La 3ème édition du baromètre de satisfaction* des copropriétaires envers leur syndic publié conjointement par CLCV et Notre temps constate une amélioration de la situation qui ne signifie pas qu’elle soit satisfaisante pour autant. Moins d’un copropriétaire sur deux est satisfait de son syndic, ce qui laisse une marge considérable de progression.
Que pensent les copropriétaires de leurs syndics ? A l’heure où la profession s’est dotée officiellement d’un corpus déontologique et où une commission de discipline devrait être mise en place d’ici peu, connaître l’image qu’ont les copropriétaires de leur syndic est en soi intéressant. L’enquête aborde trois axes : la qualité de la gestion, l’appréciation générale et la principale qualité que devrait avoir un syndic.
Les résultats montrent que la situation est loin d’être aussi alarmiste que l’on pourrait le croire. Toutefois, il ne s’agit nullement d’un plébiscite et les copropriétaires critiques à l’égard de la gestion de leur syndic demeurent nombreux.
Les copropriétaires satisfaits à hauteur de 47% de leur syndic
En 2014, le taux de satisfaction vis-à-vis des syndics était de 39% alors qu’il était de 49% en 2012, année de la 1ère édition du baromètre, soit une perte de confiance notable envers les syndics. En 2016, les copropriétaires semblent davantage satisfaits de leur gestionnaire, puisque le taux de satisfaction remonte à 47%. Un résultat meilleur qu’en 2014, mais qui demeure insuffisant puisque moins d’un copropriétaire sur deux est satisfait de son syndic.
En moyenne, les copropriétaires sont satisfaits à hauteur de 47% de leur syndic. Mais ce taux d’appréciation générale est inférieur à celui porté sur les prestations accomplies par le syndic.
Les conseillers syndicaux ont une meilleure opinion que les « simples » copropriétaires
L’appréciation des conseillers syndicaux (60%) est toujours meilleure que celle des « simples » copropriétaires (39%). L’avis que portent les copropriétaires sur leur syndic varie selon qu’ils appartiennent ou non au conseil syndical. Cette différence d’appréciation n’est pas surprenante dans la mesure où les conseillers syndicaux sont théoriquement plus en relation avec le gestionnaire et donc plus à même de juger ses qualités et défauts.
Les cabinets indépendants sont mieux appréciés que ceux appartenant à un grand groupe
Les cabinets dits « indépendants » sont toujours plus appréciés que les grands groupes (respectivement 50% et 43%). La qualité de gestion et le suivi des impayés sont mieux perçus chez les indépendants que chez leurs homologues appartenant à un grand groupe. En revanche, le suivi des contrats et la réactivité face aux sollicitations ferment toujours le classement, quel que soit le type de syndic.
Ce qui démontre des problèmes de communication des syndics et des pratiques de gestion ou managériales à revoir ou à améliorer. Or, le relationnel constitue l’un des points les plus importants pour les copropriétaires.
La rigueur et la réactivité sont les principales qualités que devraient avoir un syndic
Lorsque l’on demande à un copropriétaire quelle devrait être la qualité principale d’un syndic (en dehors de la compétence), la rigueur et la réactivité viennent en tête, avec 28% des réponses. Le relationnel arrive après (22%).
En effet, les copropriétaires attachent énormément d’importance aux relations avec le syndic. La notion de réactivité s’entend au sens large avec notamment l’aptitude à s’occuper de travaux urgents et à faire le nécessaire en cas de besoin, mais également en cas de sollicitation par un copropriétaire. Cette notion est liée au relationnel et c’est précisément sur ce sujet que les syndics montrent le plus de faiblesse.
Cette enquête démontre que les copropriétaires ne sont pas intéressés uniquement par le montant des honoraires du syndic. Ils ne sont pas opposés à payer plus, dès lors que la qualité y est et que les honoraires sont transparents. Il est indispensable que les syndics améliorent leurs pratiques, notamment sur tout ce qui concerne les relations avec les copropriétaires. Reste désormais à savoir comment l’appréciation des copropriétaires va évoluer dans les prochaines années. Le bon ou mauvais fonctionnement de la Commission de contrôle des professionnels de l’immobilier pourrait avoir une incidence sur les résultats. Rendez-vous en 2018 pour le savoir…
*Enquête biannuelle CLCV – Notre Temps réalisée auprès de 4.251 copropriétaires interrogés courant octobre 2016.