour une montée en température rapide et une restitution douce et homogène. Ils peuvent être pilotés à distance pour optimiser leur consommation.
Efficacité énergétique et environnementale
Le couplage de ces équipements performants à une production photovoltaïque ou micro-éolienne peut permettre d’atteindre une très haute efficacité énergétique et environnementale à coût maîtrisé. Selon une étude de l’association Promotelec, installer un système combiné dans une maison de 120 m² représente un investissement d’environ 20 000 €. Cela inclut une pompe à chaleur et 3 kWc de photovoltaïque. Cet investissement s’amortit en une dizaine d’années, grâce aux économies d’énergie réalisées et aux revenus générés par la vente du surplus d’électricité.
Accompagner la transition énergétique
Pour accélérer la transition vers un chauffage décarboné, plusieurs mesures s’imposent. Tout d’abord, il faut renforcer l’information des particuliers sur les alternatives durables. Ensuite, il est important de les accompagner dans leurs travaux de rénovation thermique et d’installation d’équipements performants. Pour ce faire, les particuliers peuvent utiliser des dispositifs incitatifs tels que Ma PrimeRénov’, des prêts à taux zéro et une TVA réduite.
En continuant à innover et promouvoir les solutions de chauffage vertueuses au plan environnemental, des acteurs engagés comme Rothelec, entendent bien contribuer activement à la neutralité carbone des 30 millions de logements que compte l’Hexagone.