Selon les chiffres de l’observatoire immobilier le CAPEM, présentés par la Fédération des Promoteurs Immobiliers d’Ile de France, l’année 2015 est la meilleure année pour la vente de logements en IDF depuis quatre ans, avec un niveau de prix à la vente pratiquement stable.
Les chiffres marquent la confiance retrouvée du côté des investisseurs, mais un recul marqué des ventes aux propriétaires occupants. La tendance reste à la poursuite de la hausse des ventes de logement pour le premier trimestre 2016. La levée des incertitudes sur la reconduction des dispositifs incitatifs à l’investissement locatif est de nature à consolider cette reprise indispensable à l’économie du secteur de la construction.
Sur l’ensemble de l’année 2015, il s’est vendu en Ile-de-France 31600 logements dont 22300 logements vendus au détail. Sur ce dernier chiffre, la part des investisseurs s’est établie à 42% contre 28% en 2014. Les bailleurs sociaux concentrent 58% des logements vendus en bloc en 2015.
Concernant l’offre, 25400 logements tous types d’habitats confondus ont été mis en vente en 2015 au bénéfice des particuliers, soit une progression de 14% par rapport à 2014, avec des mises en vente très abondantes au 2ème trimestre.
« Si la confiance semble revenue, du côté des investisseurs, personnes physiques, la vente au détail aux propriétaires-accédants poursuit son recul. En effet, sur l’ensemble de l’année 2015, leur part dans les ventes au détail a chuté de 7,9% s’établissant à 12900 unités. Nous pourrons dans les prochaines semaines mesurer avec les chiffres de l’activité du premier trimestre 2016, si la mise en place du nouveau PTZ le 1er janvier 2016 a pu enrayer cette baisse significative », commente Christian TERRASSOUX, Président de la FPI IDF.
2015 a été marquée également par un net recul des ventes de résidences avec services, sans aucun doute impactées par l’incertitude pesant sur la pérennité du dispositif CENSI-BOUVARD. La dynamique positive qui s’est installée en 2015 trouve également une de ses justifications dans la maitrise des prix à la vente. En collectif classique le prix de vente moyen (hors parking) en 2015 est resté quasi stable 4740 € le m2 pour 4640 € en 2014.
« Plus que jamais, il faut relancer l’accession à la propriété pour conforter la reprise du marché. Pour d’atteindre les objectifs du Grand Paris à savoir la construction de 70000 logements chaque année, nous préconisons que soient prises certaines mesures comme la création d’une TVA à taux réduit en fonction des ressources pour faciliter la primo-accession. La mise en place du nouveau PTZ au 1er janvier 2016, et la nouvelle politique régionale projetée en faveur du logement (abondement du PTZ national, financement du logement intermédiaire) sont des éléments essentiels pour doper l’accession à la propriété », souligne Christian TERRASSOUX.
Les professionnels et les investisseurs ont également besoin d’avoir une visibilité à plus de douze mois pour développer leur activité : « nous nous félicitons de l’annonce du Président de la République de prolonger le dispositif PINEL jusqu’à fin 2017. Il conviendra de faire de même pour le CENSI-BOUVARD pour les résidences avec services », indique Patrick VIGNEY, Délégué général de la FPI IDF.
La simplification des procédures administratives doit se poursuivre et les difficultés récurrentes liées à l’excessif délai d’instruction des recours doivent trouver une solution de la part des pouvoirs publics. « Nous demandons à ce qu’une pause soit faite dans l’édiction de nouvelles normes ; la multiplication et le durcissement des normes ralentissent l’activité et augmentent les coûts de production. Ainsi, la mise en application de la nouvelle norme RT2020 pourrait être différée jusqu’à ce que le marché ait été consolidé », souligne Patrick VIGNEY.
Par ailleurs, La Fédération des Promoteurs Immobiliers d’Ile de France s’inquiète de l’avenir de l’accès au crédit et du projet du Comité de Bâle qui souhaite renforcer les fonds propres sur ce type d’opération. Des préconisations qui vont dans le sens du renchérissement des ressources, d’un durcissement des conditions d’accès au crédit et qui risquent de donner un nouveau coup de frein à la construction de logements.
Mais on peut espérer que la stabilisation de l’organisation territoriale, et la nouvelle attribution des compétences liées à l’urbanisme et au logement, rendront les politiques en faveur de la production de logements plus efficaces. En effet, la libération des PLU (plan local d’urbanisme) et la préparation des nouveaux PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) issus de la nouvelle carte territoriale sont des éléments essentiels pour les constructions de logements à venir.
« Le passage des uns aux autres ne doit pas entraîner de temps morts dans la délivrance des autorisations d’urbanisme. Pour cela, il faudra supprimer les sursis à exécuter en cas d’élaboration, de modification des PLU ou des PLUI », indique Christian TERRASSOUX.
« La mise en place de la Métropole Grand Paris au 1er janvier 2016 doit être un facteur déterminant dans la mise en œuvre d’une grande politique d’aménagement notamment autour des futures gares du réseau du Grand Paris Express en privilégiant un urbanisme de projets s’inscrivant dans un cercle vertueux de développement fondé sur l’interpénétration de l’activité économique avec une qualité de vie optimale (logements, services, commerces, culture,…), des facilités de mobilité au sein de la métropole, mais aussi des conditions aisées d’accès à la métropole », conclut-il.