A quelques jours du prochain salon de la copropriété, nous avons demandé à Alain Meslier, Délégué Général de la Fédération des Ascenseurs, quels sont les sujets importants qui seront évoqués lors du salon ?
Rappelons que la Fédération des Ascenseurs est l’organisation professionnelle représentative des ascensoristes en France. Elle représente 90% du secteur et regroupe près de 130 entreprises composées de PME et de grands groupes répartis sur l’ensemble du territoire.
Représentant un chiffre d’affaire de 2,23 milliards d’euros en 2016, elle regroupe plus de 16.700 salariés sur le sol français dont 70% directement en charge de l’installation, de la modernisation et de la maintenance des ascenseurs.
La Fédération joue donc un rôle clé dans l’appréhension des enjeux sociétaux et économiques liés au secteur : assurer le rôle d’expert et de porte-parole auprès des pouvoirs publics nationaux et des institutions européennes, instruire les dossiers communs à la profession, promouvoir la sécurité et informer ses adhérents sur l’évolution de la réglementation mais aussi les intervenants (prescripteurs, maîtres d’ouvrage, gestionnaires, architectes…) ainsi que les propriétaires et les utilisateurs d’ascenseurs.
1 – Pouvez vous nous présenter la Fédération des Ascenseurs ?
La Fédération des Ascenseurs est une vieille dame en pleine forme ! Elle aura 100 ans en 2020 et cela montre la manière dont la Fédération s’est inscrite, depuis son origine en 1920, dans la construction de la cité.
Nous apportons une vision sociétale et contributive à toutes les transformations que doivent vivre au fil du temps les cités.
Par ailleurs, l’ascenseur devient indispensable, il a un rôle primordial dans ce qu’on appelle la ville « inclusive » ou plus simplement le maintien à domicile car 77% des Français souhaitent vivre à domicile en vieillissant. Et pour ce faire, il faut un équipement ascenseur. Alors, une de nos missions dans le cadre de nos relations institutionnelles, c’est bien sûr d’attirer l’attention auprès des promoteurs, des collectivités et de l’état, sur le fait qu’aujourd’hui il y a de moins en moins d’ascenseurs installés dans les immeubles neufs.
Cette situation, ne répond pas aux besoins d’une société vieillissante et demain, il va y avoir des choix douloureux à faire !
2 – Qu’apportez-vous au marché de la copropriété ?
On a encore beaucoup d’immeubles anciens dans lesquels il n’y a pas d’ascenseurs et où il est pourtant possible d’en créer un.
Pour autant, le cycle de décision est très lent et compliqué parce que c’est un investissement qui peut être conséquent et qui surtout demande un engagement de l’ensemble des copropriétaires qui acceptent de voir modifier leur immeuble.
A ce titre, la modification et l’allègement des circuits de décision en assemblée générale de copropriété sont des points importants sur lesquels nous travaillons.
L’actualité du moment, c’est aussi pour la copropriété, la fin du fil cuivre par les opérateurs Télécoms. En effet, la question est de savoir comment l’ascenseur qui doit être équipé d’une télé-alarme en lien avec un centre de service va continuer à fonctionner alors que les opérateurs Télécoms font évoluer leur système ?
3 – Quels sont vos conseils pour les visiteurs du salon ?
Sur ce salon, nous accompagnons une bonne partie de nos adhérents. Le sujet important sera celui de la création d’ascenseurs en bâtiment existant parce que la population vieillit et que les gens se rendent compte que monter 2 à 3 étages et même plus devient difficile et qu’un appareil élévateur pourrait répondre à cette situation en leur facilitant la vie au quotidien.
On a d’ailleurs créé un guide du « bien vieillir chez soi » qui donne des conseils pour adapter son immeuble en ce sens.
Et pour ceux qui sont déjà équipés d’un ascenseur, on a créé sur le site de la Fédération, un auto-diagnostic de l’ascenseur pour savoir comment par quelques petites opérations simples, on peut répondre à des usages et des besoins en confort, différents ou nouveaux par rapport à l’installation d’origine dans la copropriété.
On présentera également, à l’occasion du salon de la copropriété, le livre de télé-alarme.
4 – Sur quoi vous réfléchissez pour demain ?
A moyen terme, nous devons continuer à travailler sur le parc neuf pour construire des immeubles qui soient équipés d’ascenseurs. Car aujourd’hui, c’est une minorité !
On est face à des choix d’investissement du promoteur, mais il faut qu’à minima, il réserve un espace qui permettra par la suite l’installation et simplifiera beaucoup la prise de décision des copropriétaires lorsque le besoin se fera ressentir. Le chemin est encore long car les textes évoluent lentement bien que tout le monde soit sensible à ces sujets.
De manière plus globale, avec nos partenaires comme par exemple avec le Club de l’Amélioration de l’Habitat, nous travaillons sur l’inter-générationnel pour prendre en compte, là aussi, en copropriété comme en maison individuelle, les besoins de maintien à domicile. J’interviendrai d’ailleurs, au Assises du Logement qui se tiendront au Conseil Economique et Social le 15 novembre pour évoquer tous ces points.
A plus long terme, les industriels du secteur et la Fédération s’intéressent à la connectique des appareils neufs et de leur installation ainsi qu’à l’apport de l’intelligence artificielle. Comment la maintenance et la qualité va permettre d’améliorer le confort et la sécurité des installations de demain ?