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Crédit

Premier achat immobilier : les banques facilitent l’accès au crédit

Premier achat immobilier : les banques facilitent l’accès au crédit

L’année 2024 marque un tournant positif pour les primo-accédants sur le marché immobilier français. Après une période difficile, les conditions d’emprunt s’assouplissent enfin. La baisse des taux d’intérêt, amorcée en début d’année, redonne du pouvoir d’achat aux acheteurs. Les banques, désireuses de relancer le marché, proposent des offres innovantes. Cette évolution favorable répond à une problématique majeure : l’accès au premier achat immobilier pour les jeunes ménages.

Sommaire :

Premier achat immobilier : le marché du crédit en pleine mutation

Le paysage du crédit immobilier connaît un changement radical en 2024. Selon Finance Conseil, les taux d’intérêt, après une hausse significative en 2023, amorcent une baisse salutaire. Cette tendance redonne du souffle aux aspirants propriétaires. Pour un premier achat immobilier, les conditions s’améliorent nettement. En effet, le taux moyen est passé de 4,20% en 2023 à 3,70% au début de 2024.

Sophie HO THONG, directrice juridique, stratégie et communication, souligne : “ Il est possible d’obtenir des taux sur toutes les maturités en dessous de 3,50%.”

Cette diminution se traduit par un gain de pouvoir d’achat considérable pour les emprunteurs. Concrètement, depuis le début de l’année, les ménages ont gagné entre 5000 € et 14 500 € de capacité d’emprunt en fonction des montants de crédit et de la durée de l’emprunt.

Le profil type du primo-accédant évolue

L’étude révèle une évolution du profil type du primo-accédant. En 2024, l’âge moyen s’établit à 33 ans, contre 32 ans en 2023. Les revenus mensuels moyens atteignent 3 664€, en légère baisse par rapport à 2023 (3 846€). Fait notable, l’apport personnel moyen diminue, passant de 44 710€ à 37 485€. Désormais, il représente 24% du montant du crédit contre 28 % en 2023.

Ces chiffres s’inscrivent dans un contexte où les critères d’octroi des prêts immobiliers ont été assouplis. Le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a en effet, ajusté ses recommandations. Ce qui permet aux banques plus de flexibilité dans l’évaluation des dossiers des primo-accédants.

Les banques au cœur de la relance

Face à un marché en quête de dynamisme, les banques redoublent d’efforts. Elles développent des produits novateurs pour faciliter le premier achat immobilier.

Sophie HO THONG annonce : “Les banques travaillent à la création d’offres qui verront le jour au cours du 2ème semestre de l’année. Elles permettront d’augmenter leur capacité d’emprunt, tels que des produits à taux révisable, différé d’amortissement, ou taux incitatif à la rénovation énergétique.”

Ces innovations s’inscrivent dans le cadre de la loi Climat et Résilience de 2021, qui encourage la rénovation énergétique des logements. Ainsi, les banques anticipent les futures normes environnementales en proposant des produits financiers adaptés.

Un gain significatif pour les emprunteurs

La baisse des taux se traduit par des économies substantielles. Pour un emprunt de 250 000€ sur 25 ans, la mensualité est passée de 1 320€ en juin 2023 à 1 279€ en juin 2024. Cette différence de 41€ par mois représente une économie de 12 300€ sur la durée totale du prêt. Pour un premier achat immobilier, cet allègement financier est crucial.

Premier achat immobilier avec un emprunt sur 25 ans
De plus, l’étude souligne que “sur 25 ans, en moyenne les taux ont baissé de -0,60% en 6 mois.” Cette tendance permet aux emprunteurs d’envisager des projets plus ambitieux ou de réduire la durée de leur emprunt.

Disparités régionales dans l’accès à la propriété

L’Île-de-France, un marché à part

L’analyse régionale révèle des écarts significatifs au deuxième trimestre 2024. En Île-de-France, le profil du primo-accédant se distingue nettement. L’âge moyen y est de 36 ans, avec des revenus annuels de 76 908€. L’apport personnel atteint 139 000€ pour un prêt moyen de 265 345€. Ces chiffres illustrent la spécificité du marché francilien, où le premier achat immobilier reste un défi majeur.

 

L'Île-de-France, un marché à part
Le profil des acheteurs en île-de-France

Cette situation s’explique en partie par la tension persistante sur le marché immobilier francilien. Selon les données de la Chambre des Notaires de Paris, les prix au m² restent élevés dans la capitale et sa proche banlieue, malgré une légère baisse observée en 2023.

Des conditions plus accessibles en régions

Dans d’autres régions, le premier achat immobilier semble plus abordable. En Nouvelle-Aquitaine Nord, par exemple, l’âge moyen du primo-accédant est de 33 ans, avec des revenus annuels de 44 213€ et un apport de 26 439€ pour un prêt de 137 930€.

En Bretagne, les chiffres sont également intéressants. Puisque l’âge moyen est de 32 ans, avec des revenus annuels de 44 795€ et un apport de 32 003€ pour un prêt de 148 669€. Ces disparités soulignent l’importance d’une analyse locale pour comprendre les dynamiques du marché immobilier.

Ces écarts régionaux reflètent aussi les politiques locales en matière de logement. Certaines régions, comme la Bretagne, ont mis en place des dispositifs d’aide spécifiques pour les primo-accédants. Comme le Prêt à Taux Zéro (PTZ) régional, venant compléter le PTZ national.

Perspectives et défis pour 2025

Sophie HO THONG annonce : “ 2025 se prépare à être l’année du sursaut avec un contexte de marché immobilier progressivement normalisé par une année 2024 de transition. En cela, les taux et les prix de l’immobilier baissiers permettent aux acquéreurs de gagner en pouvoir d’achat.

Cette prévision s’appuie sur la baisse continue des taux et l’ajustement des prix de l’immobilier. Pour le premier achat immobilier, ces conditions devraient créer un environnement plus favorable.

Cette perspective s’inscrit dans un contexte plus large de relance économique post-crise sanitaire. Les politiques monétaires accommodantes de la Banque Centrale Européenne (BCE) jouent un rôle crucial dans le maintien de taux bas, favorisant ainsi l’accès au crédit.

Malgré ces perspectives encourageantes, des défis demeurent. L’accès au premier achat immobilier reste compliqué dans certaines zones tendues. La question de l’apport personnel, bien qu’en baisse, continue de peser sur les projets des jeunes ménages.

De plus, l’évolution des critères d’octroi des prêts et la prise en compte des enjeux environnementaux dans le financement immobilier seront des facteurs clés à surveiller. La mise en œuvre progressive du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) et son impact sur la valeur des biens immobiliers soulèvent de nouvelles questions pour les primo-accédants.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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