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Plan Épargne Retraite : la solution plébiscitée par 55% des actifs en 2024

Plan Épargne Retraite : la solution plébiscitée par 55% des actifs en 2024

Le Plan Épargne Retraite (PER) s’impose comme le choix privilégié de 55% des actifs français en 2024, selon le dernier Baromètre Ifop pour Altaprofits. Face à l’incertitude croissante concernant les pensions de retraite, les Français se tournent massivement vers l’épargne personnelle. Cependant, le manque de connaissances financières freine encore de nombreux épargnants. Cette étude révèle les tendances actuelles en matière d’épargne retraite et souligne l’importance d’une meilleure éducation financière pour optimiser la préparation de l’avenir.

Sommaire :

Le Plan Épargne Retraite gagne du terrain en France

Une popularité croissante auprès des actifs

Le Plan Épargne Retraite (PER) connaît un succès grandissant auprès des actifs français. Selon le Baromètre 2024 de l’Épargne en France et en régions, réalisé par Ifop pour Altaprofits, 55% des actifs sont séduits par ce produit d’épargne. Parmi eux, 41% ont l’intention d’ouvrir un PER, tandis que 14% en possèdent déjà un. Cette attractivité s’explique par la flexibilité du PER, qui offre le choix entre une rente viagère ou un capital au moment de la retraite.

Observons que 84% des actifs français sont convaincus de la nécessité d’épargner eux-mêmes pour compléter leur future pension de retraite, une démarche qui s’inscrit dans un contexte particulier. Ce pourcentage élevé témoigne d’une prise de conscience généralisée quant à l’importance de la préparation financière de la retraite.

Les jeunes et les familles en tête

Les moins de 35 ans se montrent particulièrement intéressés par le Plan Épargne Retraite, avec 55% d’entre eux envisageant d’en ouvrir un. Cette tendance reflète une prise de conscience précoce de l’importance de préparer sa retraite.

Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits, souligne ce point : “Les moins de 35 ans sont particulièrement sensibles à cette question, avec 55% d’entre eux prêts à ouvrir un Plan Épargne Retraite (PER). Une preuve que la jeunesse est convaincue de la nécessité de se constituer par ses propres moyens un complément de revenus pour sa retraite.”

Voici un aperçu de l’intérêt pour le Plan Épargne Retraite selon différentes catégories :

Le Plan Épargne Retraite gagne du terrain en France
Les foyers avec enfants sont également plus enclins à considérer le PER, avec 54% d’intentions d’ouverture. Cette tendance pourrait s’expliquer par un désir accru de sécurité financière à long terme lorsqu’on a des responsabilités familiales.

Observons que les catégories modestes (revenus nets mensuels entre 900 € et 1 300 € par personne et par foyer) affichent également une forte présence, avec 51% d’entre elles exprimant l’intention d’ouvrir un PER. Ces observations suggèrent que les gens ne perçoivent pas le PER comme un produit exclusivement destiné aux hauts revenus. Au contraire, ils le considèrent comme une solution accessible à diverses catégories socio-économiques.

Les freins à l’épargne retraite

Priorités financières et blocage des fonds

Malgré l’attrait du Plan Épargne Retraite, 45% des actifs français n’envisagent pas d’y souscrire. Les principaux obstacles à la souscription du PER sont les suivants :

Les freins à l'épargne retraite
La principale raison invoquée par 36% d’entre eux est l’existence d’autres priorités financières, telles que les fins de mois difficiles ou le remboursement de prêts. De même, le blocage des fonds jusqu’à la retraite décourage 28% des réticents.

Ces chiffres mettent en lumière la tension entre les besoins financiers à court terme et la planification à long terme de la retraite. De plus, ils soulignent l’importance de produits d’épargne retraite offrant une certaine flexibilité en cas de besoin urgent de liquidités.

Méconnaissance et doutes sur le Plan Épargne Retraite

Un quart des personnes non intéressées par le PER expriment des doutes sur ses avantages fiscaux. De plus, 24% admettent ne pas se projeter sur leur retraite et manquer d’informations sur le sujet. Ces chiffres soulignent un besoin crucial d’éducation financière.

De même, on peut constater que seuls 28% des actifs en France ont connaissance du montant qu’ils percevront à leur retraite par le système français des retraites, dont seulement 6% “précisément”. Cette méconnaissance est encore plus marquée chez les femmes, avec seulement 20% qui connaissent leur future pension retraite contre 36% d’hommes.

Même chez les seniors (50-64 ans), à peine 43% déclarent cerner le montant de leur future pension de retraite, alors que l’échéance se rapproche pour eux. Ces données soulignent l’urgence d’une meilleure information et éducation sur les questions de retraite, en particulier auprès des femmes et des personnes approchant l’âge de la retraite.

L’impact du manque de culture financière

Préférence pour les livrets réglementés

Le Baromètre révèle un manque important de connaissances financières parmi les épargnants français :

Préférence pour les livrets réglementés
En effet, 82% des épargnants préférant les livrets réglementés estiment ne pas avoir les connaissances nécessaires pour investir sur les marchés financiers ou dans des SCPI. Cette méfiance s’explique par la crainte de perdre de l’argent (81%) et un sentiment de manque de transparence (80%).

Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits, commente : “Le déficit de culture financière et économique est encore un frein important dans les choix de placements financiers, qui amène les épargnants français à privilégier la sécurité et la facilité des livrets réglementés. Or, c’est un challenge pour les acteurs de la gestion de patrimoine. Car les marchés financiers restent le meilleur moyen de valoriser son capital si l’investissement se fait de manière progressive et sur le long terme.”

Ces chiffres mettent en évidence un paradoxe : alors que les livrets réglementés offrent généralement des rendements inférieurs à l’inflation sur le long terme, ils restent privilégiés par de nombreux épargnants. Et, cela, par manque de connaissances sur les alternatives potentiellement plus rémunératrices.

Recours aux professionnels

Parmi les personnes ayant investi dans des produits financiers plus complexes, 52% ont fait appel à un professionnel. Ce chiffre monte à 44% chez les 50-64 ans. Cela souligne l’importance de l’accompagnement expert, particulièrement à l’approche de la retraite.

Par ailleurs, 48% des investisseurs dans ces produits plus complexes ont choisi leurs placements en toute autonomie, avec une quasi-parité entre hommes (49%) et femmes (47%). Cela suggère que, lorsqu’ils sont bien informés, les épargnants sont capables de prendre des décisions financières indépendantes, quel que soit leur genre.

Disparités régionales dans l’approche de l’épargne retraite

L’étude met en lumière des disparités intéressantes entre les régions :

Disparités régionales dans l'approche de l'épargne retraite

La Bretagne, championne de l’épargne par capitalisation

Les actifs bretons se distinguent par leur conviction de la nécessité d’une épargne “par capitalisation”. En effet, 88% d’entre eux partagent cette opinion, contre 84% au niveau national. Cette tendance pourrait s’expliquer par des facteurs culturels ou économiques propres à la région, bien que l’étude ne fournisse pas d’explications spécifiques à ce sujet.

Île-de-France : une ouverture aux placements diversifiés

Quant aux épargnants franciliens, ils se démarquent par une plus grande ouverture aux placements sur les marchés financiers et dans les SCPI. Puisqu’ils sont les moins nombreux à penser que ces investissements sont réservés aux personnes fortunées (68% contre 74% au niveau national). Cette différence pourrait s’expliquer par un niveau d’éducation financière potentiellement plus élevé dans la région capitale, ou par une plus grande exposition à l’information financière.

Contrastes entre régions

Par exemple, dans les Pays de la Loire, seulement 19% des actifs connaissent le montant de leur future pension retraite, soit 9 points de moins que la moyenne nationale. À l’inverse, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, 40% des actifs sont informés de ce montant, soit 12 points de plus que la moyenne nationale. Ces écarts régionaux soulignent l’importance d’adapter les stratégies d’information et d’éducation financière aux spécificités de chaque territoire.

En conclusion, le Plan Épargne Retraite s’affirme comme une solution d’épargne attractive pour une majorité d’actifs français en 2024. Cependant, les freins liés au manque de connaissances financières et aux disparités régionales persistent. Pour maximiser l’efficacité de l’épargne retraite en France, il apparaît essentiel de renforcer l’éducation financière, d’adapter les produits aux besoins spécifiques des épargnants, et de considérer les particularités régionales dans les stratégies de communication et de conseil en gestion de patrimoine.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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